Que faire avec les titres d’Air Canada, de Guru et d’Enbridge? Voici quelques recommandations d’analystes.
Que faire avec les titres d’Air Canada, de Guru et d’Enbridge? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Air Canada (AC, 27,34) : l’hypothèse du marché
L’action d’Air Canada a pris tellement d’altitude qu’elle s’échangerait maintenant à un multiple plus élevé qu’avant la pandémie, note Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux.
Le titre a bondi de 73% en seulement cinq semaines, souligne l’analyste. Ce dernier a donc décidé de voir quelles hypothèses traduisent cette nouvelle évaluation. Plusieurs éléments doivent être pris en compte lorsqu’on compare l’évaluation actuelle à celle d’avant la pandémie, précise-t-il.
La direction a contracté pour 5,5 milliards de dollars (G$) de dettes et émis 600 millions (M$) en actions pour renforcer ses réserves en contexte de pandémie. Il juge que l’émission de dettes enlève 17$ de valeur au prix de l’action. Ensuite, le nombre d’actions en circulation a augmenté de 9%, ce qui diminuerait la valeur du titre de 3$.
Les autres facteurs sont plus sujets à interprétations puisqu’ils dépendent de prévisions qui pourraient être erronées, nuance Walter Spracklin. Il juge tout de même que la baisse anticipée du bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) est le point le plus important du débat entre pessimiste et optimiste.
Malgré un vaccin, l’analyste croit que le trafic aérien n’aura pas pleinement récupéré le terrain perdu avant 2024. Il s’attend toutefois à ce que les voyages soient moins rentables en raison d’un changement de la proportion de la clientèle (moins de tourisme international et de voyage d’affaires). Tout cela représente une perte de valeur de 17$ pour le titre.
En théorie, les commentaires de RBC Marchés des capitaux ne traduisent pas une thèse optimiste. Par contre, son analyste constate que les autres transporteurs aériens ont connu une appréciation comparable à la Bourse. Il précise que sa recommandation « surperformance » en est une relative aux pairs. Air Canada demeure en meilleure posture que l’industrie même si la moyenne des autres titres aériens a mieux fait à la Bourse récemment.
Pour tenir compte de cette réalité boursière, il fait passer le multiple valeur comptable/BAIIA utilisé pour déterminer son cours cible de 4 fois à 5,5 fois. Ce réajustement fait monter son cours cible de 23 $ à 30$.
Au bout du compte, l’analyste conclu que la récente appréciation laisse croire qu’il est soit trop prudent dans ses prévisions, soit que le secteur profitera d’une évaluation plus généreuse. «Le plus important est que la hausse d’Air Canada n’est pas un phénomène isolé, ajoute-t-il. Son titre est même à la traîne par rapport aux comparables. Nous croyons au contraire qu’elle est en meilleure posture une fois que nous sortions de la pandémie. »
Guru Organic Energy (GURU, 14,70$) : des avenues de croissance
Guru Organic Energy (GURU, 14,70$) : des avenues de croissance
Le producteur de boisson énergétique profite de plusieurs catalyseurs de croissance à moyen et long terme, affirme Furaz Ahmad, de Valeurs mobilières Banque Laurentienne, qui entame le suivi. L’évaluation trop élevée l’incite toutefois à émettre une recommandation «conserver » et une cible de 15$.
L’analyste juge que Guru se distingue des concurrents en utilisant des produits végétaux dans ses recettes. La société profite de plusieurs facteurs à son avantage, selon lui. Il note que l’entreprise est parvenue à s’établir au Québec sans grandes dépenses publicitaires. L’entrée en Bourse lui permet d’avoir les fonds nécessaires pour promouvoir son produit dans le reste du Canada et aux États-Unis.
Le marché potentiel est important, croit Furaz Ahmad. Il note que Guru vend ses produits dans plus de 5000 établissements au Québec. Ce chiffre est de seulement 2000 et 8000 magasins dans le reste du Canada et aux États-Unis, respectivement.
Il ajoute que le modèle d’entreprise n’est pas coûteux en capital, ce qui lui permet de profiter d’une certaine flexibilité dans son plan d’expansion. La société a aussi la possibilité de vendre directement son produit en ligne.
Le cours cible de 15$ représente un multiple de 10,3 fois le ratio valeur d’entreprise/vente. Il s’agit d’un ratio plus élevé que les pairs, mais il croit que la croissance annuelle moyenne de 37% qu’il prévoit au cours des deux prochaines années justifie ce multiple.
Enbridge (ENB, 42,80$) : des flux de trésorerie stables
Enbridge (ENB, 42,80$) : des flux de trésorerie stables
La conviction d’Elias Foscolos, d’Industrielle Alliance, envers sa thèse optimiste est renforcée après la journée des investisseurs de l’exploitant d’oléoducs albertain.
«Les hydrocarbures seront encore là pour longtemps et la société pourra voir son réseau davantage utilisé pour répondre à la demande canadienne », commente l’analyste.
Il note que la société profite de flux de trésorerie stable tandis que 98% du bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) comparable provient de contrat à long terme. Il note que la société a un plan d’investissement de 16 milliards de dollars (G$) et que 6 G$ ont déjà été déployés.
Il note que la COVID-19 n’a pas perturbé les résultats financiers d’Enbridge. Il ajoute que la société prévoit augmenter son dividende à un rythme annuel de 5% à 7% jusqu’en 2023.
Elias Foscolos réitère sa forte recommandation d’achat et sa cible de 50$.