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À surveiller: Alphabet, Air Canada et BCE

Dominique Beauchamp|Mis à jour le 16 avril 2024

Que faire avec les titres de Alphabet, Air Canada et BCE?

Que faire avec les titres d’Alphabet, Air Canada et BCE? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Alphabet (GOOGL, 1482,60$ US): des résultats satisfaisants là où ça compte

Le propriétaire de Google a raté les cibles des revenus, du bénéfice d’exploitation et du bénéfice, au quatrième trimestre, mais d’autres repères jugés plus importants satisfont Mark Mahaney, de RBC Marchés des capitaux,

Les revenus de 46,1 milliards de dollars américains ont été de 2% inférieurs aux prévisions tandis que le bénéfice d’exploitation de 9,3G$US a raté le consensus par 6% surtout à cause des pertes de 2 G$US provenant des investissements périphériques, dit-il.

Par contre, M. Mahaney note que les revenus de Google Search ont augmenté de 17%, ce qui représente une accélération par rapport au rythme annuel de 15% de l’année.

Les revenus publicitaires de 15,1 G$US de YouTube en 2019 sont impressionnants tout comme leur progression de 36%. «L’amplitude est inférieure à nos attentes, mais le taux de croissance correspond à aux prévisions», dit-il.

La croissance des revenus de Google Cloud s’est accélérée de 44% en 2018 à 53% en 2019.

L’analyste signale aussi les rachats d’actions record de 6,1 G$US du groupe au quatrième trimestre et sa volonté de compléter son programme annuel de rachat de 21 G$US.

«Le rachat plus actif des actions, la stabilisation éventuelle de la marge des activités principales de Google, ainsi que la croissance régulière des revenus (bien que moins forte qu’avant) sont les facteurs les plus importants pour la progression des bénéfices et le titre en Bourse groupe», explique M. Mahaney.

Plus de rigueur dans ses investissements périphériques pourrait mener à une réévaluation du titre à la hausse.

Dans l’intervalle, les investisseurs ont devant eux une entreprise qui a réussi à croître de plus de 20% par année avec une grande constance depuis dix ans malgré son envergure croissante.

Ses investissements dans les nouvelles solutions publicitaires, l’infrastructure infonuagique, les appareils connectés, les véhicules autonomes et l’informatique quantique devraient lui assurer des années de croissance des revenus et des profits au-dessus de la moyenne.

Son envergure et ses investissements préservent ses avantages concurrentiels, croit-il aussi.

Pour couronner le tout, l’évaluation du titre, de 18,6 fois le bénéfice de 73,36$US par action qu’il prévoit en 2021, lui apparaît «très raisonnable».

M. Mahaney augmente légèrement ses prévisions de bénéfices pour 2020 et 2021 et hausse le cours cible de 1500 à 1550$US.

Il réitère sa recommandation d’achat, pour un gain potentiel d’encore 9%.

Air Canada (AC, 44,78$): le coronavirus s’avérera une occasion pour les investisseurs

Air Canada (AC, 44,78$): le coronavirus s’avérera une occasion pour les investisseurs

C’est au tour de Konark Gupta de se pencher sur l’impact potentiel de la suspension des vols directs vers Pékin et Shanghai jusqu’au 20 février à cause de la propagation du coronavirus.

L’analyste estime que la Chine représente de 5 à 6% de la capacité de vol d’Air Canada. Cette part passe à 8% si on inclut Hong Kong.

Il élabore quatre scénarios possibles et choisit un modèle prudent qui ampute 331 millions de dollars aux revenus (à 19,6 milliards de dollars) et 138M$ millions au bénéfice d’exploitation de 2020 (à 3,8 G$).

Le scénario principal assume la suspension des vols pendant deux mois, incluant ceux vers Hong Kong et un renversement éventuel de la chute de 20% du cours du carburant.

Air Canada pourrait s’en sortir mieux encore si le transporteur redirigeait les appareils Boeing 787 sur d’autres destinations.

Il rappelle que les vols d’Air Canada vers l’Asie-Pacifique sont peu rentables.

Même si la chute du cours du carburant soustrait 33 M$ aux dépenses d’Air Canada, M. Gupta juge plus prudent d’abaisser son cours cible de 60 à 58$ à court terme en raison des incertitudes.

L’affaissement de 15 % du titre offre une occasion d’achat puisque ce recul incorpore un scénario pessimiste qu’il ne prévoit pas.

Contrairement aux épidémies antérieures de 2003 (SRAS) et de 2009 (H1N1), les voyageurs sont plus nombreux que jamais tandis que la suspension de l’appareil 737 Max réduit la capacité de vol et améliore paradoxalement le rendement des vols, explique-t-il.

De plus, Air Canada ne présente aucun risque de conflit de travail et n’a pas de déficit de caisse de retraite à colmater. Le transporteur dispose aussi de 5,4 milliards de liquidités et dégage des marges plus élevées qu’auparavant.

BCE (BCE, 62,33$): encore la préférée malgré le ralentissement sans-fil

BCE (BCE, 62,33$): encore la préférée malgré le ralentissement sans-fil

Au quatrième trimestre attendu le 6 février, BCE devrait voir la croissance de son bénéfice d’exploitation ralentir à 2,3%.

La cadence pour le service sans-fil devrait aussi être la plus modérée en 5 ans, soit 3,2%, à cause des promotions offertes et les dépenses accrues de marketing, pour conserver et attirer des clients, explique Aravinda Galappatthige, de Canaccord Genuity.

Les promotions de Bell ont été plus parcimonieuses que celles de ces rivaux. L’analyste s’attend donc à l’ajout net de 105 000 nouveaux abonnés sans-fil, par rapport à 122 000, un an plus tôt.

L’aperçu pour 2020 recevra plus d’attention que d’habitude étant donné la pression qui pèse sur les revenus sans-fil par mois et l’avertissement de Rogers Communications (RCI.B, 66,07$) qui prévoit une croissance anémique de 0 à 2% de son bénéfice d’exploitation, cette année.

Ce sera également la première téléconférence du nouveau PDG Mirko Bibic.

BCE devrait fournir une fourchette de 1,5 à 3,5%, conforme à la croissance de 1 à 3% des cinq dernières années, avance l’analyste. L’analyste table sur un déclin de 1,8% des revenus mensuels moyens par abonné et ne s’attend pas à ce qu’ils s’améliorent en 2020.

Au total, M. Galappatthige prévoit une hausse de 1,4% des revenus, de 5,2% du bénéfice d’exploitation consolidé (incluant les services filaires et les médias).

BCE devrait avoir ajouté 30 000 abonnés au service internet et 26 000 abonnés au service télé Bell Fibe grâce à l’expansion de son réseau dans la grande région de Toronto.

Le bénéfice net trimestriel devrait se chiffrer par 0,88$ par action, par rapport à 0,89$ un an plus tôt. C’est ce que prévoient aussi l’ensemble des analystes d’ailleurs.

«Nous continuons de préférer BCE parmi les fournisseurs établis de télécommunications parce que le sans-fil pèse moins lourd dans ses résultats (39% des revenus), que ses flux excédentaires lui procurent un bon rendement (7,5% en 2020) et que la valeur accordée à son dividende continue à bénéficier des faibles taux d’intérêt.

L’analyste maintient son cours cible de 66$ qu’il établit en évaluant BCE en pièces détachées.