La direction de l’entreprise affirme être particulièrement confiante de sa verticale des institutions financières au cours des trois prochaines années pour stimuler sa croissance organique. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres Alithya, Transcontinental et GURU? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Veuillez noter que l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Alithya (ALYA, 1,75$): le plan triennal se précise
La direction d’Alithya a récemment donné plus de détails sur ses ambitieux objectifs des trois prochaines années, un plan qui avait été initialement dévoilé en juin, rappelle Desjardins.
L’analyste Jérôme Dubreuil mentionne les trois principaux objectifs de l’entreprise, soit atteindre une croissance organique annualisée entre 5% et 10%, faire l’acquisition d’environ 150 M$ de revenus ainsi que d’accroître les marges ajustées du bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) d’environ 11% à 13%.
Pour ce qui est de la croissance organique, la direction de l’entreprise affirme être particulièrement confiante de sa verticale des institutions financières au cours des trois prochaines années. Elle affirme que les banques ne peuvent passer outre les investissements en technologie dont ils ont besoin pour encore bien longtemps.
On s’attend, du côté d’Alithya, à ce que les dépenses d’investissement en technologie reprennent de la vigueur d’ici la fin de l’année, notamment en raison de la baisse des taux d’intérêt. Pour ce qui est des opportunités à long terme, l’entreprise laisse entrevoir des possibilités dans la modernisation des systèmes obsolètes.
L’analyste estime également que la croissance inorganique pourrait stimuler la croissance organique, car Alithya a tendance à vendre ses produits et services existants à une nouvelle clientèle lorsqu’elle procède à une acquisition.
Pour l’augmentation des marges du BAIIA, elle prévoit combler l’écart (7,2% prévu en 2024) en augmentant notamment son utilisation de l’automatisation et de l’offshoring, poursuivre ses efforts de réduction de coûts d’exploitation et administratifs, être plus sélective et choisir du travail plus payant.
Jérôme Dubreuil estime que le titre d’Alithya est à un point d’entrée intéressant, et qu’il ne devrait bouger seulement lorsque les grandes lignes des résultats s’amélioreront.
Desjardins maintient sa recommandation d’achat du titre d’Alithya ainsi que son cours cible de 3,50$.
Transcontinental (TCL.A, 17,11$): bon troisième trimestre, horizon incertain pour le quatrième
Transcontinental (TCL.A, 17,11$): bon troisième trimestres, horizon incertain pour la quatrième
Transcontinental a battu les attentes au troisième trimestre, mais la Financière Banque Nationale s’attend à ce qu’elle cède cette avance au quatrième trimestre en raison d’un horizon incertain du marché.
L’analyste Adam Shine indique que les revenus se sont chiffrés à 700 M$, soit plus élevé que la prévision de la Financière Banque Nationale (692 M$) mais sous le consensus du marché (702 M$). Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 121 M$ a lui aussi battu la Banque Nationale (117 M$) et le marché (116 M$).
La performance du BAIIA est particulièrement due au secteur de l’impression, avec un peu d’aide du secteur de l’emballage, souligne l’analyste.
Il mentionne également une baisse du levier (1,9 fois contre 2,0 fois au trimestre précédent), la vente d’un immeuble pour 7 M$ ainsi que le démarrage d’un programme de rachat d’actions en juin (1,16 million d’actions au départ et il en restait 800 000 après le troisième trimestre).
Du côté de l’emballage, les volumes ont connu leur première croissance depuis la fin d’année 2022. Les revenus ont eux aussi été à la hausse pour une première fois depuis le deuxième trimestre de 2023.
On s’attendait à ce que la demande augmente en deuxième moitié d’année, souligne Adam Shine, et ce malgré la pression persistante sur le secteur médical. Les efforts de réduction de coûts ainsi que le volume plus élevé ont amélioré les marges.
Pour ce qui est de l’impression, les magazines et les livres ont été en baisse, tandis que le secteur du marketing en magasin a été en croissance. L’analyste note également que le Publisac a été remplacé par la circulaire raddar, ce qui se traduit par une baisse d’utilisation de papier de 60%. La circulaire rejoint désormais 5 millions de foyers (3,6 millions au Québec, 1,2 en Colombie-Britannique).
L’institution financière abaisse sa prévision de BAIIA de 146 M$ à 139 M$ pour le quatrième trimestre (de 469 M$ à 466 M$ pour l’exercice financier 2024) en raison d’un horizon incertain. L’entreprise s’attend d’ailleurs à un déclin du secteur média en raison de comparables difficiles ainsi qu’une stabilisation pour les secteurs impression et emballage.
La Financière Banque Nationale maintient sa prévision de surperformance du titre de Transcontinental face à son secteur d’activités, tout comme son cours cible de 21$.
GURU (GURU, 1,92$): des résultats affectés par le ralentissement économique
GURU (GURU, 1,92$): des résultats affectés par le ralentissement économique
Les résultats de GURU pour le troisième trimestre ont été affectés par le ralentissement économique au Canada, qui percole dans l’industrie des boissons énergisantes, indique la firme Stifel Nicolaus.
Pour les 12 semaines qui se terminaient le 30 juin, les ventes au détail des canaux mesurés du secteur des boissons énergisantes avaient augmenté de 6,8% sur une base annualisée, ce qui représente la plus faible croissance depuis le début de la pandémie, souligne l’analyste Martin Landry.
Ce ralentissement, additionné à l’arrivée d’un nouveau joueur (Celsius), a mené à des conditions plus difficiles pour GURU au troisième trimestre, ajoute-t-il. Tout comme Monster, elle a perdu des parts de marchés avec un recul des ventes au détail de 1% (sur tous les canaux canadiens).
Conséquemment, GURU a présenté des revenus décevants de 7,9 M$ (Stifel prévoyait 9,2 M$), en baisse de 11% relativement à l’an dernier et une première diminution en six trimestres. Les principales causes de ce déclin ont été l’envoi de volumes plus petits que prévu à Pepsi et un trafic qui s’est tari dans les dépanneurs.
Par contre, la perte de bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) s’est avérée plus basse que prévu à 2,2 M$ (Stifel s’attendait à 2,5 M$) grâce à une expansion des marges brutes et de dépenses d’exploitation moins grandes.
Martin Landry observe que GURU effectuera cet automne une démonstration dédiée à Costco, surtout ciblée vers Vancouver et Toronto. Cet événement est l’occasion pour l’entreprise de reproduire le succès qu’elle a au Québec à travers le pays. La direction estime d’ailleurs qu’il y a un fort parallèle entre le profil de clientèle de Costco et ses propres produits.
En raison d’une baisse de ses prévisions de revenus pour 2024 (-6%) et 2025 (-8%), Stifel abaisse son cours cible du titre de GURU de 2,75$ à 2,50$ mais maintient sa recommandation d’achat.