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À surveiller : Air Canada, TCF et Aecon

Stéphane Rolland|Publié le 17 avril 2020

Que faire avec les titres d’Air Canada, TCF et Aecon? Voici quelques recommandations d’analystes.

Que faire avec les titres d’Air Canada, TCF et Aecon? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Air Canada (AC, 17,10$) : un confinement trop long

Cameron Doerksen, de Financière Banque Nationale, avait maintenu sa recommandation d’achat malgré l’impact de la COVID-19 sur l’industrie aérienne. La longue durée du confinement le force toutefois à réviser sa position.

M. Doerksen abaisse sa recommandation «superformance» à «performance de secteur» et sa cible de 30$ à 22$. «Cette décote reflète notre impression que la COVID-19 et la distanciation sociale feront en sorte de ralentir la reprise du secteur aérien, ce qui équivaut à un presque arrêt des activités jusqu’à l’automne. Il risque d’avoir plus de nouvelles négatives dans les prochains mois, ce qui risque de limiter les possibilités d’appréciation.»

La capacité de la société sera ainsi plus fortement touchée que prévu. Avant sa révision, l’analyste anticipait que la capacité serait 70% plus basse que l’année précédente, mais que le recul par rapport à la même période l’an dernier s’amenuiserait par la suite avec un déclin de 40% au troisième trimestre et de 15% au quatrième trimestre.

Maintenant, il anticipe un déclin de 90%, 70% et 50% au deuxième, troisième et quatrième trimestres, respectivement. Il prévoit donc une perte avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 1,8 G$ pour l’année 2020. Il anticipe un «retour à la normale » en 2021 avec un BAIIA positif de 2,7 G$, ce qui reste inférieur aux 3,6 G$ enregistrés en 2019.

L’analyste assure qu’il demeure optimiste quant à la position financière du transporteur aérien. Il souligne que la société a l’équivalent de 7 G$ en réserve de liquidités. Il pense que les réserves diminueront à 2,9 G$ à la fin 2020. À la fin 2021, le ratio dette nette/BAIIA devrait ainsi s’établir à 2,3 fois comparativement à 0,8 fois à la fin de l’année 2019.

Même s’il est maintenant sur les lignes de côté, M. Doerksen pense qu’Air Canada a toujours un potentiel haussier pour les investisseurs patients à long terme.

TCF Financial (TCF, 22,24 $US) : une nouvelle favorite

La firme Wedbush met le titre de la banque régionale du Midwest américain sur sa liste des meilleures idées d’investissement.

Grâce à la fusion entre TCF et Chemical Bank terminée à la fin de l’été 2019, la banque régionale a maintenant la capacité d’augmenter ses parts de marchés, croit David Chiaverini, de Wedbush. Il note que la direction est sur la bonne voie en ce qui a trait aux mesures d’efficacité et de réduction de coûts.

L’analyste concède que le titre a été malmené, car la ville de Détroit a été particulièrement impactée par la COVID-19. Les souvenirs de la crise financière, où TCF était dans une posture vulnérable, ont marqué les investisseurs. «La plus grande part des prêts non performants venait des produits hypothécaires non traditionnels, qui ne sont plus offerts. Le portefeuille de prêts devrait donc être plus résilient. »

Il ajoute que l’économie du Michigan est plus diversifiée qu’en 2008. Les secteurs les plus à risque, selon lui, sont la construction et l’hôtellerie, qui ne représente que 4% et 2,5% du portefeuille de prêts. «Ce risque nous apparaît gérable».

M. Chiaverini juge que l’évaluation attrayante du titre fait plus que compenser les impacts de la COVID-19. En se basant sur le ratio pris/valeur comptable de l’actif tangible prévu, il entrevoit un potentiel d’appréciation de 27% pour le titre.

Wedbush bonifie sa recommandation à «surperformance» et fait passer sa cible de 28 $US à 31 $US.

Aecon (ARE, 14$) : un imposant carnet de commandes

L’impact de la COVID-19 sur les résultats du premier trimestre du constructeur sera relativement modeste, croit Neil Linsdell, d’Industrielle Alliance.

Aecon doit publier ses résultats après la fermeture le 23 avril prochain. La conférence téléphonique avec les analystes aura lieu le lendemain.

M. Linsdell prévoit que la société enregistrera une perte par action 0,24$ comparativement à 0,16$ l’an dernier. Le consensus des analystes prévoit plutôt une perte de 0,13$.

L’analyste est plus optimiste en ce qui concerne le carnet de commandes, qui était de 6,8 G$ à la fin du quatrième trimestre. «Si nous croyons qu’il y aura un ralentissement dans la perception des revenus en 2020, nous ne croyons pas que cela aura un impact sur le carnet de commandes à long terme. »

Il juge aussi que le bilan de la société est solide. La société dispose de 74 M$ d’encaisse et a jusqu’à 1,3 G$ de crédit accessible.

À court terme, la pandémie pourrait avoir un impact sur les résultats tandis que certains revenus sont reportés et que la société doit augmenter ses dépenses pour protéger la santé de ses travailleurs. «Dans l’ensemble, nous continuons à voir l’entreprise d’un œil favorable en raison de son important carnet de commandes, commente-t-il. Une fois la pandémie terminée, le gouvernement tentera de redonner un élan à l’économie et nous pourrions voir une augmentation des investissements dans les infrastructures», commente-t-il.

L’analyste renouvelle sa recommandation d’achat et sa cible de 26$.