Dollarama dévoilera les résultats du 2e trimestre de son année financière 2025 le 11 septembre. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Air Canada, Dollarama et Suncor? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Air Canada (AC, 15,26$): quels sont les risques d’une interruption de travail?
Le 22 août dernier, le syndicat des pilotes d’Air Canada (AC), l’Air Line Pilots Association (ALPA), a voté à une écrasante majorité pour autoriser une grève.
Le 27 août, AC a fait le point sur les négociations contractuelles en cours avec le syndicat et a déclaré que des progrès significatifs ont été réalisés et que la période de réflexion de trois semaines donne aux parties plus que suffisamment de temps pour aborder les questions en suspens.
L’analyste Kevin Chiang de la Financière CIBC note que la grève ne peut avoir lieu avant le 17 septembre. Il ajoute que le ministre canadien du Travail est intervenu dans les derniers mois dans deux conflits de travail, WestJet et les chemins de fer canadiens.
L’analyste soupçonne que l’ALPA et AC savent que le gouvernement canadien est prêt à intervenir pour éviter des perturbations importantes dans l’industrie du transport. Il pense que cela incitera les deux parties à parvenir à un accord négocié.
À un peu moins de trois semaines d’une grève potentielle, Kevin Chiang s’attend à ce que la courbe de réservations d’AC en subissent les conséquences à court terme, les voyageurs réservant auprès d’autres compagnies aériennes.
Air Canada a mis en place une politique de transfert de bonne volonté qui devrait répondre aux préoccupations de certains clients.
Cette politique permet aux clients détenant des réservations entre le 15 et le 23 septembre d’effectuer une nouvelle réservation sur tout autre vol avec la même origine et la même destination jusqu’au 30 novembre 2024, sans frais.
S’ils préfèrent, ils peuvent annuler leur vol et conserver la valeur résiduelle sur un crédit de voyage futur, ou encore annuler leur vol et réserver un autre vol après le 30 novembre, auquel cas les frais de modification seront annulés.
Kevin Chiang note que les vols Air Canada Express, exploités par Jazz ou PAL Airlines, ne sont pas exploités par les pilotes d’AC et ne seront donc pas affectés par la fin de la période de réflexion.
La menace d’une grève des pilotes d’AC survient après la haute saison de voyage, la moyenne quotidienne des vols canadiens sur sept jours chute d’environ 5% dans la deuxième moitié de septembre par rapport à août, si l’on considère les données de 2019 et de 2023.
L’analyste maintient donc son cours cible de 25$ et sa note de «surperformance» pour le titre.
Dollarama (DOL, 133,99$): un accent sur les ventes de magasins comparables
Dollarama (DOL, 133,99$): un accent sur les ventes de magasins comparables
Dollarama publiera les résultats du deuxième trimestre 2025 le 11 septembre avant l’ouverture du marché.
L’analyste Tamy Chen de la financière BMO pense que l’accent sera mis sur les ventes de magasins comparables (ouverts depuis plus d’un an). Elle continue de prévoir 4,5% pour ce trimestre (moyenne : 4,7%). Une enquête exclusive BMO/Léger, effectuée au début du mois de juin, ne suggère pas de changement significatif dans les visites globales de Dollarama.
Pendant deux trimestres consécutifs, la taille du panier a toutefois diminué de 2 à 3% en glissement annuel, tandis que le nombre de transactions est toujours en hausse de 10% sur des bases de comparaison difficiles.
Dollarama estime que cela reflète en grande partie le fait que les consommateurs sont encore à bout de souffle sur le plan financier, n’achètent que ce dont ils ont besoin et ne se rendent dans les magasins que lorsqu’ils en ont besoin.
Cela amène Tamy Chen à se demander si les produits discrétionnaires saisonniers de Dollarama ne connaissent pas une demande un peu plus faible que par le passé.
«Dans le passé, nous ne nous attendions généralement pas à une pression importante dans cette catégorie, même dans des contextes macroéconomiques très difficiles, car nous supposions qu’une cohorte de consommateurs continuerait à vouloir ces articles, mais au prix le plus bas», note l’analyste.
Si c’est effectivement le cas, dans cet environnement macroéconomique inhabituel, la marge brute pourrait peut-être connaître un mix négatif modeste, mais les ventes de magasins comparables (ouverts depuis plus d’un an) essentiels devraient rester solides.
Si l’analyste continue d’apprécier les fondamentaux à moyen terme, elle note qu’à court terme, l’évaluation a augmenté de manière significative, à 20 fois le BAIIA prévu pour 2026 contre 16 à 19 fois précédemment. Taly Chen pense que le rebond de l’action reflète une fuite vers les sociétés refuges de haute qualité et les solides résultats de Dollarcity. Cette tendance devrait se poursuivre, selon elle.
Tamy Chen maintient sa note de «surperformance» sur le titre et son cours cible de 138$.
Suncor (SU, 53,04$): une rencontre avec le PDG positive pour cet analyste
Suncor (SU, 53,04$): une rencontre avec le PDG positive pour cet analyste
L’analyste Greg Pardy de la financière Banque Royale a récemment rencontré le PDG de Suncor, Rich Kruger.
La rencontre l’a conforté dans l’idée que la dynamique opérationnelle et financière favorable de Suncor est le fruit de changements structurels dans sa culture.
Peu après avoir surmonté une cyberattaque vicieuse en juillet dernier, Suncor s’est empressée de réduire ses effectifs d’environ 1 800 personnes sur le terrain (22%).
Rich Kruger et l’équipe de direction ont passé beaucoup de temps à dialoguer avec le personnel sur le terrain, ce qui a permis de redynamiser la main-d’œuvre.
Les efforts collectifs déployés à l’échelle de l’entreprise ont porté leurs fruits plus rapidement que Rich Kruger ne l’avait prévu à son arrivée en avril 2023. Il s’agit maintenant d’ancrer profondément ces nouveaux aspects culturels de manière durable.
Greg Pardy pense que Rich Kruger restera en poste pendant plusieurs années et a été heureux d’apprendre que l’entreprise a déjà entamé son processus de planification de la succession du PDG à plus long terme.
Au cours de l’année écoulée, Suncor a décidé d’établir des objectifs internes de performance opérationnelle qui ne sont pas faciles à atteindre et qui dépassent les prévisions du marché externe. Les employés de l’entreprise se sont mobilisés au service de l’amélioration continue dans des domaines tels que la programmation, la planification, l’exécution et l’examen des opérations dans l’ensemble de l’organisation.
L’analyste estime le flux de trésorerie disponible de Suncor à 7,8 milliards de dollars (G$) en 2024 et à 9,6G$ en 2025 dans le cadre de ses perspectives de base.
Aux niveaux actuels, selon les prix des contrats à terme, Suncor se négocie à un multiple de flux de trésorerie ajusté à la dette en 2024 de 5,2, contre une moyenne de 6,4 fois pour le groupe de référence mondial et un rendement des flux de trésorerie disponibles de 10%, contre une moyenne de 7% pour le groupe de référence.
Greg Pardy pense que la société devrait se négocier à un multiple moyen par rapport au groupe de référence mondial, compte tenu de son exécution robuste, de son intégration physique amont aval, de sa génération de flux de trésorerie disponibles, de son bilan solide et de l’augmentation des rendements pour les actionnaires.
Greg Pardy maintient sa recommandation de «Surperformance» sur le titre de Suncor et son cours cible de 67$.