La Banque Royale a divulgué pour son 4e trimestre un bénéfice par action de 2,71$, alors que le consensus des analystes prévoyait 2,81$. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Banque Nationale, Banque Royale et BRP? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Banque Nationale (NA, 95,84$): l’analyste de Desjardins abandonne sa recommandation d’achat
Le titre de la banque québécoise n’échappe pas au recul qui fait rage sur les marchés boursiers présentement ayant perdu environ 8% de sa valeur depuis un peu plus d’une semaine. Et la divulgation de ses résultats du 4e trimestre hier matin n’a rien fait pour aider, semble-t-il, car le titre a reculé de près de 3,5 % durant la séance.
Les bénéfices par action ont été de 2,21$ alors que Doug Young, analyste chez Desjardins, avait prévu 2,22$ par action. Mais lorsque mesuré sur la base avant impôts et provision pour pertes, les bénéfices ont été de 8% inférieurs à la prévision de l’analyste. Toutes les divisions ont raté ses prévisions, la plus importante étant le secteur des marchés des capitaux.
Conséquence de ces résultats, l’analyste abandonne sa recommandation d’achat pour le titre et suggère maintenant de simplement conserver le titre. Il diminue son cours cible de 108$ à 105$, estimant qu’il y a peu de place présentement pour une expansion de son multiple d’évaluation.
De plus, l’analyste rappelle que le succès de la banque repose beaucoup sur les marchés des capitaux, et il craint un ralentissement dans ce secteur au cours de la prochaine année.
Toutefois, parmi les éléments positifs, l’analyste note les tendances au chapitre du crédit où les mauvais prêts et les radiations nettes ont diminué par rapport au trimestre précédent, ainsi que la croissance de 12% des prêts au Canada.
De plus, la banque entend implanter un programme lui permettant de racheter jusqu’à 2% de ses actions en circulation. La direction annonce également une hausse de son dividende trimestriel de 23%.
Mais au chapitre des facteurs qui inquiètent, l’analyste cite les bénéfices avant impôts et provisions des opérations bancaires canadiennes qui ont été de 3% inférieurs à sa prévision à la suite principalement d’un ralentissement des activités de sa clientèle sur le marché obligataire.
Banque Royale (RY, 125,74 $): malgré des résultats décevants, le message de la direction demeure très positif
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La plus grosse banque canadienne a divulgué pour son 4e trimestre des bénéfices par actions de 2,71$, alors que le consensus des analystes prévoyait 2,81$.
Ce résultat incluait toutefois certains d’éléments inhabituels expliquant environ 0,10$ par action, précise Doug Young, analyste chez Desjardins.
Sur une base avant impôts et provisions pour pertes, les bénéfices ont été inférieurs de 4% à la prévision de l’analyste. Il note que les bénéfices du secteur des marchés des capitaux et de celui des prêts aux entreprises ont excédé ses prévisions, mais que ceux de la gestion de patrimoine, des services aux investisseurs et aux trésoreries et les opérations bancaires canadiennes ont raté ses cibles.
Chez les facteurs positifs, l’analyste note que les tendances au niveau du crédit sont bonnes et que les bénéfices avant impôts et provisions de la division des marchés des capitaux ont excédé ses prévisions de 8%.
De plus, l’analyste note que la direction entend racheter jusqu’à 3% de ses actions en circulation et qu’elle augmente comme prévu son dividende de 11%.
Par ailleurs, les bénéfices avant impôts et provisions des opérations bancaires canadiennes ont été de 6% inférieurss aux prévisions de l’analyste, et ceux du secteur de la gestion de patrimoine de 15%.
Bien que ces résultats n’ont pas eu l’air de plaire à la direction, son message est clair, selon l’analyste. Au sortir du 4e trimestre, le momentum de tous ses secteurs d’activités demeurent forts. Pour sa part, l’analyste croit que la hausse éventuelle des taux d’intérêt devrait lui être profitable et que les perspectives concernant les pertes sur prêts sont meilleures.
Conséquemment, l’analyste réitère sa recommandation d’achat, et son cours cible demeure à 143$.
BRP (DOO, 98,72 $): des perspectives positives si les difficultés des chaînes d’approvisionnement s’estompent
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Lorsque BRP avait divulgué ses résultats du trimestre précédent, le cours de l’action avait explosé, passant de 101 $ à 125 $ durant les 2 séances qui suivirent.
Mais l’histoire est bien différente cette fois-ci alors que la divulgation de ses résultats du 3e trimestre, bien qu’ils soient intéressants, a été suivie par une séance boursière très volatile qui se termina sur une perte un recul du titre de plus de 2%. Le cours de l’action a régressé durant tout le trimestre, et il se retrouve aujourd’hui à un niveau inférieur à celui d’avant la divulgation des résultats du trimestre précédent.
Toutefois, cela n’empêche pas la direction de l’entreprise de réitérer sa confiance de réaliser une croissance de ses bénéfices par action de plus de 10% au cours de sa prochaine année financière, indique Cameron Doerksen, analyste à la Banque Nationale.
L’analyste s’appuie entre autres sur le fait que l’entreprise prévoit une hausse significative de la demande de ses distributeurs dont les inventaires sont actuellement à la baisse de 74% comparativement au niveau d’il y a deux ans.
La demande des consommateurs semble également très positive, selon la direction. Les commandes pour les Sea-Doo et les pontons sont 4 fois supérieures à ce qu’elles étaient au même moment l’an dernier, et les unités de motoneiges vendues sont à un niveau record, note l’analyste.
Celui-ci maintient sa cote «surperformance», en abaissant toutefois son cours cible sur un an de trois dollars, lui qui passe de 131$ à 128 $.
Les revenus de BRP au 3e trimestre ont été de 1 588 millions $, en baisse de 5,2% comparativement au trimestre correspondant de l’année précédente. L’analyste de la Nationale avait prévu 1 693 millions $. Les ventes au détail en Amérique du Nord ont diminué de 20% durant le trimestre comparativement à l’année précédente, principalement à cause des contraintes des chaines d’approvisionnement qui ont forcé la firme à réduire ses livraisons aux distributeurs.
Les bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) ont néanmoins atteint 252 millions alors que l’analyste avait prévu 237 millions $.