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À surveiller: Alimentation Couche-Tard, Stella-Jones et Dollarama

Denis Lalonde|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Alimentation Couche-Tard, Stella-Jones et Dollarama

Le détaillant d’articles à 5$ ou moins Dollarama dévoilera les résultats financiers trimestriels du quatrième trimestre de son exercice 2024 le 4 avril. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres d’Alimentation Couche-Tard, Stella-Jones et Dollarama? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

 

Alimentation Couche-Tard (ATD, 83,55$) : JP Morgan joue de prudence

L’entreprise de dépanneurs et de stations-service Alimentation Couche-Tard dévoilera les résultats financiers du troisième trimestre de son exercice 2024 le 20 mars et l’analyste John M. Royall, de JP Morgan, y va de prévisions prudentes.

Pour le trimestre, il s’attend à un bénéfice par action de 0,80$ et à un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 1,63 milliard de dollars américains (G$). Le consensus des analystes est plus optimiste, tablant sur un bénéfice par action de 0,87$ et sur un BAIIA de 1,65G$US.

En ce qui concerne les ventes de carburant, l’analyste s’attend à des ventes d’établissements comparables (ouverts depuis plus d’un an) stables aux États-Unis et en hausse de 0,5% en Europe et au Canada.

«Nous nous attendons à une marge bénéficiaire de 0,45$US le gallon aux États-Unis (comparativement à 0,49$US au trimestre précédent). En Europe, elle devrait atteindre 10 cents le litre (10,20 cents au second trimestre), alors qu’elle devrait se chiffrer à 12,5 cents le litre au Canada (13,63 cents au second trimestre)», écrit-il.

Du côté des ventes de marchandises, l’analyste s’attend à des ventes de magasins comparables en hausse de 3,8% aux États-Unis, de 2,5% en Europe et de 2,5% au Canada, et à une marge bénéficiaire globale de 35,1%, stable par rapport à celle du trimestre précédent.

John M. Royall prévoit que Couche-Tard générera des flux de trésorerie de 763 millions de dollars américains (M$US) et s’attend à ce que l’entreprise ait consacré 291M$US au rachat de ses propres actions durant le trimestre.

«L’entreprise devrait aussi avoir utilisé un montant de 3,4G$CA pour réaliser l’achat de certaines activités de TotalEnergies, en Europe», dit-il. La conclusion de la transaction de 3,1 milliards d’euros (4,5 milliards de dollars canadiens) a été annoncée au début du mois de janvier.

L’analyste a donc intégré les activités de TotalEnergies pour environ un mois dans les résultats du troisième trimestre de Couche-Tard, puisqu’il s’est terminé le 31 janvier.

S’il réitère sa recommandation de «surpondérer» le titre de Couche-Tard, John M. Royall a réduit son cours cible sur un an le 24 décembre dernier pour le faire passer de 80$ à 79$, ce qui reste sous la valeur actuelle du titre.

 

 

Stella-Jones (SJ, 75,63$) : l’industrie des poteaux pour sociétés de services publics en consolidation

Stella-Jones (SJ, 75,63$) : l’industrie des poteaux pour sociétés de services publics en consolidation

Cette semaine, Arcosa, une entreprise américaine, a annoncé l’acquisition du fabricant de poteaux en béton et en acier Ameron Pole Products, filiale de Nov, pour un montant de 180 millions de dollars américains (M$US).

«Même si les comparatifs ne sont pas parfaits (Ameron œuvre davantage dans les poteaux pour les feux de circulation et de contrôle du trafic routier), nous croyons que la transaction est significative pour Stella-Jones», estime l’analyste Jonathan Goldman, de la Banque Scotia.

Ce dernier rappelle que la transaction suit une autre acquisition annoncée le 28 février. À ce moment Koppers’ avait acheté Brown Wood Preserving Company pour un montant de 100M$US.

