Whitecap Resources a mis la main sur XTO Energy un mois plus tôt que prévu, ce qui change sa production attendue d'ici la fin de l'année par Canaccord Genuity. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de la Banque Laurentienne, Whitecap Resources et Telus? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Banque Laurentienne (LB, 35,98 $): son cours cible glisse de 7 $
L’importante dégringolade qu’a connue le titre de la Banque Laurentienne à la suite du dévoilement de ses résultats trimestriels a atteint des proportions démesurées, écrit Meny Grauman de la Banque Scotia dans sa note.
Cela met toutefois en évidence de nombreuses pressions qui plombent le titre et qui devraient continuer de se faire sentir au cours des prochains trimestres selon lui.
Ainsi, le recul de quatre points de base de la marge nette sur les intérêts n’est pas la direction escomptée dans un contexte de hausse des taux d’intérêt.
Certes, la direction s’attend à une hausse de ses marges au cours du quatrième trimestre de l’exercice, mais celle-ci demeure faible, estime Meny Grauman. Surtout si on la compare à la performance de ses pairs.
L’analyste souligne que son ratio des fonds propres de catégorie 1 sous forme d’actions ordinaires s’est établi à 9,1% ce trimestre-ci.
Ça aurait pu être une bonne nouvelle, n’eût été la glissade de 100 points de base de ce ratio un an à cause de l’augmentation rapide de la valeur des actifs pondérés en fonction des risques liés au fonds propre de la Banque. En un trimestre, leur valeur a augmenté de 4%.
Dans un tel contexte, il y a donc peu de chance que l’institution financière tente de lever de nouveaux fonds, et ça devrait freiner sa performance encore quelque temps, estime l’analyste.
À la lumière de ses résultats, Meny Grauman réduit ses attentes à l’égard du bénéfice par action qui devrait être généré par la Banque Laurentienne en 2022 et en 2023, les faisant baisser respectivement de 2% et de 3%, à 4,98 $ et 5 $.
Il a aussi rajusté le ratio utilisé pour évaluer la valeur du cours cible de l’institution financière. En fonction d’un ratio de 8,6 x le bénéfice par action attendu en 2023, il atteint maintenant 43 $, ce qui représente une baisse de 7 $. Il s’échange donc à un escompte de 20% par rapport à ses pairs.
Néanmoins, la Banque Scotia maintient sa recommandation de «performance de secteur».
Whitecap Resources (WCP, 9,57$): une transaction réglée plus vite que prévu change la donne
Whitecap Resources (WCP, 9,57$): une transaction réglée plus vite que prévu change la donne
Ayant mis la main sur la spécialiste américaine de la fracturation hydraulique, XTO Energy, près d’un mois avant la date prévue de la transaction, la société pétrolière et gazière canadienne Whitecap Resources — tout comme Mike Mueller de Canaccord Genuity — a revu ses prévisions d’ici à la fin de l’exercice 2022.
En effet, elle estime qu’elle devrait générer 4000 barils d’équivalent pétrole par jour (bep/j) de plus que ce qu’elle avait anticipé d’ici au 30 septembre 2022, ce pourquoi elle mise maintenant sur une production totale qui devrait se situer entre 120 000 et 144 000 bep/j. Rappelons qu’en 2021, elle a atteint 112 222 bep/j.
À la suite de la transaction de 1,7 milliard de dollars (G$), Whitecap Resources a aussi augmenté de 60 millions de dollars ses dépenses pour l’exercice, ce qui lui permettra de maintenir ses opérations de forage même en hiver, dénote l’analyste.
Cependant, elle n’a pas révisé ses prévisions de production pour l’exercice 2023, misant toujours sur une fourchette de 168 000 et 174 000 bep/j, de même qu’un budget qui oscillera, croit-elle, entre 0,9 et 1,1 G$. Mike Mueller garde l’œil ouvert, car l’entreprise compte dévoiler un budget plus complet le 28 septembre prochain.
