La production des nouveaux modèles d'iPhone en Chine tourne encore au ralenti. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres d’Apple, Boralex et Walt Disney? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Apple (AAPL, 148,01$US) : les problèmes d’approvisionnement en provenance de la Chine persistent
La demande pour les iPhone 14 Pro et Pro Max reste élevée. Toutefois, la production de ces appareils en Chine reste affectée par les restrictions liées à la COVID-19.
L’analyste Michael Walkley, de Canaccord Genuity, prévoit que la demande sera supérieure à l’offre au moins jusqu’au trimestre qui se terminera en mars 2023. En ce moment, selon les modèles et les couleurs, les délais d’attente sont d’environ trois à quatre semaines ou plus.
«Nous croyons que la demande pour les appareils restera forte et que les commandes perdues durant le trimestre qui se terminera en décembre seront transférées au trimestre suivant quand la disponibilité des appareils s’améliorera», croit-il.
Il ajoute que le fournisseur de services de télécommunications américain AT&T, qui possède la plus importante base d’utilisateurs d’iPhones, a aussi les temps d’attente les plus longs.
«La politique zéro COVID en Chine affecte les activités à l’usine de Zhengzhou. Cela nous force à réduire nos prévisions de revenus provenant de la vente d’appareils pour la période cruciale des Fêtes», explique-t-il.
Pour les exercices 2023 et 2024, l’analyste prévoit que les revenus liés aux ventes d’iPhones totaliseront respectivement 199,7 milliards de dollars américains (G$US) et de 221,1G$US. Auparavant, ces sommes étaient de 206G$US et de 235,2G$US.
Sa prévision de bénéfice par action pour l’exercice 2023 passe de 5,82$US à 5,73$US, alors que celle de 2024 est réduite de 6,87$US à 6,53$US.
Il croit qu’Apple, dont l’écosystème compte 1,8 milliard d’appareils en utilisation, dont 1 milliard d’iPhones, continuera de produire d’importants revenus du côté des services à long terme. «Nous prévoyons que la croissance des services à haute marge bénéficiaire sera plus importante que celle de l’entreprise dans son ensemble et tirera la rentabilité d’Apple à la hausse», dit-il.
Michael Walkley souligne qu’Apple possède des liquidités de 49 milliards de dollars américains et que l’équipe de direction devrait poursuivre son programme de rachat d’actions pour profiter de l’évaluation actuelle du titre.
L’analyste réitère malgré tout sa recommandation d’achat sur le titre d’Apple et son cours cible sur un an de 200 dollars américains, estimant que le cycle de remplacement des téléphones vers la technologie 5G durera encore quelques années.
Boralex (BLX, 37,00$): le temps d’acheter sur faiblesse, selon l’analyste de la Scotia
Boralex (BLX, 37,00$): le temps d’acheter sur faiblesse, selon l’analyste de la Scotia
Le gouvernement français est sur le point de passer un amendement à une loi de finance rectificative qui lui permettrait de rendre plus sévère une taxe sur les surprofits des producteurs d’énergie, ce qui touchera les activités de la société québécoise Boralex dans l’Hexagone.
La France souhaite abaisser le plafond prévu par l’Union européenne de 180 euros le mégawatt−heure (MWh). Les élus français discutent de la possibilité de faire passer ce plafond à 100 euros le MWh pour l’énergie éolienne, solaire, hydroélectrique et nucléaire.
«L’annonce est positive car la taxe serait imposée rétroactivement depuis le 1er juillet 2022, et non depuis le 1er janvier 2022. Or, les prix de l’énergie en Europe ont commencé à flamber en février alors que la Russie a amorcé son invasion de l’Ukraine», explique Justin Strong, analyste à la Banque Scotia.
Ce dernier voit une possibilité que la société révise à la baisse la provision de 28 millions de dollars que l’entreprise a annoncée au moment du dévoilement de ses résultats financiers du troisième trimestre. Cette dernière couvrait les six premiers mois de 2022.
Bien sûr, une telle annonce a aussi des points négatifs, écrit Justin Strong, qui constate que le plafond restera en vigueur pour 2023 et pourrait même s’étendre à l’hiver 2024 si les conditions de marché devaient rester difficiles.
Par contre, des projets qui doivent être mis en service prochainement ne seront pas soumis à l’amendement et bénéficieront d’une période de grâce de 18 mois.
Au final, l’analyste estime que l’annonce aura un effet neutre sur Boralex étant donné la période de rétroaction plus courte que prévu. «Pris dans leur ensemble, tous les détails auront un impact neutre sur les finances de la société. Les prévisions des analystes au-delà du premier trimestre de 2023 sont conservatrices si on tient compte de l’incertitude entourant l’intervention gouvernementale», dit l’analyste, qui recommande d’acheter le titre sur faiblesse.
Il réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre et son cours cible sur un an de 50 dollars.
Walt Disney (DIS, 97,58$US) : le retour du Jedi
Walt Disney (DIS, 97,58$US) : le retour du Jedi
Dans un geste surprise, la direction de l’entreprise de divertissement Walt Disney a annoncé le retour de Bob Iger au poste de président et chef de la direction, lui qui était parti à la retraite en février 2020.
Ce dernier a accepté un mandat de deux ans et l’analyste Jessica Reif Ehrlich, de Bank of America, s’attend à ce qu’il réévalue plusieurs des récentes initiatives stratégiques mises en place au sein de l’entreprise.
Bob Iger remplace Bob Chapek, qui lui avait succédé en février 2020, un mois avant le début de la pandémie de COVID-19. «Le règne de Bob Chapek et sa relation complexe avec son prédécesseur (et successeur) ont été bien documentés. Sous sa gouverne, le taux de roulement des hauts dirigeants a été élevé, sans oublier les faux pas de relations publiques incluant un conflit ouvert avec le gouverneur de la Floride et des disputes contractuelles avec quelques artistes», raconte l’analyste.
Le titre de Disney a bien réagi à la nouvelle annoncée dimanche soir, terminant la séance de lundi sur un gain de 6,3%. La valeur de l’action de l’entreprise reste malgré tout en repli de près de 38% depuis le début de l’année.
Jessica Reif Ehrlich soutient que ce changement de PDG survient quelques jours après la publication de résultats du quatrième trimestre de l’exercice 2022 inférieurs aux prévisions des analystes.
«Il faut malgré tout donner du crédit à Bob Chapek pour avoir supervisé de nombreux changements dans les parcs thématiques de Disney qui ont permis à ces derniers de générer de précieux revenus et un bénéfice d’exploitation dès la sortie de la pandémie. Il a amorcé son règne à un moment très difficile et a dirigé la transition vers les services de lecture en continu comme Hulu et Disney+», précise-t-elle.
Dans le cadre de son mandat, Bob Iger devra replacer Disney sur le chemin de la croissance et travailler étroitement avec le conseil d’administration de l’entreprise pour trouver une personne qui pourra lui succéder dans deux ans.
L’analyste de Bank of America réitère sa recommandation d’achat sur le titre de Disney et son cours cible sur un an de 115$US.