(Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Alithya, George Weston et Jamieson Wellness? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Alithya (ALYA, 3,15$): l’achat de R3D apporte des revenus de 100 M$ et de nouveaux partenaires
Kevin Krishnaratne de Desjardins Marché des capitaux apprécie plusieurs des aspects de l’achat de R3D Conseil, mais veut voir les revenus d’Alithya croître de façon régulière sans l’effet des acquisitions avant de recommander l’achat du titre du consultant en solutions numériques.
La transaction de 84,5 millions de dollars, incluant la dette, s’accompagne d’engagements de la part de Québecor et de Beneva, deux actionnaires de R3D Conseil, de fournir un volume d’affaires minimum de 60 M$ par année sur une période initiale de dix ans.
L’acquisition renforce le savoir-faire d’Alithya dans les domaines de l’assurance et des télécommunications et ajoute 600 employés aux effectifs de 2200 de la société.
Kevin Krishnaratne signale que les engagements et les revenus annuels de 63 M$ de R3D porteront sa contribution annuelle aux revenus à près de 100 M$.
«La société mentionne que les revenus de R3D ont crû lors de la dernière année ce qui est aussi positif par rapport au déclin généralisé de l’industrie», précise Kevin Krishnaratne.
Alithya estime la contribution au bénéfice d’exploitation de R3D à 12-14 M$ d’ici 12 à 24 mois, après les synergies.
En fonction de ces objectifs, l’analyste juge que le multiple payé de 6 à 7 fois le bénéfice d’exploitation de R3D est attrayant.
Il augmente ses prévisions de revenus de 99 M$ à 417 M$ et celles pour le bénéfice d’exploitation de 11 M$ à 34,7 M$ pour 2023.
Ces prévisions préliminaires pourraient augmenter puisque le modèle ne tient pas compte des revenus additionnels que généreront les activités de R3D qui ne proviennent pas de Québecor et de Beneva (une filiale de La Capitale).
«Il est aussi possible que la taille accrue d’Alithya l’aidera à décrocher de plus gros mandats au fil du temps», dit-il.
Pour réaliser la transaction, Alithya émettra 25,5 millions de nouvelles actions aux actionnaires de R3D. Québecor et Beneva auront donc chacun 11,9% des actions d’Alithya.
L’analyste recommande de conserver le titre et hausse son cours cible de 3,25 à 3,75$.
Groupe Alithya est entré en Bourse le 2 novembre 2018 par le biais de l’achat inversé d’une compagnie déjà inscrite. Il avait alors émis des actions à 4,50$ chacune.
George Weston (WN, 107,69$): le holding devra aussi justifier sa raison d’être
George Weston (WN, 107,69$): le holding devra aussi justifier sa raison d’être
Bien que la vente de Weston Foods soit la bonne décision après des années à chercher vainement une occasion d’achat pour augmenter sa stature, la société de portefeuille devra faire plus que mettre au jour la valeur cachée de sa boulangerie pour que son titre soit réévalué à la hausse.
Weston devra en quelque sorte justifier son existence, laisse entendre Patricia Baker, de Banque Scotia, parce que les investisseurs peuvent acheter des actions de Loblaw (L, 69$) et de Propriétés de Choix (CHP.UN, 13,69 $) directement.
C’est bien beau de réaliser la valeur de Weston Foods et de racheter des actions, mais si Loblaw et Propriétés de Choix n’ont pas besoin du capital de Weston pour financer leurs projets, comme la société-mère l’affirme, les investisseurs se demanderont quelle est la raison d’être du holding.
Le moment est bien choisi pour mettre en vente la boulangerie puisqu’une transaction récente dans l’industrie vient de se conclure à bon prix, dit-elle. En mars, l’allemande Arysta AG a vendu ses actifs nord-américains au fonds privé Lindsay Goldberg pour un multiple de 7 à 7,5 fois le bénéfice d’exploitation ajusté, selon certains estimés.