Bien que ses dépenses attendues en 2022 aient crû, l’analyste croit toujours que la dette nette de Whitecap Resources devrait atteindre 1,8 G$ au quatrième trimestre de cette année, et 1,3 G$ au deuxième trimestre de 2023.
Il souligne que l’entreprise dont le siège social se trouve à Calgary a aussi obtenu un prêt de 705 M$ dont le terme est d’une durée de quatre ans, ce qui augmente sa marge de crédit à 3,1 G$.
Comme prévu, Whitecap Resources devrait clore l’exercice avec une dette de l’ordre de 1,7 G$, et ce, malgré la hausse de 9% de ses dépenses d’investissement de capital.
Elle devrait aussi augmenter sa production grâce à la conclusion hâtive de la transaction de XTO Energy, ce qui lui permettrait de générer 2,4 G$ en flux de trésorerie en 2022, pense Mike Mueller.
Au cours des deux derniers trimestres de l’année, Whitecap Resources devrait ainsi produire 143 057 bep/j, et 164 015 bep/j.
L’analyste maintient donc son cours cible à 15,50 $ et sa recommandation à «achat».
Telus (T, 29,56 $): l’acquisition de Santé Mieux-Être Lifeworks propulsera Telus Health
Telus (T, 29,56 $): l’acquisition de Santé Mieux-Être Lifeworks propulsera Telus Health
La géante de la télécommunication canadienne Telus a conclu l’acquisition de la spécialiste des services de bien-être Santé Mieux-Être Lifeworks, anciennement connue sous le nom Morneau Shepell, le 1er septembre 2022, soit un peu plus tôt que ce qui avait été annoncé, et la Financière Banque Nationale est ravie.
L’entente, d’abord dévoilée le 16 juin dernier, l’engage à payer 33 $ par action de la société dont le siège social se trouve à Toronto, ce qui valorise l’entreprise à 2,92 milliards de dollars (G$) indique Adam Shine.
Puisque Telus détenait déjà 9,86% des actions de Lifeworks lors de la signature du contrat, souligne-t-il, elle ne versera que 2,07 G$, répartis également en capitaux et en action de la société de Vancouver.
En plus de bonifier ses services, cette transaction permettra d’accélérer les activités de Telus Health dans le secteur du bien-être des travailleurs, en ajoutant à ses services déjà enviables l’infrastructure derrière le programme d’aide aux employés et à leur famille de Lifeworks, estime Adam Shine. De plus, ses services d’assurance-vie couvriront maintenant plus de 50 000 personnes.
L’acquisition de l’autre organisation canadienne augmente aussi les possibilités Telus Health de croître en dehors des frontières, à la fois aux États-Unis et à l’international. La société mise plus précisément sur une percée au Royaume-Uni, en Europe et en Australie, et compte davantage s’adresser aux petites entreprises.
En 2021, rappelle l’analyste, Lifeworks a généré des revenus de 1,02 G$ et un bénéfice avant intérêt, impôts et amortissement (BAIIA) de 194,8 millions de dollars (M$).
Telus s’attend à des synergies d’au moins 170 M$ — voire 200 M$ selon ce qui a été entendu lors d’une conférence téléphonique, rapporte la Financière Banque Nationale — d’ici les trois à cinq prochaines années. Elles seront surtout tirées de la vente de ces nouveaux services à des clients qu’elle possède déjà, croit Adam Shine.
Il prévient toutefois que ça devrait lui coûter environ 50 M$ d’ici 2024 pour pouvoir pleinement en profiter.
S’il se fit aux prédictions du consensus des analystes. Lifeworks devait rapporter 1,06 G$ en revenus, et 200 M$ en BAIIA, ce qui représente un coefficient de 2,75 x et de 14,6 x de ceux de Telus.
Pour l’instant, la Financière Banque Nationale maintient sa recommandation de «surperformance de secteur», et son cours cible à 36 $, en attendant que la société ajuste ses prévisions, lorsqu’elle dévoilera ses résultats du troisième trimestre en novembre.