Google est en bonne position pour profiter d’opportunités grâce à son moteur de recherche, mais plusieurs questions restent en suspens pour 2022. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres Alphabet, Dollarama et Shopify? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Alphabet (GOOGL, 2 392,71 $ US): le moteur de recherche est en bonne position, mais plusieurs préoccupations persistent
Google est en bonne position pour profiter d’opportunités grâce à son moteur de recherche, mais plusieurs questions demeurent en suspens pour 2022, estime Bank of America.
L’institution financière indique que la publicité a été plus positive pour le moteur de recherche de Google que pour les réseaux sociaux au premier trimestre. Cette tendance devrait se poursuivre en raison de la pause de plusieurs marques, de l’intégration en cours de l’intelligence artificielle et de la levée des restrictions sur les voyages.
Elle prévoit des revenus de recherche en progression de 26%, soit plus que le consensus du marché (24%).
Bank of America entrevoit toutefois plusieurs vents contraires pour 2022. Les principaux seront la guerre en Ukraine et le taux de change, estime-t-elle.
La direction de la maison mère de Google devra également se préoccuper des pressions plus fortes sur les dépenses de consommation, de l’impact de TikTok sur les revenus liés à YouTube, des revenus que Bank of America voit à la baisse pour le premier trimestre de 2022, les marges de l’infonuagique ainsi que la «liste de risques» qui sera imposée par le Règlement sur les services numériques (« Digital Services Act », DSA) de l’Union européenne. Toutes ces préoccupations pourraient avoir une influence sur le titre.
L’institution financière estime que Google va continuer à offrir aux investisseurs plus de stabilité et de valeur pendant une période difficile pour le secteur et réitère sa recommandation d’achat.
Elle diminue toutefois le bénéfice par action qui passe de 114 $ US à 108 $ US pour 2022 et de 131 $ US à 127 $ US pour 2023. Le cours cible est lui aussi à la baisse, passant de 3510 $ US à 3173 $ US.
Dollarama (DOL, 73,58 $): potentiel de croissance en Amérique latine
Dollarama (DOL, 73,58 $): potentiel de croissance en Amérique latine
Dollarama présente un bon potentiel de croissance à long terme en Amérique latine grâce à DollarCity.
Desjardins rappelle que l’entreprise, dans sa déclaration d’informations annuelle, mentionne le potentiel attrayant de sa filiale DollarCity, dans laquelle elle a acquis une participation de 50,1% en 2019.
DollarCity a généré des ventes de 631 M$ pour l’année financière se terminant au 31 décembre 2021, indique l’analyste Milad Marvasti. C’est une croissance de 45% relativement à 2020 qui a été portée principalement par l’ouverture de nouvelles succursales soit 86 de plus en 2021 pour porter le total à 350. Si DollarCity était pleinement consolidée, elle représenterait 13% des revenus de Dollarama, mentionne l’analyste.
La hausse de pieds carrés totale est évaluée à 36% en 2021. Les ventes au pied carré sont passées à 350 $ l’an dernier, une progression de 13%, le tout propulsé par l’apparition de produits à 4 $ sur les tablettes ainsi que la diminution des restrictions liées à la COVID-19. À titre comparatif, les ventes au pied carré sont de 366 $ chez Dollarama.
Desjardins estime que l’objectif de Dollarama de posséder 600 boutiques DollarCity en Amérique latine d’ici 2029 est facilement accessible parce qu’il ne tenait pas compte d’une expansion au Pérou. En se basant sur la rapidité de croissance en Colombie (plus de 200 magasins en moins de six ans), l’institution financière croit que le potentiel est d’environ 130 boutiques au Pérou d’ici 2026 ce qui, par cet unique ajout, propulserait le nombre de points de vente à près de 500 avec ceux déjà en activité.
Desjardins maintient sa recommandation d’achat du titre, pour lequel elle a un cours cible de 79 $.
Shopify (SHOP, 459,97 $ US): changement bénéfique à la structure des actions
Shopify (SHOP, 459,97 $ US): changement bénéfique à la structure des actions
Banque Royale Marchés des capitaux voit d’un œil positif le changement proposé à l’actionnariat de Shopify, qui permettrait d’assurer que l’entreprise reste sous contrôle du fondateur.
La proposition de transformer les actions de catégorie B du fondateur de Shopify, Tobi Lutke, en actions de catégorie «fondateur» est sans aucun doute contentieuse, avoue l’analyste Drew McReynolds. Plusieurs propositions sont aussi généreuses pour lui, mais le bénéfice pour les actionnaires que l’entreprise reste sous sa direction dépasse le risque. La ratification de l’entente par les actionnaires pourrait permettre la réalisation d’aspirations de longue date et maximiser la valeur à long terme pour les détenteurs d’actions.
Le changement permettrait à Tobi Lutke d’obtenir 40% du vote, l’obligerait à demeurer au sein de l’entreprise et ne permettrait pas de transfert intergénérationnel. La Banque Royale qualifie de «généreuse» la clause qui lui permet de vendre jusqu’à 70% de ses actions tout en conservant 40% du vote.
Le risque, selon elle, se situe hypothétiquement le jour où le fondateur cesserait d’agir dans l’intérêt de Shopify. L’institution financière estime que c’est un «troc acceptable» compte tenu de la feuille de route de l’entreprise et de Tobi Lutke, mais aussi parce que des études ont démontré que les entreprises dont le fondateur est encore aux commandes tendent à produire plus de valeur pour les actionnaires.
La Banque Royale garde également en tête les nombreux exemples où, selon elle, le fondateur de Shopify a pris de difficiles décisions, mais qui étaient les meilleures à long terme.
Shopify possède un vaste marché global, mais est active dans un secteur en pleine évolution. La valeur créée rapidement par les technologies sous-entend un risque de perturbation subséquente, ajoute la Banque Royale. Un fondateur avec le contrôle du vote peut fournir à l’entreprise la meilleure chance de succès à long terme et donc la possibilité de maximiser sa valeur.
Le titre de Shopify risque de demeurer volatil à court terme. La Banque Royale abaisse son cours cible de 1300 $ à 1000 $, notamment en raison des compressions multiples au sein des titres de logiciels à croissance rapide. Elle maintient toutefois sa prévision de «surperformance».