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À surveiller: Banque Nationale, Banque Laurentienne et BRP

lesaffaires.com|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Banque Nationale, Banque Laurentienne et BRP

Le deuxième trimestre de la Banque Nationale a raté plusieurs des prévisions de Mario Mendonca, de Valeurs mobilières TD. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Banque Nationale, Banque Laurentienne et BRP? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

 

Banque Nationale (NA, 95,28$) : TD relève sa cible, mais préfère le potentiel d’autres banques

Le deuxième trimestre de la Banque Nationale a raté plusieurs des prévisions de Mario Mendonca, de Valeurs mobilières TD.

Le bénéfice a baissé de 6% à 2,38$ par action alors qu’il prévoyait 2,44$. L’analyste signale aussi que la croissance des profits avant provisions et impôts, l’étalon de mesure de l’industrie, a ralenti à 3 % et a rejoint la cadence moyenne de ses rivales depuis trois trimestres alors qu’en 2021 et 2022 la banque québécoise faisait mieux qu’elles.

La marge d’intérêts a baissé de 9 points de pourcentage par rapport au premier trimestre, par rapport au repli de 0 à 2 points de pourcentage des autres banques, même en excluant l’avantage non récurrent du premier trimestre du calcul.

Mario Mendonca se montre plus satisfait du contrôle des coûts qui a freiné la hausse des dépenses autres que les intérêts à 6 %, soit la plus faible de l’industrie. « La banque a bien su gérer les pressions inflationnistes », dit-il.

L’analyste apprécie aussi la croissance des prêts de sa banque cambodgienne ABA (de 28 %) et ceux de sa division de marchés des capitaux (de 34 %) ainsi que le saut de 50% des revenus d’intérêts de la division de gestion de patrimoine.

En revanche, le bond de 25% des dépenses chez ABA a réduit à 1% la progressons les profits avant provisions et impôts de cette banque, malgré la hausse de 9% des revenus. Ces dépenses proviennent des investissements dans les succursales et dans les centres bancaires de libre-service.

Les dirigeants s’attendent à une solide croissance des prêts et des dépôts et à ce que les marges d’intérêts se stabilisent après un bond des intérêts versés sur les dépôts, au Cambodge.

Les provisions totales pour pertes sur prêts sont restées stables par rapport au premier trimestre, mais contrairement à la banque, l’analyste de TD s’attend à ce que les réserves augmentent pour les prêts non performants.

Au final, Mario Mendonca hausse ses prévisions de bénéfice de 1 à 2 % pour 2024, et hausse sa cible de 100 à 105 $. Toutefois, l’éventail des activités de la banque lui procure un avantage comparatif moindre qu’en 2021 et en 2022 lorsque l’on compare ses perspectives à celles des autres banques, soutient-il.

À ses yeux, les activités bancaires d’ABA au Cambodge et de financement d’actifs de Credigy aux États-Unis ne justifient pas une plus-value pour la banque québécoise non plus.

Pour 2023 et 2024, Mario Mendonca préfère le potentiel de croissance des profits avant provisions et impôts qu’offrent les banques qui intègrent des acquisitions majeures.

L’analyste continue de recommander à ses clients de conserver le titre de la Banque Nationale dont le cours a perdu une bonne part des gains engrangés depuis le début de l’année.

Dominique Beauchamp

 

Banque Laurentienne (LB, 31,94$): l’expansion des marges bénéficiaires et le contrôle des coûts font du bien

Banque Laurentienne (LB, 31,94$): l’expansion des marges bénéficiaires et le contrôle des coûts font du bien

La Banque Laurentienne a dévoilé des résultats supérieurs aux prévisions des analystes au second trimestre terminé le 30 avril, ce qui n’empêche pas l’analyste Meny Grauman, de Banque Scotia, à rester sur ses gardes.

La Banque Laurentienne a fait état d’un bénéfice par action ajusté de 1,16$, en baisse de 17% sur un an, mais en hausse de 2% par rapport au trimestre précédent. «La performance est supérieure à notre prévision de 1,11$ et que le consensus des analystes de 1,12$», note l’analyste.

Ce dernier attribue les meilleurs résultats que prévu aux provisions pour mauvaises créances et aux desimpôts moins élevés qu’anticipés. «Le bénéfice avant impôts et provisions s’est chiffré à 77,9 millions de dollars (M$), en baisse de 14% sur un an et de 2% par rapport au trimestre précédent, alors que nous anticipions une performance de 79,9M$», dit-il.

L’analyste souligne que le ratio des fonds propres de première catégorie a grimpé de 20 points de pourcentage à 9,3% «pratiquement sans aucune aide». «Nous prévoyons toutefois qu’un ralentissement de la croissance économique et un environnement macroéconomique difficile vont continuer d’affecter le titre, qui se négocie à escompte par rapport à ceux des autres banques canadiennes. Nous attendons une croissance des revenus plus importante avant d’avoir une opinion plus constructive sur l’entreprise», écrit-il.

