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À surveiller: Aritzia, Wesdome et Quincaillerie Richelieu

Catherine Charron|Publié le 07 octobre 2022

À surveiller:  Aritzia, Wesdome et Quincaillerie Richelieu

Quincaillerie Richelieu a faim pour de nouvelles acquisitions. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres d’Aritzia, de Wesdome et de Quincaillerie Richelieu? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée. 

 

Aritzia (ATZ, 48,83$): une première journée des investisseurs approche

Dévoilement de sa stratégie de croissance aux États-Unis, de la performance financière qu’elle compte atteindre d’ici trois ans, de son plan pour bonifier son parcours omnicanal… les attentes de Mark Petrie à l’égard de la première journée des investisseurs d’Aritzia sont grandes.

L’analyste de Marchés des capitaux CIBC rappelle que le marché américain est la pièce maitresse de sa croissance à court et à moyen terme. C’est pourquoi il pense que la marque de vêtements canadienne devrait beaucoup s’y attarder le 27 octobre prochain lorsqu’elle annoncera son plan stratégique des prochaines années.

Aritzia devrait y ouvrir près d’une centaine de boutiques, elle qui en compte déjà 44 et 67 au Canada, un peu comme a fait Lululemon depuis qu’elle a mis les pieds dans ce marché. Chaque année, cette dernière en ouvre une dizaine, souligne Mark Petrie.

Comme ses ventes en ligne dépassent celles en magasin, et qu’elle vend davantage aux États-Unis qu’au Canada, ça laisse croire à l’analyste que le taux de croissance de ses marges brutes devrait bondir de 150 points de base au cours de l’exercice 2025. Celui-ci sera aussi bonifié par des coûts de transport moins importants, espère-t-il. 

Au cours des dernières années, l’entreprise a misé sur son expérience omnicanale et sur une offre de produits plus variées pour accroître ses ventes. L’analyste croit qu’Aritzia se concentrera maintenant à développer sa présence à l’internationale, et à bonifier les ventes de Reigning Champ, sa griffe pour homme. Elle pourrait aussi dépenser davantage en marketing pour faire tourner des têtes.

D’ailleurs, puisque son catalogue s’adresse à une clientèle plus fortunée, elle pourrait être «immunisée» contre le ralentissement associé à l’inflation et à la levée de coups de pouce gouvernementaux. Or, elle ne l’est pas contre les problèmes d’approvisionnement qui pourraient encore survenir, prévient l’analyste.

L’intérêt des consommateurs pour la bannière devrait toutefois prévenir une diminution de ses prix. En augmentant la valeur sur ses étiquettes, elle pourrait même limiter l’effet de la hausse du dollar américain sur ses coûts de vente, notamment au cours de la deuxième moitié de l’exercice 2023 et de l’exercice 2024, sans quoi elle sera à peine épongée par les bénéfices tirés de ses ventes dans cette monnaie.

L’analyste a aussi dévoilé ses attentes à l’égard des résultats au deuxième trimestre de l’exercice de l’entreprise. Il table sur des ventes de 457 millions de dollars (M$), à des profits bruts de 183 M$, à un taux de croissance de ses profits de 40,1%, à un bénéfice avant intérêt, impôts et amortissement ajusté de 67 M$ et à un bénéfice par action de 0,34$, des prévisions en ligne avec le consensus.

Se basant maintenant sur ses prévisions pour l’exercice 2024, Marché des capitaux CIBC a fait passer son cours cible de 48$ à 59$. La recommandation est maintenue à «surperformance de secteur».

Wesdome (WDO, 9,70$): une nouvelle minéralisation attrayante

Wesdome (WDO, 9,70$): une nouvelle minéralisation attrayante

Le 5 octobre 2022, la compagnie minière Wesdome a annoncé avoir identifié de nouvelles zones à forte teneur en or tout près de sa mine Eagle River, à quelques kilomètres de la ville de Wawa en Ontario.

C’est dans le cadre d’un programme d’exploration à environ 50 mètres sous la surface des zones Mine 7 et Falcon 7 qu’elle a fait ses découvertes, ce qui accroît la taille de ces zones minéralisées, souligne Michael Fairbairn de Cannacord Genuity.

Il voit donc d’un bon œil ces résultats, puisqu’ils pourraient annoncer le prolongement de la vie de la mine de Eagle River. Celle-ci doit cesser ses activités à compter de 2029. C’est pourquoi l’analyste augmente ses attentes à l’égard de la mine à long terme.

