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À surveiller: Aritzia, Savaria et Stelco

Dominique Beauchamp|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Aritzia, Savaria et Stelco

Une boutique Aritzia au centre-ville de Montréal (Photo: Denis Lalonde)

Que faire avec les titres d Aritzia, Savaria et Stelco? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Aritzia (ATZ, 37,38$): les boutiques ont déjà retrouvé la productivité d’avant la pandémie

Déjà très enthousiaste à l’égard du détaillant griffé, Irene Nattel de RBC Marchés des capitaux relève ses attentes davantage après un solide premier trimestre et l’augmentation des objectifs de revenus pour 2022.

Aritzia a produit un trimestre supérieur aux prévisions malgré les fermetures et restrictions régionales imposées. Les revenus totaux ont grimpé de 121,1% à 246,9 M$ tandis que les ventes ont explosé de 243% aux États-Unis.

Cette performance est notable étant donné la fermeture de la moitié de ses boutiques canadiennes (34) pendant les deux-tiers de ce trimestre.

Les ventes en ligne continuent de progresser même si les boutiques ont retrouvé 99% de leur productivité d’avant la pandémie. Ces ventes virtuelles ont crû d’encore 18,6% alors qu’elles avaient explosé de 125% d’un an plus tôt. La pénétration du commerce en ligne a doublé de 20 à 42% depuis deux ans.

L’augmentation de 15,5% à 40,9 millions de dollars du bénéfice d’exploitation dépasse les prévisions et la barre de 35,3 M$ atteint avant la pandémie. Le bénéfice par action de 0,19$ correspond au consensus de 0,18$.

Stratégiquement, le marchand a augmenté ses stocks de 44% à 165 M$ afin de répondre à la demande refoulée et d’éviter des problèmes d’approvisionnement. Le détaillant a même fait appel au fret aérien afin d’éviter la congestion au port de Los Angeles et a fait livrer la marchandise directement aux entrepôts canadiens et américains.

Puisque les achats dépassent les prévisions, Aritzia ajuste la mise en marché en conséquence et prévoit tenir moins des soldes. «C’est signe que la société mûrit et raffine sa stratégie de commercialisation», écrit Irene Nattel.

Aritzia a relevé ses orientations pour 2022: les prévisions de revenus passent de 1,1 milliard de dollars à une fourchette de 1,15 à 1,2 G$. Par contre, les marges brutes resteront stables et les dépenses générales augmenteront en raison des investissements consacrés à l’amélioration des processus, des outils numériques et du capital humain.

Aritzia prévoit des dépenses en capital de 55 à 60 M$ qui iront entre autres à l’ouverture de 6 à 8 boutiques aux États-Unis et le repositionnement de 4 boutiques canadiennes et deux autres aux États-Unis.

Impressionnée par la performance du détaillant pendant la pandémie et le déconfinement, Irene Nattel augmente son cours cible de 36 à 40$. Malgré le potentiel d’appréciation de seulement 7%, l’analyste réitère sa recommandation d’achat.

Si Aritzia atteint le bénéfice projeté de 1,28$ projeté en 2023, elle aura accru sa rentabilité à un rythme annuel composée de 16% sur trois ans, en tête de son créneau.

À ses yeux, cette performance et le positionnement du détaillant justifient mérite un multiple de 28,5 fois les bénéfices prévus.

 

Savaria (SIS, 19,94$): des synergies plus graduelles de l’intégration d’Handicare

Savaria (SIS, 19,94$): des synergies plus graduelles de l’intégration d’Handicare

Moins d’un moins avant le dévoilement des résultats du deuxième trimestre, le 11 août, Zachary Evershed de la Financière Banque Nationale modère un peu les prévisions pour les marges du spécialiste des équipements pour les personnes à mobilité réduite.

Lors de la conférence annuelle des sociétés québécoises du courtier, tenue 16 juin, les dirigeants ont fourni des indications qui justifient ces ajustements.

«Nous étions un peu trop zélés à incorporer les synergies totales de l’acquisition d’Handicare dès 2022», dit-il. Bien que ces économies seront plus graduelles que prévu, Savaria est «confiante» de pouvoir ultimement dépasser l’objectif de 12 millions de dollars.

