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À surveiller: Air Canada, Stingray et Aritzia

Dominique Beauchamp|Publié le 17 mars 2020

À surveiller: Que faire avec les titres de Air Canada, Stingray et Aritzia? Voici quelques recommandations d'analystes.

Que faire avec les titres de Air Canada, Stingray et Aritzia? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 Air Canada (AC, 18,23$): une année à oublier

Comme tous ses collègues, Konark Gupta de Banque Scotia, ajuste sans cesse ses prévisions à l’accélération des restrictions de vol «sans précédent» imposées pour contrer le virus qui ébranle les transporteurs aériens.

L’analyste a amputé le bénéfice d’exploitation d’Air Canada des deux tiers depuis le 19 février. Air Canada a elle même retiré ses prévisions pour 2020 et 2021.

La plus récente décision d’Ottawa de fermer ses frontières à la majorité des voyageurs étrangers creuse le manque à gagner des revenus. Au seul deuxième trimestre, les revenus chuteront de 70% prévoit-il.

En conséquence, la société prévoit supprimer ses coûts d’au moins 500 millions de dollars.

En 2020, M. Gupta prévoit des coupes de 200M$ ainsi que le report de dépenses en immobilisations de 500 M$ jusqu’en 2021.

Il abaisse son cours cible de 41$ à 35$ parce que le bilan du transporteur aérien se détériore tout de même à court terme.

Air Canada a renfloué ses coffres en puisant dans deux facilités bancaires totalisant un milliard de dollars canadiens, soit l’équivalent des sorties de fonds prévues en 2020. Aucune dette ne vient à l’échéance en 2020.

L’analyste continue de recommander le titre, car le choc du virus s’avérera temporaire.

De plus, il assure qu’Air Canada est mieux placée que d’autres pour survivre à la crise parce que sa situation financière et le surplus de sa caisse de retraite étaient en meilleure posture que d’autres, avant la crise.

M. Gupta propose même à ses clients les plus patients de profiter du plongeon du titre pour accumuler le titre en vue d’un rétablissement de la situation à partir de 2021.

Au cours actuel, les flux de trésorerie projetés en 2022 procurent un rendement de 45%, précise-t-il.

Dans l’intervalle, ses prévisions pour le bénéfice d’exploitation, l’étalon de mesure de l’industrie, passent de 2,7 à 1,2 G$ en 2020, mais restent intactes à 3,6 G$ et 3,9 G$ en 2021 et 2022.

 

Stingray (RAY.A 5,12$): même la musique n’est pas à l’abri de la COVID-19

Stingray (RAY.A 5,12$): même la musique n’est pas à l’abri de la COVID-19

Autre signe que les réverbérations de la COVID-19 n’épargnent aucune industrie, la Financière Banque Nationale se penche sur l’impact potentiel sur les affaires du distributeur de musique, neuf jours ouvrables avant le dévoilement des résultats annuels.

Globalement, les revenus devraient bénéficier de la chute du huard qui augmente la valeur des revenus générés à l’extérieur du pays.

Son radiodiffuseur Newfoundland Capital procure des recettes annuelles de l’ordre de 155 M$. La publicité sera inévitablement touchée par le choc de l’isolement sur les décisions de placement média des annonceurs.

La diffusion de musique dans le monde génère des revenus de 65M$ et devrait mieux résister aux différentes mesures de confinement décrétées ou recommandées par les gouvernements, croit-il.

Le service de musique par abonnement sera aussi touché. Les particuliers ont d’excellentes chances de rester abonnés. Par contre, les détaillants abonnés au service de musique d’ambiance sont frappés de plein fouet.

Le service commercial de musique aux entreprises représente des revenus annuels de 55 M$. Adam Shine estime qu’environ 8% des établissements sont des détaillants. L’hôtellerie sera également touchée.

L’analyste s’attend à ce que cette clientèle exige des crédits et des rabais, au cours des prochaines semaines.

M. Shine prévoit aussi que Stingray offrira gratuitement certaines de ses applications de musique grand public pendant quelques semaines.

Cette stratégie pourrait améliorer le taux d’abonnement une fois la crise passée, avance l’analyste.

Pour l’instant, M. Shine ne change ni ses estimations, ni l’évaluation qu’il attribue aux différents segments d’affaires de la société.

Son cours cible reste intact à 8$, soit 56% de plus que le cours actuel. Cet objectif équivaut à un multiple de 8,1 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2020.

Si le multiple devait rejoindre celui de 6,2 fois de la société similaire Entercom, et que les prévisions de bénéfice d’exploitation baissaient, la valeur de la société passerait à une fourchette de 4,83$ à 5,16$ en fonction des prévisions de 2020.

Au cours actuel, le dividende de Stingray procure un rendement de 6%, signale aussi l’analyste, sans dire s’il est à risque ou non.

 

Aritzia (ATZ, 13,06$): une encaisse de 95,7 M$ atténuera le choc

Aritzia (ATZ, 13,06$): une encaisse de 95,7 M$ atténuera le choc

Comme tant d’autres, le détaillant de vêtements à la mode ferme ses boutiques jusqu’à nouvel ordre.

La société de Vancouver s’est aussi engagée à verser tous les profits générés pendant ces fermetures au fonds de soutien destiné à ses employés.

De façon préliminaire, Irene Nattel de RBC Marchés des capitaux, estime que les bénéfices du premier trimestre seront proches du seuil de rentabilité, ce qui amputera 0,21$ par action, ou 19%, au bénéfice annuel prévu en 2021. Ses prévisions passent de 1,07 à 0,87$.

Pendant ces fermetures, la plateforme de vente en ligne devrait répondre à la demande des clientes.

Au troisième trimestre, 20% des revenus provenaient des achats en ligne.

Mme Nattel rappelle aussi que la décision d’Aritzia survient au début de la période saisonnière la plus faible de l’année pour le détaillant. Les ventes de mars à mai procurent 20% des revenus et 15% des profits annuels, précise-t-elle.

Le détaillant bénéficie aussi d’une bonne situation financière, avec une encaisse de 95,7M$ et une dette qui équivaut à 1,8 fois son bénéfice d’exploitation incluant les baux.

Pour le moment, Mme Nattel conserve son cours cible de 27$, soit le double du cours actuel.