La teneur en or des carottes récoltées est de 25,1 grammes par tonne sur environ 2,14 mètres en moyenne, ce qui est largement supérieur à ce qu’indiquent ses réserves d’or prouvées et probables, à 15,3 grammes par tonne, souligne Michael Fairbairn.

Il rappelle que la société a extrait de la mine souterraine en 2021 627 tonnes de minerais par jour. D’ici 2024, ce chiffre devrait atteindre 800, selon ses prévisions.

Wesdome y produit 88 000 onces d’or annuellement, mais ça pourrait très bien grimper à 130 000 onces d’or d’ici 2024, estime-t-il.

L’usine d’Eagle River peut traiter 850 tonnes de minerais par jour, mais pourrait aller jusqu’à 1200 tonnes par jour, ce qui est de bon augure.

En effet, Michael Fairbairn est d’avis que les prochaines découvertes à forte teneur en or qu’elle fera dans cette zone – ou tout près sachant qu’il y a d’autres roches volcaniques dans le coin – devrait accroître la valeur de la mine puisque ses infrastructures actuelles ont la capacité de les traiter, ce qui augmentera sa production d’or.

L’analyste maintient sa recommandation à «achat», tout en bonifiant son cours cible, qui passe de 9 à 10$, ayant ajusté le multiple de la valeur de l’actif net prévue sur lequel repose son calcul, car il mise notamment sur une dette nette moins importante.

De plus, cette cible plus importante «reflète les solides résultats d’exploration de Wesdome, et la possibilité d’une prolongation des activités de la mine d’Eagle River», écrit l’analyste.

Quincaillerie Richelieu (RCH, 39,46$): des résultats conformes et un appétit pour la croissance

Quincaillerie Richelieu (RCH, 39,46$): des résultats conformes et un appétit pour la croissance

Après le dévoilement des résultats de Quincaillerie Richelieu somme toute conformes à ce qu’il avait prévu, Zachary Evershed de la Financière Banque Nationale n’apporte que de petits changements à son analyse du titre.

L’analyste dénote que la valeur de ses stocks a crû de 200 millions de dollars (M$) par rapport à la même période l’an dernier. La direction de l’entreprise l’attribue en partie à une simple hausse de ses prix ce qui l’a magnifié de 50 M$, à l’ajout de 30 M$ à la suite d’acquisition, et les 120 M$ restant à un coussin de sécurité s’il y a des ruptures d’approvisionnement notamment.

Par ailleurs, elle compte maintenir cette stratégie jusqu’à la fin de l’année, et tranquillement retrouver un niveau plus normal d’ici à 2023. Zachary Evershed n’y voit aucun risque que la valeur des invendus diminue avec le temps, mais souligne que s’il devait y avoir une baisse de prix, ça pourrait réduire temporairement ses marges brutes.

Les entrepreneurs de la construction étant encore grandement sollicités par les consommateurs, l’analyste est d’avis que les ventes de Quincaillerie Richelieu seront encore fortes au cours des prochains mois.

Il fait remarquer que le discours de la direction de la société n’est pas teinté par quelconques risques de récession. Zachary Evershed préfère miser sur la prudence, et s’attend toujours à un déclin de ses activités à compter du deuxième trimestre de 2023.

La société a aussi démontré son appétit pour la croissance : lors de la présentation de sa performance trimestrielle, elle a annoncé qu’elle mettrait la main sur la Quincaillerie Deno, située à Anjou, et qu’elle était intéressée par deux autres au Canada, et une autre aux États-Unis.

En tout, ça ajouterait près de 23 M$ aux revenus annuels, estime l’analyste.

Après ses centres de distribution de Fort Myers, Atlanta et Chicago, Quincaillerie Richelieu a annoncé que ceux de Pompano et de Nashville aussi auront droit à des agrandissements, l’entreprise ayant l’ambition d’accroître ses activités au sud de la frontière canado-américaine. Elle compte d’ailleurs ouvrir deux autres centres, un à Carlstadt et un autre à Minneapolis.

L’analyste a donc légèrement revu à la hausse ses prévisions , notamment concernant la rentabilité de l’entreprise au quatrième trimestre au début de 2023. C’est pourquoi son cours cible passe de 54,5$ à 55$. Sa recommandation demeure à «surperformance de secteur».