Weston a d’ailleurs retenu les services de la banque d’investissement Houlihan Lokey, qui a conseillé Aryzta, pour la vente de Weston Foods.
L’analyste de Banque Scotia émet l’hypothèse que Weston récoltera 1,7 à 2,2 milliards de dollars de la vente de Weston Foods (soit de 11 à 14$ par action de Weston) et pourrait ensuite racheter 10 à 13% de ses propres actions.
«Comme il ne lui restera plus que Loblaw et Propriétés de Choix, nous n’excluons pas la possibilité que Weston réinvestisse du capital dans ces filiales», dit-elle malgré les indications du contraire de la part des dirigeants.
Puisque Loblaw représentera 58% de la valeur d’actif nette de Weston, Patricia Baker voit d’un bon œil le retour de Galen Weston à titre de chef de la direction et de Richard Dufresne à titre de chef de la direction financière de Loblaw, des postes qu’ils ont occupé entre 2014 et 2017.
L’analyste y voit un signe que Loblaw veut fouetter sa performance fiancière qui n’est pas aussi reluisante que celle de ses rivales.
«Le travail à accomplir chez Loblaw est de taille. Cela explique peut-être la décision de rétablir le poste de chef de l’exploitation et d’y nommer le vétéran Robert Sawyer qui siège au conseil de Weston depuis 2016», dit-elle en citant sa longue expérience au sein de Metro (MRU, 56,87$) et à la tête Rona.
Il n’est toutefois pas clair dans son esprit si la nomination de Robert Sawyer est intérimaire ou non.
«En bout de ligne, ce que nous voulons voir c’est plus de constance dans l’exécution au quotidien. La nouvelle équipe devra travailler fort pour y parvenir, et si elle réussissait, les investisseurs verraient Loblaw sous un autre jour», évoque l’analyste.
Patricia Baker réitère sa recommandation d’achat et hausse son cours cible de 115 à 117$, ce qui offre un rendement total potentiel de 10,6%, incluant le dividende de 2%.
Jamieson (JWEL, 37,05$): la faiblesse du fabricant de vitamines offre une occasion à long terme
Jamieson (JWEL, 37,05$): la faiblesse du fabricant de vitamines offre une occasion à long terme
Justin Keywood, de Stifel GMP, juge que le recul de 20% du titre du fabricant de vitamines depuis son sommet de novembre offre une occasion de l’acheter à bon prix.
Non seulement la demande pour les vitamines devrait persister après la pandémie, mais Jamieson Wellness compte toujours doubler sa taille d’ici 5 à 7 ans, fait valoir l’analyste.
Après avoir sondé des pharmacies, comme il le fait tous les mois, l’analyste note que la demande pour les vitamines reste solide particulièrement pour la vitamine D.
«La santé et le bien-être nous semblent deux tendances durables. Les clients existants de Jamieson sont plus constants qu’avant dans leurs achats de vitamines tandis que les milléniaux constituent une nouvelle clientèle», croit-t-il.
À court terme, la campagne de vaccination en pharmacie devrait aussi stimuler la fréquentation et les achats en magasin, incluant les vitamines.
Justin Keywood réitère son cours cible de 50$, mais imagine qu’il pourrait grimper jusqu’à 100$ si la société atteignait ses objectifs à long terme, soit des revenus de 800 millions de dollars.
Jamieson a plusieurs avenues pour y parvenir: le lancement de nouveaux produits innovants, la croissance interne au Canada, l’expansion à à l’étranger, dont les États-Unis et la Chine, et des acquisitions potentielles, énumère-t-il.
La cible de 50$ repose sur une multiple de 18 fois le bénéfice d’exploitation projeté en 2022, une évaluation qui se justifie par le fait que la société a crû trois fois plus vite que son industrie depuis trois ans.
Pour 2021, l’analyste de Stifel GMP prévoit des revenus de 400 M$ et un bénéfice d’exploitation de 100M$. Ces estimations dépassent l’aperçu de la société qui mise sur une hausse de 4 à 8% des revenus internes et de 11% du bénéfice d’exploitation.