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À surveiller: Alithya, CAE et WSP Global

Jean Gagnon|Publié le 15 novembre 2021

À surveiller: Alithya, CAE et WSP Global

À la suite des résultats du 2e trimestre qui ont raté quelque peu ses cibles, l’analyste Tim James, de Valeurs mobilières TD, maintient sa recommandation de «conserver» les actions de CAE. (Photo: LesAffaires.com)

Que faire avec les titres de Alithya, CAE et WSP Global ? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Alithya (ALYA, 3,62 $): recommandation d’achat chez Desjardins

Depuis que Kevin Krishnaratne, analyste chez Desjardins, a repris la couverture de l’entreprise de Montréal spécialisée en stratégie et en technologies numériques, celle-ci a surpassé les prévisions de revenus au cours des 3 derniers trimestres et a vu sa croissance organique s’accélérer à un rythme plus rapide en général que celui des entreprises du secteur de la technologie de l’information.

À cela s’ajoute l’acquisition de la firme québécoise R3D Conseil qui lui donne accès à un carnet d’affaires récurrent à long terme. Compte tenu de ces performances récentes, l’analyste hausse son multiple cours/bénéfices avant intérêts impôts et amortissement (BAIIA) qui était de 10 fois les bénéfices prévus pour son année financière 2023 à 11 fois.

Conséquemment, il recommande maintenant l’achat du titre et il hausse son cours cible de 4,00$ à 4,50$

Alithya a réalisé à son 2e trimestre des revenus de 105,3M$$ alors que la prévision de l’analyste se situait à 93,9M$. Ce résultat est le fruit d’une augmentation de 34% durant le trimestre comparativement au trimestre correspondant de l’année précédente, alors qu’elle avait été de 23% au premier trimestre.

Les profits bruts ont été de 28,5M$, alors que l’analyste prévoyait 26,1M$. Toutefois, la marge brute a été légèrement inférieure à sa prévision, soit 27% versus 27,8%. L’analyste explique que cela est dû à l’acquisition de R3D où les coûts des sous-contractants ont augmenté. Ces travaux seront éventuellement assumés par un personnel permanent, ce qui aura pour effet de réduire les coûts.

L’analyste constate qu’Alithya a connu beaucoup de succès à attirer, retenir et entraîner du personnel de qualité durant la pandémie. Il prévoit que la marge du BAIIA passera de 3,4% pour son année financière 2021 à 6,3% en 2022 et à 7,9% en 2023.

 

CAE (CAE, 37,35 $): les investisseurs devront être patients

CAE (CAE, 37,35 $): les investisseurs devront être patients

À la suite des résultats du 2e trimestre qui ont raté quelque peu ses cibles, l’analyste Tim James, de Valeurs mobilières TD, maintient sa recommandation de «conserver» les actions du spécialiste des technologies de simulation et de modélisation, mais il réduit son cours cible de 42,00$ à 39,00$.

Cette réduction s’explique par des perspectives plus faibles quant aux revenus autant du segment civil que de celui de la défense combinées à une reprise des marges plus graduelle que prévu, indique l’analyste.

Il n’en demeure pas moins confiant quant à la capacité de la société de générer éventuellement des rendements attrayants pour les investisseurs, mais il croit que ceux-ci devront faire preuve de patience avant de voir ces résultats se réaliser.

L’analyste note que CAE a profité de sa solide situation financière et de son accès à des capitaux à faible coût durant la pandémie pour réaliser des acquisitions stratégiques dans des marchés complémentaires, ce qui lui permettra d’avoir accès à un plus large éventail d’opportunités, tout en assurant qu’elle ne s’éloignera pas trop de ses principales compétences.

De plus, l’analyste ne croit pas que ce déploiement de capital soit la raison des résultats plus faibles du récent trimestre. C’est plutôt le processus de relocalisation des simulateurs du secteur civil à travers le réseau pour faire face à la reprise dans différentes régions et les défis logistiques reliés à la pandémie qui ont affecté la croissance et l’expansion des marges au cours des 18 derniers mois.

Par ailleurs, malgré que la pandémie rend moins prévisibles les résultats, l’analyste croit que l’acquisition de L3 Harris permet à CAE de se diversifier un peu plus et de diminuer l’impact des incertitudes actuelles dans le marché de l’aviation commerciale.

Cette acquisition ajoute à la présence de CAE dans le secteur de l’entraînement militaire, et ce avec la plus grande force de défense dans le monde, se réjouit l’analyste de Valeurs mobilières TD.

 

WSP Global (WSP, 181,00 $): un titre déjà très cher

WSP Global (WSP, 181,00 $): un titre déjà très cher

Compte tenu de la vigueur de l’industrie, nul doute que WSP Global, de Montréal, est très bien placée pour profiter des investissements qui abondent actuellement dans plusieurs de ses principaux marchés.

Toutefois, Devin Dodge, analyste chez BMO Marchés des capitaux, croit que cet optimisme est déjà pleinement reflété dans le cours de l’action.

En effet, le titre se négocie actuellement à un multiple cours/bénéfices d’environ 33 fois, en fonction des bénéfices de 2022, et à un rendement des flux de trésorerie libres négatifs d’environ 3%.

Ainsi, il faudra un recul de l’évaluation pour qu’il considère adopter une attitude plus positive envers le titre, toute chose étant égale.

Sa recommandation est de «performance égale au marché». Il hausse néanmoins son cours cible de 158,00$ à 178,00$, cela afin de refléter le cours actuel du titre.

Les éléments qui supportent la demande pour les services de WSP sont actuellement très favorables, tant au niveau des secteurs, des régions et des clients publics et privés, note l’analyste. L’entreprise a d’ailleurs augmenté son carnet de commandes d’environ 10% jusqu’à présent cette année.

Et cela dans un contexte où la reprise est plus lente aux États-Unis. Cette situation devrait toutefois s’améliorer à la suite de l’approbation récente du plan fédéral d’infrastructures, selon l’analyste.

WSP demeure également en bonne position pour procéder à d’autres acquisitions, et ce, même après l’achat de Golder Associates en décembre. Son levier financier, soit la dette nette/BAIIA ajusté, n’est que de 0,9 fois, alors que l’objectif de la firme permet jusqu’à 1 à 2 fois.

Toutefois, le défi demeurera de trouver des opportunités de taille suffisante pour qu’elles aient un impact, tout en conservant une bonne discipline quant aux coûts d’acquisition dans un marché où l’intérêt de nombreux intervenants est très grande, conclut l’analyste.