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À surveiller: Banque Laurentienne, ATS Automation, Sleep Country

Dominique Beauchamp|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Banque Laurentienne, ATS Automation, Sleep Country

Le plan stratégique de la Banque Laurentienne sera dévoilé au début de 2022 (Photo: La Presse canadienne)

Que faire avec les titres de Banque Laurentienne, ATS Automation et Sleep Country? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Banque Laurentienne (LB, 42,49$): de minces progrès en attendant le nouveau plan stratégique

En attendant que la présidente Rania Llewellyn dévoile son plan stratégique désormais attendu au début de 2022, Doug Wong de Desjardins Marché des capitaux semble se contenter des petites avancées de la septième banque au pays.

Au troisième trimestre, il note que les profits avant provision et impôts de 80,5 millions de dollars ont surpassé ses prévisions par 7% grâce à une amélioration de la marge d’intérêt, une hausse des revenus autres que les intérêts et une diminution des dépenses.

Les frais de crédit, les honoraires de distribution de fonds communs et les revenus tirés des marchés des capitaux ont augmenté, note-t-il.

Les prêts immobiliers commerciaux ont produit une hausse de 2% des prêts commerciaux par rapport au deuxième trimestre.

Le bénéfice trimestriel de 1,25$ par action a donc dépassé ses prévisions de 1,13$.

En revanche, les prêts hypothécaires ont décliné d’un pourcent, en plein boom résidentiel. Il faudra patienter de 18 à 24 mois avant que les améliorations apportées au processus de prêts désuet rapportent, dit-il.

Les prêts pour le financement des stocks des entreprises ont aussi chuté de 18% par rapport au deuxième trimestre, une situation que la dirigeante attribue aux problèmes de la chaîne d’approvisionnement des clients qui persisteront pour la majeure partie de 2022.

Les entreprises clientes ont utilisé seulement 28% de leur marge de crédit dédiée aux stocks comparativement à une proportion 55% avant la pandémie. Le retour au niveau d’avant la pandémie relèverait les actifs de la banque d’un milliard de dollars.

L’analyste ne commente pas toutefois le déclin de 6% des dépôts des entreprises et des particuliers au moment où ceux des autres banques montent en flèche.

Contrairement à certains collègues qui jugent que les défis de la banque sont «immenses», Doug Young se dit «encouragé par l’effort pour réduire les coûts» et par le fait que la PDG «reconnaisse ouvertement tous les problèmes qu’elle compte régler un par un».

Comme l’indique le titre du rapport «J’attends un héros», Doug Young accorde le bénéfice du doute à la nouvelle patronne, même si la banque à beaucoup à faire pour se redresser et moderniser ses processus.

Il recommande toujours de conserver le titre et maintient son cours-cible de 48$.

Relisez ici La PDG de la Laurentienne plaide la patience

ATS Automation (ATA, 45,62$) : un achat mineur, mais fort rentable

ATS Automation (ATA, 45,62$) : un achat mineur, mais fort rentable

L’acquisition du fournisseur de matériel de manutention sur mesure NCC Automated Systems pour 40 millions de dollars américains est mineur, mais vaut son pesant d’or, croit Mark Neville de Banque Scotia.

ATS Automation vise en effet des synergies de 3 M$US, sur trois ans. Ça paraît bien peu, mais les économies et les revenus additionnels signifient qu’ATS paie 6,2 fois le bénéfice d’exploitation du fabricant de convoyeurs alors que ses propres actions s’échangent à un multiple de 14,8 fois, précise l’analyste.

Cet achat ajoute à la gamme d’équipements d’automatisation d’ATS, accroît sa présence dans l’industrie alimentaire très réglementée pour ses pratiques sanitaires et lui fournit une nouvelle source de croissance. Le fabricant de Pennsylvanie a en effet accru ses revenus à un rythme annuel composé de 8% entre 2015 et 2020. Son président restera aussi aux commandes.

NCC sert aussi des clients dans les industries ophtalmologique et nutraceutique.

L’analyste de Scotia croit qu’ATS pourra offrir les spécialités de NCC aux autres marchés géographiques qu’elle sert.

Étant donné le rythme d’acquisitions plus rapide d’ATS, pour lequel l’entreprise décentralisée s’était préparée à l’avance, Mark Neville hausse légèrement les prévisions de bénéfice d’exploitation de 2023 et fait passer son cours cible de 52 à 53$ ce qui offre un rendement potentiel de 16%.

Sleep Country (ZZZ, 34,04$): projet pilote de 10 micro-boutiques chez Walmart Canada

Sleep Country (ZZZ, 34,04$): projet pilote de 10 micro-boutiques chez Walmart Canada

Déjà présente sur la plateforme en ligne de Walmart Canada, Sleep Country/Dormez-vous élargit son partenariat avec le géant. Dans un projet pilote, le détaillant de matelas prévoit initialement ouvrir dix micro-boutiques de 500 pieds carrés chacune à l’intérieur de certains hypermarchés au Québec et en Ontario qui offriront un assortiment de matelas et d’accessoires.

Martin Landry, de Stifel GMP, considère que cette «première pour Walmart Canada» représente un «appui majeur» pour Sleep Country dont la marque de commerce pourra «gagner en notoriété».

Le marchand veut prendre plus de place dans le créneau des matelas dont le prix est inférieur à 1 000$, un segment du marché qu’il occupe moins.

Le site Walmart.ca reçoit 30 millions de visites par mois tandis que chaque hypermarché accueille en moyenne 3 millions de clients par année.

Les boutiques Sleep Country Express, qui seraient placées près des caisses, ajouteront environ 3% à la superficie de vente du spécialiste des matelas. Les employés seront des experts en matelas de Sleep Country afin d’assurer une «expérience-client plus complète» qui correspond à la perception de la marque.

«Bien que les aspects économiques de l’entente n’ont pas été dévoilés, les faibles coûts engagés ne devraient pas nuire aux profits de Sleep Country, même pendant la période prévue de démarrage», ajoute Martin Landry.

Étant donné la petite superficie des boutiques, les accessoires y seront probablement mieux représentés. Les marges des accessoires sont de 10% supérieures à celle des matelas, précise l’analyste.

«Le partenariat souligne le fait que Sleep Country veut prendre plus de place dans le segment des accessoires où sa part de marché est inférieure à celle de matelas», ajoute-t-il.

Si le projet-pilote s’avère concluant, d’autres Sleep Country Express pourraient s’ajouter ailleurs au pays.

Déjà un partisan de Sleep Country pour sa solide feuille de route depuis 20 ans tant du point de vue opérationnel que financier, Martin Landry maintient sa recommandation d’achat et son cours cible de 40$, soit 16 fois le bénéfice prévu en 2022.