Bombardier, qui a livré 31 appareils durant le troisième trimestre, vient d'annoncer le lancement de la production du Global 8000. (Photo: courtoisie)
Que faire avec les titres d’Air Canada, Tesla et Bombardier ? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Air Canada (AC, 18,28$) : le transporteur tourne la page
Air Canada est sur le point de tourner la page sur une année difficile marquée par la normalisation de la demande et l’augmentation des pressions inflationnistes, ce qui s’est traduit par des marges bénéficiaires sous les moyennes à long terme.
L’analyste Fadi Chamoun, de BMO Marchés des capitaux, estime qu’avec la récente signature d’une entente avec les pilotes et avec l’allègement des pressions inflationnistes à venir, l’attention des investisseurs se tournera vers l’allocation du capital. «Cela devrait se traduire par la livraison d’une croissance accréditive qui permettra de créer de la valeur pour les actionnaires», écrit-il.
«L’offre de sièges provenant d’entreprises tierces pointe vers une croissance de 5,8% cette année, ce qui est légèrement inférieur à notre prévision de 6%, mais à l’intérieur de la fourchette de 5,5% à 6,5% établie par la direction d’Air Canada», ajoute-t-il.
L’analyste estime aussi que les coûts du transporteur grimperont légèrement après la signature d’une entente qui prévoit que les salaires des pilotes grimperont de 26% la première année, alors qu’il anticipait une augmentation de 20%.
Il concède toutefois que les coûts en carburant sont un peu inférieurs à ses prévisions. «Cela aide à compenser les hausses salariales et pour le plus faible coefficient d’occupation. L’incertitude entourant les négociations avec les pilotes a pu affecter les activités de l’entreprise en septembre, ce qui aura un effet négatif sur nos prévisions à court terme», juge-t-il.
Air Canada dévoilera ses résultats financiers du troisième trimestre le 1er novembre et l’analyste prévoit un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 3,1 milliards de dollars (G$), dans le bas de la fourchette de 3,1G$ à 3,4G$ ciblée par la direction de l’entreprise.
«La marge bénéficiaire brute sera d’environ 14,3%. Von son ratio de levier financier de 1 au 30 juin dernier, Air Canada est en bonne posture pour annoncer un important rachat d’actions. Les actions du transporteur se négocient en ce moment sous leur valeur intrinsèque, ce qui signifie qu’un rachat serait sans doute bien accueilli par les investisseurs», juge-t-il.
Fadi Chamoun conserve sa recommandation de «surperformance» sur le titre d’Air Canada et son cours cible sur un an de 28$.
Tesla (TSLA, 220,70$US) : le volant à Elon Musk
Tesla (TSLA, 220,70$US) : le volant à Elon Musk
Le fabricant de véhicules électriques Tesla dévoilera ses résultats financiers du troisième trimestre après la fermeture des marchés mercredi et tous les yeux seront évidemment tournés vers l’emblématique PDG de l’entreprise, Elon Musk.
L’analyste Daniel Ives, de Wedbush, soutient que l’attention des investisseurs se portera sur les commentaires du PDG quant à la demande pour les voitures de l’entreprise durant le quatrième trimestre et même en 2025.
«De nombreux investisseurs ont quitté la Journée Robotaxi (tenue le 10 octobre) avec beaucoup de questions en ce qui concerne la stratégie de Tesla dans les véhicules autonomes et l’intelligence artificielle. Nous nous attendons à des détails sur le déploiement de son prototype de taxi autonome Cybercab, de même qu’à des précisions à propos du lancement d’un modèle à moins de 30 000 dollars américains que nous attendons pour la mi-2025», raconte-t-il.
Il ajoute que les livraisons de la société en septembre (près de 463 000 voitures) ont été conformes aux prévisions et que la cible annuelle de 1,8 million de livraisons reste atteignable, avec un objectif de 2 millions ou plus qui devrait suivre en 2025.
«Les marges bénéficiaires seront scrutées à la loupe et les marchés s’attendent à ce qu’elles soient dans une fourchette de 15% à 19% (high teens) pour les troisième et quatrième trimestres, avec un objectif de repasser au-dessus des 20% en 2025. Cela donnerait confiance aux investisseurs que les baisses de prix sont dans le rétroviseur et que l’on peut prévoir une amélioration des marges l’an prochain», dit-il.
Selon l’analyste, il y a beaucoup de mouvement chez Tesla, mais le récent regain de vigueur de la demande chinoise donne de l’élan à la société pendant que celle en provenance des États-Unis se stabilise et que l’Europe continue de souffrir de ce qu’il qualifie de «lendemain de veille».
Daniel Ives conserve sa recommandation de «surperformance» sur le titre de Tesla et son cours cible sur un an de 300$US. Il fonde son cours cible sur un ratio de 25 fois le bénéfice par action «à long terme». Il prévoit que Tesla générera des flux de trésorerie libres totalisant 6 milliards de dollars américains en 2026.
Bombardier (BBD.B, 109,23$) : l’analyste de la CIBC relève son cours cible sur un an
Bombardier (BBD.B, 109,23$) : l’analyste de la CIBC relève son cours cible sur un an
Le fabricant d’avions d’affaires Bombardier dévoilera ses résultats financiers du troisième trimestre le 7 novembre, mais le site spécialisé Aviation Week a publié les chiffres de livraisons de septembre et l’analyste Kevin Chiang, de Marchés des capitaux CIBC, se dit satisfait des résultats.
«Avec les données de septembre, nous avons les chiffres du troisième trimestre qui soutiennent que Bombardier a livré 31 appareils durant la période, alors que nous en anticipions 27 et que le consensus des analystes misait sur 29», écrit-il.
Il note que Bombardier a livré 18 grands appareils durant le troisième trimestre, soit 58% du total. Cette proportion était de 49% au second trimestre, alors que la société a livré 39 appareils.
Ce dernier ajoute qu’à la fin-septembre, la direction de Bombardier a affirmé que les commandes continuaient d’entrer même si la période estivale est habituellement la plus tranquille pour l’entreprise.
L’analyste relève ainsi ses prévisions pour le troisième trimestre. Sa prévision de revenus passe de 1,73 milliard de dollars américains (G$US) à 1,79G$US (consensus à 1,76G$US). Il s’attend à un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 295 millions de dollars américains (M$US), elle qui était auparavant de 279M$US (consensus à 280M$US).
Bombardier, qui vient d’annoncer le début de la production du Global 8000, devrait selon lui réitérer ses cibles de revenus annuels de 8,4G$US à 8,6G$US et de BAIIA de 1,3G$US à 1,35G$US et de flux de trésorerie libres de 100M$US à 400M$US.
«La marge bénéficiaire globale devrait être de 16,5%, elle qui était de 15,2% au trimestre précédent», précise-t-il.
Il s’attend à ce que la direction de Bombardier profite du dévoilement des résultats trimestriels pour faire le point sur la demande fondamentale dans l’industrie des avions d’affaires, sur ses progrès dans ses activités complémentaires et sur ses liquidités et sa stratégie de refinancement de sa dette.
«Bombardier continue de montrer une bonne exécution malgré des problèmes de chaîne d’approvisionnement, ce qui nous donne confiance en sa capacité d’atteindre ses cibles à moyen et long termes», affirme-t-il. Il relève la valorisation du titre de l’entreprise à huit fois le bénéfice par action prévu en 2025, elle qui était de 7,25 fois. Son cours cible sur un an passe donc de 116$ à 134$. Il réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre.