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À surveiller: Alphabet (Google), BRP et Alimentation Couche-Tard

Denis Lalonde|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Alphabet (Google), BRP et Alimentation Couche-Tard

Google ne souffre pas trop de l'intégration de ChatGPT au moteur de recherche Bing, de Microsoft. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres d’Alphabet (Google), BRP et Alimentation Couche-Tard? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

 

Alphabet (GOOGL, 90,63$US) : aucun signe de perte de part de marché dans la recherche Internet

Alphabet, société mère de Google, n’aurait subi aucune perte de part de marché dans la recherche Internet ces derniers mois malgré l’intégration du robot conversationnel ChatGPT au moteur de recherche Bing, propriété de Microsoft.

«Les récentes données quotidiennes montrent que la croissance du logiciel d’intelligence artificielle ChatGPT se poursuit, mais à un rythme plus faible. Le trafic quotidien a atteint 48,5 millions de requêtes, en progression de 100 000 par rapport aux statistiques de la semaine dernière», note l’analyste Justin Post, de Bank of America.

Ce dernier ajoute que les téléchargements du moteur de recherche Bing sont en augmentation depuis l’annonce du partenariat entre Microsoft et OpenAI (concepteur de ChatGPT) le 7 février, mais ont décliné durant les deux dernières semaines.

«Les données laissent entendre que le trafic sur Bing n’affecte pas les statistiques de Google, qui restent stables depuis novembre. De plus, selon des chiffres de Statcounter, la part de marché de Google dans la recherche Internet en février a été de 93,4%, en hausse d’un demi-point de pourcentage. Nous anticipons que l’arrivée de ChatGPT n’aura aucun impact sur les revenus de Google du côté de la recherche Internet durant le premier trimestre», ajoute Justin Post.

L’analyste raconte que la chef de la direction financière de Google, Ruth Porat, a fourni la semaine dernière quelques précisions sur les avancées de l’entreprise en intelligence artificielle, les potentielles pertes de parts de marché dans la recherche Internet et les potentielles hausses des dépenses liées au développement de programmes d’intelligence artificielle.

Il souligne que selon Ruth Porat, Google continue de bâtir sur une décennie de travail «extraordinaire» en intelligence artificielle. La chef de la direction financière affirme que l’entreprise lancera divers produits utilisant de grands modèles de langage (large language models, ou LLM) au cours des prochaines semaines et des prochains mois.

«Elle a ajouté que Google avait commencé à intégrer des LLM à son moteur de recherche il y a quatre ans et que les robots conversationnels n’étaient pas nouveaux pour la société. Pour ce qui est des coûts, Ruth Porat a réitéré que les dépenses en capitaux allaient être stables en 2023 par rapport à celles de 2022», rapporte Justin Post.

L’analyste réitère sa recommandation d’achat sur le titre d’Alphabet et son cours cible sur un an de 125$US.

 

 

BRP (DOO, 112,75$) : l’analyste de la Scotia juge le titre sous-évalué

BRP (DOO, 112,75$) : l’analyste de la Scotia juge le titre sous-évalué

Le titre du fabricant de véhicules récréatifs BRP a gagné 8% depuis le début de l’année, mais l’analyste Jonathan Goldman, de Scotia Capitaux, le juge toujours sous-évalué, affirmant qu’il se négocie à un ratio de 6 fois le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) qu’il prévoit pour l’exercice 2025.

«Le titre se négocie à 5,6 fois le BAIIA prévu par la direction de l’entreprise, alors que cette dernière a dépassé ses propres attentes chaque année depuis 2015», ajoute-t-il. BRP dévoilera ses résultats financiers du quatrième trimestre de son exercice 2023 avant l’ouverture des marchés le 23 mars.

Jonathan Goldman croit que les investisseurs sont trop pessimistes envers le titre. Il soutient que les marchés anticipent un recul de 15% à 30% du BAIIA durant l’exercice 2024. «Pour ajouter un peu de contexte, Polaris a fourni le 31 janvier ses prévisions pour 2023, tablant sur une croissance de ses revenus de 0% à 5% et sur une augmentation de ses marges bénéficiaires. En ce qui concerne BRP, nous pensons que les investissements récents et à venir pour augmenter la capacité de production et le vent de dos lié au lancement de nouveaux produits viendront soutenir la surperformance du titre», explique-t-il.

Il ajoute que lors de sa dernière conférence téléphonique, la direction de BRP a laissé entendre que si l’industrie des véhicules récréatifs devait rester stable en 2023 et que la société conservait ses parts de marché, elle augmenterait ses volumes de vente de 10% sur un an.

L’analyste soutient que depuis 2019, le BAIIA de BRP a plus que doublé. Selon lui, le quart de cette performance est attribuable aux hausses de prix (et de la bonne performance relative de sa chaîne d’approvisionnement par rapport à celles de concurrents comme Polaris), le quart provient d’une hausse des volumes de ventes et le reste vient d’une augmentation des marges bénéficiaires qui est «structurelle».

D’après Jonathan Goldman, BRP pourrait aussi racheter pour plus d’un milliard de dollars de ses propres actions durant son exercice 2024. Depuis 2015, la société a réduit son nombre d’actions en circulation de 30%.

Il réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre de BRP avec un cours cible sur un an de 143$.

 

 

Alimentation Couche-Tard (ATD, 62,52$): des ventes de marchandises résilientes et des marges sur l’essence favorables

Alimentation Couche-Tard (ATD, 62,52$): des ventes de marchandises résilientes et des marges sur l’essence favorables

La résilience des ventes de marchandises devrait contribuer à soutenir les résultats financiers du troisième trimestre de l’exercice 2023 d’Alimentation Couche-Tard, qui seront dévoilés le 15 mars après la fermeture des marchés boursiers, estime l’analyste Chris Li, de Desjardins.

Selon lui, les marges sur l’essence seront favorables, alors que la société devrait avoir réussi à contenir l’augmentation des frais de vente, généraux et administratifs. Ces bonnes nouvelles devraient toutefois être en partie annulées par des pressions à la baisse sur la demande en essence.

Chris Li prévoit que le bénéfice par action de Couche-Tard atteindra 0,78$US pour le troisième trimestre, tout juste sous le consensus des analystes de 0,79$US.

Il anticipe que la croissance des ventes d’établissements comparables (ouverts de puis plus d’un an) de Couche-Tard atteindra 4,5% aux États-Unis, reflétant la mise en place de plusieurs initiatives pour soutenir la croissance organique de l’entreprise, entre autres une augmentation de l’offre de produits frais et des prix ajustés aux réalités locales. «La forte demande pour les breuvages, boissons alcoolisées, collations, friandises et produits de marque maison sera en partie compensée par une baisse des ventes de cigarettes», croit-il.

L’analyste prévoit des marges bénéficiaires de 46,5 cents US le gallon aux États-Unis, de 9,75 cents US le litre en Europe et de 12,25 cents le litre au Canada. Il s’attend aussi à un déclin des volumes de vente de deux à quatre points de pourcentage dans toutes les géographies.

Au Canada, il prévoit que les ventes de magasins comparables reculeront de 0,5% sur un an, alors qu’elles devraient progresser de 2% en «Europe et autres régions».

Revenant aux résultats trimestriels, l’analyste table sur un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 1,54 milliard de dollars (consensus 1,56G$) et à des revenus de 20,32G$ (consensus 20,39G$).

Chris Li réitère sa recommandation d’achat sur le titre de Couche-Tard et son cours cible sur un an de 72$. Il donne au titre une valeur de 17 fois le ratio cours/bénéfice prévu dans deux ans. Il s’attend par ailleurs à ce que la direction de l’entreprise tienne une journée des actionnaires cet automne pour faire état des prévisions de croissance à long terme.