Dorel a vendu sa division de vélos, ce qui faisait bondir le titre mardi matin. (Photo: courtoisie)
Que faire avec les titres d’Aritzia, Les Industries Dorel et Lion Électrique? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Aritzia (ATZ, 42,15$): un analyste abaisse sa recommandation, mais augmente son cours cible sur un an
Le détaillant de vêtements Aritzia a vu son titre progresser de 60% depuis le début de 2021 et l’analyste Irene Nattel, de RBC Marchés des capitaux, juge que son évaluation «étire l’élastique».
«Nous continuons de croire qu’Aritzia est bien placée pour générer une croissance soutenue dans son secteur, grâce entre autres à la popularité grandissante des ventes en ligne et à la percée de l’entreprise aux États-Unis», écrit-elle.
L’analyste ajoute toutefois que même si les résultats du second trimestre qui seront dévoilés le 13 octobre sont bons, l’évaluation actuelle du titre reflète déjà la bonne performance à court terme d’Aritzia, en regard des problèmes de chaîne d’approvisionnement et de la montée de l’inflation dans l’industrie du textile, sans oublier des risques de problèmes de production au Vietnam, où elle fabrique beaucoup de vêtements.
«La valeur du titre d’Aritzia a été multipliée par quatre depuis le creux de mars 2020. La valeur de l’entreprise est aussi en hausse de 55% par rapport à son niveau prépandémique, grâce à une bonne performance financière dans un environnement marqué par les restrictions», écrit-elle, ajoutant que le titre se négocie à 16 fois le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements (BAIIA) prévu pour son exercice 2022, ce qui est supérieur aux ratios d’autres détaillants comme Dollarama (14 fois) et Pet Valu Holdings (15 fois).
À son avis, les inventaires de la société devraient lui permettre de tenir le coup lorsque la demande s’accélérera à mesure que l’économie reviendra à la normale.
L’analyste s’attend à ce que le détaillant dévoile demain un bénéfice par action de 0,21 $ au second trimestre, ce qui est conforme à la moyenne des prévisions des analystes (attentes oscillant entre 0,18 $ et 0,25 $).
Irene Nattel abaisse sa recommandation sur le titre de «surperformance» à «performance égale au secteur», mais relève son cours cible sur un an, lui qui passe de 40 à 43 dollars.
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Dorel (DII.B, 10,42$) : un analyste triple son cours cible sur un an
La société Les Industries Dorel a annoncé lundi la vente de sa division de vélos, Dorel Sports, à Pon Holdings B.V., un groupe hollandais du secteur de la mobilité, pour 810 millions de dollars américains (M$US) en espèces, ce qui représente environ 1 milliard de dollars canadiens.
Dorel prévoit utiliser le produit net de la vente d’environ 735 M$US pour réduire sa dette, remettre du capital aux actionnaires et pour les besoins généraux de la société.
La vente de Dorel Sports devrait être conclue avant la fin du premier trimestre de 2022. Dorel a l’intention d’annoncer des détails précis concernant l’utilisation du produit net de la vente au moment de la clôture de la transaction.
Cette transaction a plu à l’analyste Derek J. Lessard, de la Banque TD, qui estime que Dorel a vendu sa division de vélos à sa juste valeur.
«Le prix de vente de 810M$US constitue un ratio valeur d’entreprises/bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements (VE/BAIIA) de 11,3 fois, en tenant compte d’un BAIIA prévu de 71,5M$US pour l’exercice 2022.
L’analyste fonde son analyse sur la valeur du titre du concurrent Giant Manufacturing, qui se négocie à un ratio VE/BAIIA de 10,3 fois.
«Nous estimons que la valeur de la somme de toutes les divisions de Dorel est de loin supérieure à celle de l’offre de fermeture du capital (abandonnée) de 16$ l’action. «La valeur de la vente de la division de vélos est égale à celle de l’ensemble de l’entreprise. Toutefois, à ce jour, la direction avait toujours été réticente à scinder ses activités afin de créer de la valeur pour ses actionnaires, ce qui fait que la valeur de l’action croupissait près d’un creux de 20 ans», écrit l’analyste.
La direction de Dorel entend se servir du montant de la vente pour concentrer ses énergies à la croissance de ses divisions de produits pour la maison et pour les jeunes enfants.
Cette stratégie plaît beaucoup à Derek J. Lessard, qui triple la valeur de son cours cible sur un an, passant de 15,50$ à 46$. Sa recommandation sur le titre passe de «conserver» à «achat».
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Lion Électrique (LEV, 11,09 $US): Banque Scotia initie la couverture du titre avec de modestes attentes
L’analyste Mark Neville, de la Banque Scotia, initie la couverture de Lion Électrique avec un cours cible sur un an de 16,50 $US et une recommandation de «performance égale au secteur».
Mark Neville explique que Lion est une entreprise qui a rapidement pénétré le marché des autobus et des véhicules lourds 100% électriques.
«La taille du marché est très vaste, à 110 milliards de dollars américains, et en est au tout début de sa transition vers les véhicules électriques», écrit-il.
Toutefois, l’analyste fait remarquer que la concurrence sera féroce dans l’industrie, qui compte des fabricants bien établis comme Daimler Freightliner, Ford, Navistar International, PACCAR et Volvo qui sont à différents stades de commercialiser des variants électriques de leurs véhicules. «Sans oublier les nouveaux arrivants dans l’industrie comme BYD Group, Nikola Motors et Tesla», dit-il.
Mark Neville estime que Lion aura les fonds suffisants pour finaliser la construction de son usine de véhicules de Joliet, en Illinois, de son usine de batteries à Mirabel et pour financer ses activités courantes jusqu’en 2023. «Toutefois, nous croyons que Lion aura besoin de nouvelles sources de financement durant son exercice 2023. De plus, nous n’anticipons pas que la société générera des flux de trésorerie positifs avant l’exercice financier 2025, explique-t-il.
Selon lui, la société devra dépenser d’importantes sommes pour augmenter sa capacité de production et en recherche et développement pour supporter ses avancées technologiques.
«Nous sommes conscients que nos prévisions incluent certains risques, comme la courbe d’adoption des véhicules électriques, la dépendance partielle aux subventions gouvernementales et la concurrence grandissante, mais nous croyons que les prévisions d’atteinte de la rentabilité sont trop optimistes», ajoute l’analyste.
Lion possède un carnet de commandes de 280 millions de dollars américains et plus de 400 véhicules sur la route, ce qui justifie son évaluation plus élevée. L’analyste donne à l’entreprise un ratio valeur d’entreprise/ventes de trois fois pour l’exercice 2024, alors que la moyenne de l’industrie est à deux fois.