(Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de American Express, Boralex et Google? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
American Express (AXP, 246,30$): l’analyste abaisse sa recommandation
L’analyste de Bank of America (BoA) Mihir Bhatia rétrograde sa recommandation d’achat du titre d’American Express (Amex) à «neutre» pour mieux représenter les possibles risques-récompense.
Les tendances et les perspectives en matière de dépenses de consommation aux États-Unis sont loin d’être robustes.
Par exemple, toutes les sociétés d’hébergement couvertes par les analystes en hébergement chez BoA, ont revu à la baisse leurs prévisions de revenu par chambre disponible pour 2024, en partie à cause de la baisse des voyages d’agrément.
Delta, un partenaire d’Amex, a noté que les sièges supplémentaires ajoutés pour la saison estivale n’ont pas trouvé preneurs. Cela confirme les données agrégées de BoA sur les cartes de crédit qui montre que les dépenses de villégiature étaient en baisse de 4,0% en glissement annuel en juillet.
Les dépenses globales par carte de crédit ont baissé de 0,7% en glissement annuel le mois dernier. En outre, les résultats de Visa ont montré un ralentissement modeste des dépenses en juillet.
«Bien que nous pensions que les objectifs annuels d’Amex pour les revenus et le Bénéfice par action (BPA) sont encore réalisables, nous pensons qu’il est de plus en plus probable qu’Amex atteigne le bas de la fourchette des prévisions. La croissance des facturations déclarées a été de 5,5% et la croissance des revenus de 8% au 2T 2024. Compte tenu du contexte difficile, nous pensons que les facturations resteront probablement dans cette fourchette, ce qui pèsera sur la croissance des revenus à court terme», précise l’analyste.
Dans un contexte d’atterrissage en douceur, Mihir Bhatia s’attend à un potentiel de hausse plus prononcé dans les émetteurs sensibles au crédit, par exemple dans Synchrony ou Capital One plutôt que dans Amex.
Ces émetteurs se négocient à un multiple Cours/bénéfice inférieur à celui d’Amex et sont susceptibles de bénéficier d’une plus grande amélioration du sentiment des investisseurs. Cela a été le cas dans les cycles précédents et l’analyste pense que cela pourrait se répéter.
Amex se négocie près de ses plus hauts niveaux en 10 ans, à une prime de 60% par rapport à ses concurrents. Mihir Bhatia considère cette prime comme justifiée, mais il éprouve des difficultés à envisager une amélioration des multiples en l’absence d’une croissance plus rapide du chiffre d’affaires poussée par une hausse des dépenses.
Bien qu’il abaisse sa recommandation, l’analyste maintient son cours cible de 263$US.
Boralex (BLX, 32,66$): un refinancement de 95M$
Boralex (BLX, 32,66$): un refinancement de 95M$
Boralex a annoncé un refinancement de dette de 95 millions de dollars (M$) pour son parc éolien Témiscouata II. Un site qui produit 52MW et qui est opérationnel depuis 2015.
Le financement consiste en un prêt à terme de 85M$ amorti sur 11 ans et une facilité de crédit d’environ 10M$.
La dette comprend une clause ESG qui contient des remises pour fixer le taux d’intérêt et récompenser l’entreprise pour les indicateurs clés de performance ESG — en particulier en ce qui concerne les émissions de CO2 et la représentation des femmes dans les postes de direction.
Aucun détail n’a cependant été fourni en ce qui concerne le coupon de la dette.
Pour Brent Stadler de la financière Desjardins, cette annonce est en ligne avec l’objectif de Boralex d’augmenter ses liquidités pour la croissance, qu’il estime maintenant à plus de 715M$.
L’analyste considère que ce refinancement est conforme aux objectifs de l’entreprise d’optimiser sa structure de capital et d’accroître sa flexibilité pour soutenir ses initiatives de croissance.
L’analyste rappelle que Boralex dispose d’un portefeuille de contrats bien garni de 1,5GW, jusqu’en 2028.
La société a également soumissionné pour 700MW dans le cadre d’appels d’offres à court terme à New York et au Royaume-Uni, et elle continue d’analyser les fusions et acquisitions susceptibles d’avoir un effet relatif au Royaume-Uni et aux États-Unis.
Brent Stadler s’attend à ce que Boralex reste discipliné en ce qui concerne les offres et les éventuelles fusions-acquisitions. Il maintient sa note de «premier choix» et son cours cible de 46$.
Google (GOOGL, $US): décortiquer les risques de deux procès antitrust
Google (GOOGL, 167,97$US): décortiquer les risques de deux procès antitrust
Un expert juridique de la financière BMO s’est penché les deux procès antitrust de Google, et souligne qu’il est peu probable que les mesures correctives potentielles soient appliquées avant le printemps 2026.
L’expert prévoit que le procès Ad Tech, qui commence le 9 septembre, aura des plaidoiries finales au début octobre, préparant le terrain pour une décision antitrust fin 2024.
Il estime que ce procès pourrait être le plus dangereux des deux pour Google, et s’attend à ce que les mesures correctives potentielles aient un impact beaucoup plus important sur les fondamentaux de Google que l’affaire Search.
Selon l’expert, il est peu probable que l’affaire sur son moteur de recherche fasse l’objet d’une mise en œuvre de mesures correctives avant le printemps 2026, il s’attend à un jugement pour le printemps 2025 suivi d’un appel de la compagnie.
Par contre, il note que le tribunal sera confronté à la difficulté d’appliquer une mesure qui ait un impact significatif sur le positionnement de Google dans le domaine des moteurs de recherche et qui s’inscrive dans le cadre de la loi antitrust.
L’expert souligne que le tribunal pourrait demander une séparation d’AdWords avec Chrome et Android.
Mais dans le court terme, l’élection présidentielle apporte également un certain niveau d’incertitude pour Google. La nouvelle administration pourrait détourner l’attention du Département de la Justice (DOJ) et changer ses priorités antitrust.
Une administration Harris semble plus favorable aux grandes entreprises technologiques qu’une administration Trump, plus volatile.
En conclusion, l’expert ne s’attend pas à une scission de Google, qui dispose de ressources suffisantes pour se défendre, mais pense que la surveillance antitrust pourrait ralentir l’innovation.
Quant à l’analyste de la BMO Brian J. Pitz, il ne serait pas surpris de voir le titre réagir négativement aux gros titres tout au long des deux procès, mais il pense que ces replis potentiels représentent une opportunité d’achat payante sur le long terme. Il maintient sa note de «surperformance» et son cours cible de 222$US.