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À surveiller: Alimentation Couche-Tard, goeasy et Fiera Capital

Jean Gagnon|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Alimentation Couche-Tard, goeasy et Fiera Capital

Le programme de rachat d’actions de Couche-Tard passera de 4% à 5,8% du total des actions en circulation. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres Alimentation Couche-Tard, goeasy et Fiera Capital? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Alimentation Couche-Tard (ATD.B, 53,44 $): des rachats d’actions qui plaisent aux investisseurs

La direction de Couche-Tard annonçait hier que la société augmentait ses rachats d’actions et le titre a bondi de plus de 3,5%. Son programme de rachat d’actions passera de 4% à 5,8% du total des actions en circulation.

Cela signifie que pour le programme actuel qui se terminera le 25 avril elle pourra racheter jusqu’à 46,8 millions d’actions comparativement à 32,1 millions dans le programme précédent, note Vishal Shreedhar, analyste à la Banque Nationale.

En date du 20 janvier, la firme avait racheté 26,5 millions d’actions pour un montant de 996 millions $US. Elle pourra donc en racheter encore 20,3 millions pour un montant d’environ 800 millions $US au cours actuel.

De plus, la direction entend renouveler son programme de rachat d’actions pour la période 2022-2023 à 10% des actions en circulation à ce moment-là, ce qui totaliserait environ 3,2 milliards $US au cours actuel.

Il estime que le solide bilan financier de Couche-Tard ainsi que les flux de trésorerie qu’elle génère lui permettent de réaliser ce programme tout en lui laissant l’espace nécessaire à réaliser d’autres acquisitions.

En effet, l’exécution du programme dans sa totalité au cours actuel fera passer le ratio dette nette/bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 1,1 fois à 1,7 fois, ce qui demeure à l’intérieur de l’objectif à long terme de 2,25 fois de la direction, estime l’analyste.

La direction n’en indique pas moins que sa stratégie de fusions et acquisitions demeure sa priorité et qu’elle réduira, ou mettra sur pause, les rachats d’actions, si d’importantes occasions de transactions se présentaient dans le futur.

L’analyste maintient sa cote à «surperformance», et il hausse son cours cible de 53 $ à 55 $.

 

goeasy (GSY, 156,82$): la faiblesse du cours de l’action incite l’entreprise à racheter de ses actions

goeasy (GSY, 156,82$): la faiblesse du cours de l’action incite l’entreprise à racheter de ses actions

 

Le cours de l’action de la société financière de Mississauga s’est fortement déprécié depuis septembre si bien que Gary Ho, analyste chez Desjardins qui recommandait l’achat du titre, a contacté la direction de la société pour une mise à jour quant à l’état de ses affaires.

À la suite de cette discussion, l’analyste demeure positif quant aux perspectives de l’entreprise.

Il constate, entre autres, que depuis novembre, goeasy a racheté de façon agressive ses propres actions. Au cours des 4 dernières semaines, elle a acheté 443 000 actions pour un montant de 80 millions $. Pour l’analyste, cela démontre que les dirigeants croient que le recul du cours de l’action n’est pas en harmonie avec les facteurs fondamentaux de l’entreprise.

Deux variables peuvent expliquer la volatilité du titre, selon l’analyste dont le cours cible est de 200 $, soit les taux d’intérêt et l’inflation. Mais ils seraient plutôt sans conséquence, selon lui.

D’abord, les hausses de taux ont un impact surtout sur les propriétaires de maison, explique l’analyste. Mais seulement le tiers des clients de goeasy sont propriétaires. Ce sont plutôt des locataires. Et les propriétaires dont la cote de crédit est moins bonne, soit le propre de la clientèle de goeasy, vont presque toujours contracter des hypothèques à taux fixe pour se prémunir des hausses de taux, note l’analyste.

Quant à l’inflation qui pourrait s’avérer être un facteur négatif pour le prêteur, elle est compensée actuellement sur le marché du travail par des salaires qui ont tendance à monter de façon significative. Et c’est sans compter que les dépenses des consommateurs sont inférieures à ce qu’elles étaient avant la pandémie.

Conséquemment, la direction ne voit pas de détérioration quant à la qualité de ses opérations, contrairement à ce que les investisseurs pourraient croire.

 

Fiera Capital (FSZ.TO, 10,19 $): les actifs sous gestion augmentent grâce à l’appréciation des marchés

Fiera Capital (FSZ.TO, 10,19 $): les actifs sous gestion augmentent grâce à l’appréciation des marchés

Le gestionnaire de portefeuilles de Montréal annonce que ses actifs sous gestion ont atteint 188,3 milliards $ au 31 décembre 2021, alors que le consensus des analystes prévoyait 183,4 milliards $. Il s’agit d’une hausse d’environ 4% comparativement au trimestre précédent et d’environ 10% sur les actifs sous gestion à pareille date l’année dernière.

Jaeme Gloyn, analyste à la Banque Nationale, estime toutefois que l’augmentation des actifs sous gestion est principalement attribuable à l’appréciation des marchés boursiers, ainsi qu’à un recul du dollar canadien. Ainsi, les nouvelles entrées de fonds ont été relativement limitées, selon lui.

Les chiffres des concurrents de Fiera dans l’industrie de la gestion de portefeuille confirment d’ailleurs cette impression alors que la croissance séquentielle des fonds sous gestion des principaux joueurs était pour la plupart autour de 4%.

À la suite de cette hausse des actifs sous gestion, et aussi compte tenu du rachat récent de la participation de Natixix dans Fiera, l’analyste révise ses prévisions de bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 1,91 $ à 1,93 $ pour 2021, de 2,12 $ à 2,20 $ pour 2022, et de 2,20 $ à 2,28 $ pour 2023.

L’analyste souligne que le départ chaotique des marchés boursiers en début d’année a probablement éliminé la hausse des actifs sous gestion du dernier trimestre.

Conséquemment, il maintient sa cote de «performance égale au secteur» dans l’attente de signaux indiquant que le modèle global de la société permettra de réaliser les objectifs de croissance des actifs sous gestion et de BAIIA. Il abaisse quelque peu son cours cible qui passe de 12 $ à 11,50 $.