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À surveiller: Amazon, Disney et WestJet

Stéphane Rolland|Publié le 12 avril 2019

Que faire avec les titres d’Amazon, Disney et WestJet ? Voici quelques recommandations d'analystes.

Que faire avec les titres d’Amazon, Disney et WestJet ? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.

Amazon (AMZN., 1847,33 $US): lettre d’un PDG

La lettre aux actionnaires rédigée par Jeff Bezos, le PDG d’Amazon, a fait couler beaucoup d’encre dans la presse financière qui l’a décortiquée sous tous les angles. Mark Mahaney, de RBC Marchés des capitaux. l’a lue et l’a «bien aimée». Voici les faits saillants qu’il retient de sa lecture.

L’ajout de vendeurs tiers sur la plateforme aura été payant, constate l’analyste. M. Bezos a dévoilé que 58% de la marge bénéficiaire brute des ventes sur le site provenait des vendeurs tiers. De 1999 à 2018, les marges liées aux vendeurs tiers ont progressé à un rythme annualisé de 52%. Les marges liées aux ventes directes d’Amazon ont progressé à un rythme annualisé de 25%. «L’attention portée aux vendeurs tiers n’a pas seulement contribué aux résultats de la société, mais elle lui a permis de vendre beaucoup plus d’items, ce qui a contribué à la satisfaction de la clientèle», commente M. Mahaney.

Un point qui a attiré l’attention des médias est l’admission par le PDG qu’à force d’essais-erreurs, un des projets d’Amzon pourrait lui faire perdre des milliards de dollars. «Si l’ampleur de vos échecs n’augmente pas, c’est que vous n’innovez pas à une ampleur qui peut faire la différence», écrit le PDG. L’idée est qu’une grande victoire épongera les mauvais paris.

L’analyste pense que cette information n’est pas nouvelle. À son avis, l’entreprise a la crédibilité nécessaire pour poursuivre des projets non rentables en quête d’une rentabilité à long terme.

RBC Marchés des capitaux réitère sa recommandation «surperformance» et sa cible de 2 300$US. Son analyste croit qu’il reste encore beaucoup de potentiel de croissance pour le commerce en ligne. Selon lui, Amazon a encore les moyens de prendre des parts de marché en ligne. Il note qu’il y a 100 millions de membres du programme Prime dans le monde et que près de 50% des acheteurs américains commencent leur recherche sur Amazon.

Il croit que la société réussira à ramener ses marges aux alentours des 6% comme c’était le cas entre 2003 et 2010 et qu’elles pourraient dépasser 10% à long terme.

Il reconnaît que l’évaluation est dispendieuse. Depuis 2007, le titre s’échange aux alentours des 35 à 40 fois les bénéfices des 12 prochains mois. Il juge que le bénéfice est de qualité, car il se traduit par une forte conversion en flux de trésorerie.

L’analyste aime la direction qui est l’une des meilleures et des plus expérimentées parmi les entreprises web. «Cinq des sept plus hauts-dirigeants sont avec l’entreprise depuis plus de 19 ans», souligne M. Mahaney.

Disney (DIS., 116,60 $US): Un Nouveau Monde

L’empire médiatique a finalement dévoilé plus de détails entourant son service de diffusion en continu Disney +. Steve Cahall, de RBC Marchés des capitaux, pense que la présentation a excédé les attentes et qu’elle devrait raviver l’optimisme des investisseurs.

Le contenu disponible est très attrayant, note l’analyste. Disney+ contiendra tous les films de Lucas Films, les 30 saisons des Simpsons, tous les classiques que Disney a produits, l’entière production de Pixar, les séries du Disney Channel, 25 séries originales et 10 films récents.

M. Cahall est surpris que Disney se soit avancé à estimer le nombre d’abonnés que pourrait compter son service. Il s’attend à 60 à 90 millions d’abonnés dans le monde d’ici l’exercice 2024, dont le tiers proviendrait des États-Unis.

Pour Hulu, la plateforme dont elle détient la majorité depuis l’acquisition de Fox, l’entreprise prévoit entre 40 et 60 millions d’abonnés d’ici 2024. La plateforme de la chaîne sportive ESPN devrait rejoindre entre 8 et 12 millions d’amateurs de sport.

Le coût de l’opération devrait être inférieur à 3 G$US, prévoit la direction. L’analyste avait déjà prévu qu’il y aurait des investissements et il juge que sa prévision d’un bénéfice de 6,72 $US en 2020 demeure réaliste.

Il maintient l’action au sommet de sa liste d’achat et réitère sa cible de 140 $US.

 

WestJet (WJA., 19,54$) : fin des turbulences

Cameron Doerksen, de Financière Banque Nationale, fait passer sa recommandation de «sousperformance» à «performance de secteur», mais l’analyste continue de préférer le titre d’Air Canada.

Le bannissement des appareils 737 MAX aura un impact sur les résultats de l’entreprise, mais M. Doerksen continue de croire que les résultats s’amélioreront en 2019 par rapport à une année 2018 difficile.

Il note que la société doit toujours composer avec des risques d’exécution, notamment le déploiement de nouvelles routes et les négociations de travail avec le personnel de cabine.

La concurrence s’annonce forte, également. Avec Swoop, WestJet veut concurrencer plus directement les transporteurs à bas prix. Il n’est pas impossible que de nouveaux concurrents pointent leur nez en 2020, prévient l’analyste.

Il bonifie sa cible de 19,50$ à 22,50$.