«Les transactions ont été effectuées à des valorisations de 21,3% du bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) pour Ameron (en 2023) et de 23,5% pour Brown (prévu en 2025)», note l’analyste.

Selon lui, cela est positif pour Stella-Jones, puisque cela signifie que sa division de poteux de bois traité pourrait avoir une plus grande valeur. L’analyste valorise en effet cette division à 18% de son BAIIA.

«Cela montre aussi qu’il existe encore beaucoup d’occasions de fusions et d’acquisitions pour la société dans des marchés adjacents à ceux des poteaux en bois traité (incluant des matériaux alternatifs et des produits et services complémentaires)», croit-il.

Toutefois, Jonathan Goldman n’est pas convaincu que les hausses des évaluations sont structurelles, estimant qu’elles ont bénéficié d’augmentations cycliques des prix depuis deux ans. Il concède toutefois que les marges bénéficiaires se stabilisent «à des niveaux plus élevés qu’habituellement».

Le titre de Stella-Jones se négocie à 9,5 fois le ratio valeur d’entreprise/BAIIA, ce qui est conforme à sa moyenne historique. Il réitère sa recommendation de «performance égale au secteur» sur le titre de la société québécoise, de même que son cours cible sur un an de 86$.

 

 

Dollarama (DOL, 104,93$) : la croissance ralentira, mais restera robuste

Dollarama (DOL, 104,93$) : la croissance ralentira, mais restera robuste

Le détaillant d’articles à 5$ ou moins Dollarama dévoilera les résultats financiers trimestriels du quatrième trimestre de son exercice 2024 le 4 avril et l’analyste Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale, s’attend à ce qu’ils montrent une croissance qui sera robuste tout en étant loin de celle dévoilée l’an dernier.

«Nous anticipons une croissance des ventes de magasins comparables (ouverts depuis plus d’un an) en hausse de 4,5%, alors que la performance de l’an dernier était de 15,9%. Cela se traduirait par une augmentation de la taille moyenne du panier d’achats de 0,5% sur un an et à un nombre de transactions en hausse de 4%», raconte l’analyste.

Selon lui, les ventes du détaillant atteindront 1,59 milliard de dollars (G$), alors que le consensus des analystes est un peu plus optimiste à 1,61G$. Ceux du trimestre correspondant il y a un an avaient été de 1,47G$.

Vishal Shreedhar anticipe également un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 525 millions de dollars (M$), conforme aux attentes du consensus, alors que celui de l’an dernier s’était chiffré à 468M$.

L’analyste s’attend aussi à une expansion des marges bénéficiaires, estimant que Dollarama profitera de l’amélioration de l’efficacité de sa chaîne d’approvisionnement (et du fait que l’an dernier, elle devait s’affairer à regarnir son inventaire), de même qu’à une baisse de la pression sur les dépenses générales et administratives, incluant les salaires.

«Globalement, nous nous attendons à une stabilité des ventes par catégories de prix, ce qui reflèterait une modération des pressions inflationnistes même si le portefeuille des consommateurs reste sous pression», écrit-il.

Ce dernier ajoute que même si les consommateurs restent plus prudents en général, il ne s’attend pas à une déflation des prix à court terme, car les fournisseurs continuent d’augmenter la valeur de leurs produits.

Vishal Shreedhar ajoute que les données les plus importantes pour la direction de Dollarama seront celles des prévisions pour l’exercice 2025, car les comparatifs avec 2023 et 2024 seront très difficiles. «Les ventes de magasins comparables ont progressé de 12% sur un an en 2023 et nous prévoyons une autre hausse de 12% en 2024», dit-il, ajoutant qu’il s’attend à ce qu’elles progressent de 3,5% durant l’exercice 2025.

En 2025, il prévoit aussi un bénéfice par action de 3,88$, alors que le consensus est à 3,87$.

L’analyste réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre de Dollarama et relève son cours cible sur un an, qui passe de 108$ à 112$.