Meny Grauman souligne que le portefeuille de prêts de la banque est resté relativement stable durant le trimestre. Les prêts commerciaux et hypothécaires avaient progressé de 1% sur trois mois à la fin du trimestre, alors que les prêts personnels étaient en recul de 5%.

Même si le bénéfice par action ajusté de la Banque Laurentienne a été supérieur aux prévisions, cela n’empêche pas l’analyste de la Scotia de réduire ses prévisions pour les exercices 2023 et 2024 de 1% à 4,83$ et 5,07$ respectivement.

«Nous modérons nos attentes en raison d’une hausse anticipée des dépenses. Cela dit, nous continuons d’évaluer le titre selon un ratio de 7,4 fois le bénéfice par action prévu en 2024, ce qui signifie que l’action se négocie à escompte (de 26%) par rapport à son groupe de référence. Notre cours cible reste donc inchangé à 38$», dit-il.

L’analyste réitère aussi sa recommandation de «performance égale au secteur» sur le titre.

Denis Lalonde

 

 

BRP (DOO, 95,13$): de bons résultats en attendant les nouveaux produits

BRP (DOO, 95,13$): de bons résultats en attendant les nouveaux produits

Les résultats de BRP pour son premier trimestre de 2024 sont conformes aux attentes des analystes et de la direction.

Le bénéfice par action à connu une hausse de 43% par rapport à l’année précédente, ce qui était attendu, la direction de BRP maintient donc ses prévisions pour 2024.

L’entreprise de Valcourt continue de voir une croissance de ses parts de marchés, en continuité avec l’année dernière, et ce malgré des activités de promotion toujours en deçà de leurs niveaux prépandémiques et de celles de ses compétiteurs.

Les programmes de promotion des ventes sont revenus, mais se limitent, pour le moment à subventionner les taux d’intérêt.

La direction de BRP assure que ses programmes incitatifs sont alignés avec ceux de ses concurrents dans le secteur nautique alors que les promotions s’appliquent uniquement aux modèles 2022.

Alors que les programmes promotionnels semblent sous contrôle, l’analyste de Stifel GMP, Martin Landry, pense que la dynamique pourrait changer alors que les niveaux d’inventaire sont revenus à la normale.

Du côté des motoneiges, BRP a vu la prévente de ses modèles 2024 battre sa prévision de 25%, c’est donc environ 50% de sa production annuelle prévue qui est déjà vendue. Un sommet historique pour la société, si on exclut la période de la COVID.

«C’est un signe positif que la demande des consommateurs pour les sports motorisés reste forte», dit Martin Landry, analyste à Stifel GMP.

Avec la visibilité de ses ventes de motoneiges, BRP a rehaussé ses prévisions de revenus pour le segment saisonnier et prévoit maintenant des revenus à l’équilibre avec l’an dernier alors qu’elle prévoyait plus tôt une baisse de l’ordre de 2%.

Au premier trimestre, l’entreprise a vu une baisse de ses ventes de produits nautiques de l’ordre de 3% par rapport au même trimestre l’an dernier. BRP attribue cette baisse aux problèmes d’approvisionnement et revoit à la baisse ses prévisions de croissance entre 35 et 40% alors qu’elle prévoyait une croissance de revenus entre 45 et 50% sur l’année dernière.

Les commentaires sur le nouveau ponton Manitou sont encourageants et l’entièreté de la production annuelle est déjà vendue. «C’est un signe positif et un indicateur sur la capacité de BRP à introduire de nouveaux produits», pense Martin Landry.

Les prix des produits usagés ont commencé à descendre, mais BRP souligne que la différence avec le prix avec les produits neufs est encore assez faible pour que cela n’influence pas ses ventes.

Martin Landry prévoit que 2024 sera une bonne année pour l’introduction de nouveaux produits chez BRP, alors que les dépenses de capitaux ont augmenté dans les trois dernières années et que les problèmes de chaîne d’approvisionnement sont derrière elle. Il s’attend à ce que le capital soit redéployé vers création de nouveaux produits. L’analyste s’attend aussi à ce que les nouveaux produits soient dévoilés en août, lors d’une journée de présentations aux concessionnaires.

Les estimations de Martin Landry reste inchangées et sont alignées avec les prévisions de la direction, il maintient sa recommandation d’achat et un cours-cible sur un an de 150 $, basé sur un multiple de 7,5x le BAIIA et de 10,5x le bénéfice par action prévus pour 2025 ainsi que la valeur actuelle des flux de trésorerie.

Matthieu Hains