Savaria a conclu l’achat majeur du fabricant suédois de sièges d’escalier pour 521 M$ en mars.

Par prudence, l’analyste tempère aussi ses prévisions de croissance interne pour les produits d’accessibilité comme il l’avait fait précédemment pour les produits pour lève-personne.

Au deuxième trimestre, les revenus devraient rebondir de 103,7% à 172,5 millions de dollars tandis que la marge d’exploitation devrait diminuera de 17,1 à 15,2%. Le bénéfice par action prévu devrait augmenter de 58,4% à 0,19$ par action, une prévision conforme au consensus.

Pour 2022, les prévisions de revenus diminuent de 764 à 761 M$. Celles du bénéfice d’exploitation passent de 133 à 130 M$ tandis que celles du bénéfice net reste inchangé à 1,03$ par action. Ces nouvelles estimations représentent tout de même une croissance respective de 18%, de 24% et de 33%.

Zachary Evershed profite de l’occasion pour se projeter en 2023. Les revenus devraient alors atteindre 819,9M$, le bénéfice d’exploitation 146,1 M$ et le bénéfice par action 1,18$.

L’analyste rappelle que Savaria est en bonne voie d’atteindre ses ambitions de revenus d’un milliard de dollars d’ici 2025. Il ne serait pas surpris de voir la société réaliser de petites acquisitions afin de compléter la croissance organique de 8% qui provient des besoins d’une population vieillissante et des ventes croisées entre Savaria et Handicare.

Après cet achat d’envergure, le bilan actuel exclut toutefois des acquisitions majeures.

Au final, il renouvelle sa recommandation d’achat et augmente son cours-cible de 20,50 à 24$ qui repose sur une multiple de 12,4 fois le bénéfice d’exploitation de 2023.

À ce moment-là, Savaria aura alors «capté» toutes les synergies d’Handicare.

 

Stelco (STLC, 36,80$): le fabricant d’acier sous-évalué aura bientôt un surplus de capital d’un milliard

Stelco (STLC, 36,80$): le fabricant d’acier sous-évalué aura bientôt un surplus de capital d’un milliard

Bien que les cours de l’acier approchent probablement d’un pic et que l’action de Stelco ait grimpé, Michael Doumet, de Banque Scotia, juge que l’action encore sous-évaluée.

«Même en fonction d’un scénario d’une chute des prix de moitié semblable à celle observée pour le cours du bois, le titre est bon marché», fait valoir l’analyste.

Le fabricant qui est revenu en Bourse en 2017 avec un bilan assaini après deux faillites retentissantes en 2004 et en 2014, devrait dégager des flux de trésorerie excédentaires de 1,2 milliard de dollars et terminer l’année 2021 avec une encaisse nette de 5$ par action, signale aussi l’analyste.

Au cours actuel, le titre n’accorde donc aucune valeur à la possibilité que les prix de l’acier restent élevés plus longtemps que prévu ni aux flux excédentaires, ajoute-t-il. Pour se revaloriser, Stelco pourrait piger plus de 500 millions de dollars dans sa cagnotte pour procéder à une offre publique de rachat importante, si le cours de l’action reste sous 40$ plus tard cet automne.

Stelco pourrait aussi verser «plusieurs dividendes» uniques si son cours s’appréciait fortement.

Son modèle s’appuie sur un prix de 800$US la tonne à la fin de 2021, de 750$ US en 2022 et de 650$US en 2023. «Malgré ces prévisions prudentes, les bénéfices d’exploitation que nous prévoyons sont de 10% plus élevé que le consensus en 2021 et de 30% en 2022», précise-t-il.

Même en prédisant un déclin des prix de l’acier au deuxième semestre, l’année record dégagera des flux de trésorerie excédentaires de 19$ par action en 2021 et du même ordre en 2022, soit l’équivalent de la moitié de la valeur boursière de 3,2 G$ du fabricant.

En 2023, le cycle de l’acier serait alors à mi-parcours, justifiant un multiple de 5 fois le bénéfice d’exploitation. Son cours cible passe de 40 à 47$.