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À surveiller: Amazon, Apple et Alphabet

Dominique Beauchamp|Publié le 31 juillet 2020

Que faire avec les titres de Amazon, Apple et Alphabet? Voici quelques recommandations d'analystes.

Que faire avec les titres de Amazon, Apple et Alphabet? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Amazon (AMZN, 3051,88$ US): la pandémie tire la croissance future vers l’avant

Le confinement imposé par la pandémie a fait exploser le commerce en ligne à tel point que le géant a produit sa meilleure croissance en neuf ans et un bénéfice record.

Le bond de la demande pour tous ses services – les ventes en ligne, les abonnés Prime, les services infonuagiques et la publicité – a été si vigoureux que les dépenses additionnelles de 4 milliards de dollars américains associées à la COVID-19 n’ont pas fait un pli, comme le craignait même la société.

Et pour cause, malgré sa part de marché déjà dominante et son énorme stature, Amazon a fait croître ses revenus de 41% à 88,9 milliards de dollars américains et ses marges d’exploitation de 1,7% à 6,6%, indique Mark Mahaney, de RBC Marchés des capitaux.

Les orientations fournies pour le prochain trimestre, soit une hausse de 24 à 33% des revenus et des marges d’exploitation de 4,6 à 7,5% (sans les coûts additionnels de 2 G$US associés à la COVID-19) indiquent que la croissance surpassera encore la cadence d’avant la pandémie, dit-il.

L’analyste ne s’inquiète pas que l’accélération pandémique devance la future croissance que la société parce que la pénétration (11%) du commerce en ligne aux États-Unis est encore modeste tandis que de la numérisation des entreprises s’accélère.

Mark Mahaney prévoit des bénéfices d’exploitation record en 2021 (63,4 $US) et en 2021(79,4 G$US).

«Bien qu’Amazon ait toujours obtenu une plus-value en Bourse, avec un multiple moyen de 35 à 40 fois les profits depuis 2007, la croissance de tête et la qualité de la rentabilité (en termes de flux de trésorerie) justifient encore plus», fait valoir l’analyste.

En 2019, l’entreprise a dégagé des flux de trésorerie libres de 26 G$US par rapport à ses revenus de 281 G$US, met-il en relief.

Son enthousiasme repose sur sa confiance dans le savoir-faire presque sans égal des dirigeants. Cinq des sept plus hauts dirigeants cumulent 19 ans dans l’entreprise.

Mark Mahaney hausse donc son cours cible de 3300 à 3800$US soit un multiple de 23 fois le bénéfice d’exploitation de 79 G$US projeté en 2022.

Ce nouvel objectif offre un potentiel de gain d’encore 24% pour le titre qui a presque doublé depuis le début de 2020.

 

Apple (AAPL, 384,76$ US): la COVID-19 sert des surprises au troisième trimestre

Apple (AAPL, 384,76$ US): la COVID-19 sert des surprises au troisième trimestre

En attendant le nouveau cycle de vente des futurs iPhone 5G en 2021, la pandémie et son confinement ont donné un sérieux coup de pouce à Apple qui a dépassé ses propres attentes.

Les ventes d’IPhone ont surpassé les prévisions malgré des points de ventes fermés tandis que le travail et l’enseignement à domicile ont faire croître les ventes d’iPad, d’ordinateurs Mac, d’écouteurs AirPods et de montres connectées.

Les ventes d’iPhone ont augmenté de 2% au troisième trimestre par rapport à l’an dernier grâce au combiné plus abordable iPhone SE. C’est nettement 15% de mieux que prévu et surtout beaucoup mieux que le déclin estimé de 20% de l’industrie, indique Michael Walkley de Canaccord Genuity.

Les ventes trimestrielles de 6,6 milliards de dollars d’iPads ont dépassé les prévisions par 20%. Cette performance est la meilleure en huit ans pour cet appareil.

En conséquence, le bénéfice de 2,58$US par action a surpassé le consensus de 2,04$US .

L’analyste est ravi puisque Apple accroît sa base d’utilisateurs avant même le lancement des iPhone 12 en octobre et le lancement de quatre modèles 5G plus tard cette année.

«Avec plus de 1,6 milliard d’appareils, l’écosystème des services d’Apple devrait générer des revenus encore plus rentables», dit-il. 

Les services ont doublé leurs revenus par rapport à leur niveau de 2016, et ce, six mois plus tôt que l’échéancier que s’était fixé Apple, précise Michael Walkley.

Le nombre d’abonnements payants a augmenté de 35 à 550 millions, du deuxième au troisième trimestre, et devrait atteindre l’objectif de 500 millions de 2020.

L’amélioration des perspectives de croissance, le nouveau cycle 5G et la rentabilité des revenus de services incitent l’analyste à hausser son cours cible de 444 à 460$US.

Cet objectif représente un gain potentiel d’encore 19% pour le titre qui a gagné 21% depuis le début de l’année.

 

Alphabet (GOOGL, 1538,37$ US): Google Cloud ne compense pas pour les recettes publicitaires

Alphabet (GOOGL, 1538,37$ US): Google Cloud ne compense pas pour les recettes publicitaires

Le bond de 43% des revenus (3 milliards de dollars) de Google Cloud n’a pas suffi à compenser pour la faiblesse des dépenses publicitaires.

Même si les revenus ont reculé, les recettes publicitaires et les marges d’exploitation ont toutes surpassé les prévisions. Les résultats d’Alphabet mettent au jour à quel point son fureteur dépend de l’humeur dépensière des annonceurs et de la conjoncture au même titre qu’un média traditionnel.

Sans l’effet des changes, les recettes publicitaires totales ont baissé de 6% par rapport à l’an dernier tandis celles de YouTube ont augmenté de 6%, précise Mark Mahaney, de RBC Marchés des capitaux.

Pour donner du rendement à ses actionnaires, la société diminue ses dépenses en capital et initie un nouveau programme de rachat de 28 milliards de dollars américains de ses actions. Quelque 15 G$US ont été dépensés à cet effet au premier semestre.

Malgré ce portrait mitigé, l’analyste hausse son cours cible de 1500 à 1700$US parce qu’Alphabet demeure l’une des entreprises les plus résilientes dans le segment de la publicité web.

Le nouveau cours cible repose sur un multiple de 12 fois le bénéfice d’exploitation (83 G$US) et de 27 fois le bénéfice par action (63,27 $US), attendus en 2022.

L’analyste s’attend d’ailleurs à ce que les revenus se redressent au cours des deux prochains trimestres, en tandem avec la reprise économique. Il prévoit une hausse de 8% des revenus bruts au troisième trimestre et de 15% au quatrième.

À long terme, les investissements de la société dans son infrastructure infonuagique, l’intelligence artificielle et les outils de monétisation des abonnés YouTube devraient lui procurer encore de nombreuses années de croissance rentable, conclut-il.

Surtout que la publicité n’a pas fini de migrer en ligne, fait valoir l’analyste, estimant la part de la tarte des dépenses totales à moins de 40%.

Mark Mahaney croit que les dépenses en capital de 93G$US et l’effort de R&D de 90 G$US, au cours des cinq dernières années, procurent aussi à la société des avantages concurrentiels durables.

Les liquidités de 120 G$ US offrent aussi un sentiment de sécurité.

Les rachats d’actions et le bilan exemplaire lui valent d’ailleurs l’appellation « Internet Staple » de la part de l’analyste, en référence aux grandes multinationales de produits de consommation essentiels.

L’évaluation de 13 fois le bénéfice d’exploitation de 2021 lui apparaît raisonnable pour une entreprise offrant une croissance fiable du bénéfice d’exploitation du même ordre.