Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

À surveiller: Banque Nationale, Banque Scotia et Microsoft

Dominique Beauchamp|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Banque Nationale, Banque Scotia et Microsoft

La Banque Nationale devrait dévoiler une hausse de 32% de son bénéfice demain. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Banque Nationale, Banque Scotia et Microsoft? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Banque Nationale (NA, 99,54$): un troisième trimestre moins éclatant que les deux derniers en vue

L’abolition des commissions de courtage direct par la Banque Nationale sur les transactions en ligne a volé la vedette la veille des résultats bancaires, mais Meny Grauman de Banque Scotia s’est attardé au troisième trimestre qui sera dévoilé le 25 août.

L’analyste prévoit pour la banque une performance, mitoyenne. La hausse de 32% du bénéfice à 2,25$ par action, se compare au rebond estimé de 44% pour l’ensemble des banques grâce au renversement des provisions pour les pertes sur prêts constituées un an plus tôt et à la performance de la gestion du patrimoine.

Ces attentes mitoyennes reflètent le fait que l’institution québécoise avait particulièrement bien fait lors des deux trimestres précédents.

Malgré tout, Meny Grauman juge que la banque mérite une plus-value par rapport à son secteur étant donné le rendement élevé de l’avoir des actionnaires et de l’actif. Il lui accorde donc un multiple de 11,5 fois les bénéfices projetés en 2022

Aussi, les clients québécois ont plus d’épargne et moins de dettes que la moyenne canadienne tandis que le marché immobilier résidentiel souffre moins de surchauffe qu’ailleurs au pays.

«Les dirigeants ont fait part d’un grand optimiste au sujet des perspectives de la reprise après la pandémie», a-t-il ajouté.

Le départ à la retraite du PDG en octobre pourrait s’avérer un léger vent de dos pour le titre étant donné la feuille de route de création de valeur de Louis Vachon et du rôle de porte-parole pour l’industrie auquel il se prêtait, écrit Meny Grauman.

Aussi, la banque est susceptible d’augmenter son dividende plus que celui des autres banques dès que les autorités réglementaires le permettront, probablement au premier trimestre de 2022.

«Si l’institution voulait revenir à un ratio de distribution de 42% ses bénéfices, le dividende pourrait bondir de 26% en fonction du bénéfice de 8,54$ prévu en 2022», estime l’analyste de Scotia. La banque verse actuellement le tiers de ses bénéfices en dividendes, un ratio bien en deça de la fourchette de 40 à 50% du secteur.

Meny Grauman renouvelle sa recommandation d’achat et relève son cours-cible de 104 à 109$.

Banque Scotia (BNS, 80,23$): mieux que prévu malgré les pressions en Amérique latine 

Banque Scotia (BNS, 80,23$): mieux que prévu malgré les pressions en Amérique latine 

La Banque Scotia a ouvert le bal des résultats trimestriels avec un bénéfice ajusté de 2,01$ par action, soit 6% de plus que les prévisions de Canaccord Genuity.

Scott Chan attribue ces meilleurs résultats que prévu entièrement à la réduction de 86% des provisions pour pertes sur prêts de 2,18 milliards de dollars à 380 M$ qui a ajouté 0,11$ par action au bénéfice, dans une note préliminaire.

Le renversement de provisions antérieures de 461 M$ a compensé pour les provisions totales pour prêts douteux de 841 M$, majoritairement à l’étranger.

Les revenus ont augmenté d’à peine 0,3% tandis que les dépenses ont crû de 1,4%, d’où le recul de 1% du bénéfice avant dotation aux pertes de crédit et impôts, l’étalon de mesure de la performance bancaire.

Au Canada, les revenus et le bénéfice avant dotation aux pertes de crédit et impôts ont avancé de 12% et 15% respectivement grâce au contrôle des dépenses qui ont augmenté de 8%. Les provisions pour pertes sur prêts ont chuté de 91% puisque la reprise économique a amélioré la capacité des emprunteurs à faire face à leurs obligations. Les prêts personnels et à la consommation sont toutefois restés stables.

Les marges d’intérêt canadiennes ont baissé de trois points de pourcentage puisque la hausse de 12% des dépôts a dépassé celle de 7% des prêts.

En revanche, les activités en Amérique latine ont tiré les résultats vers le bas. Le bénéfice avant dotation aux pertes de crédit et impôts a baissé d’un pourcent en raison du recul des de 27 points de pourcentage des marges d’intérêt au Pérou et en Colombie, malgré la diminution de 11% provisions pour pertes.

Les activités des marchés des capitaux ont souffert de la moins grande volatilité qui a réduit la négociation de titres, mais la gestion du patrimoine a mis l’épaule à la roue pour un septième trimestre d’affilée, note l’analyste. Le bénéfice avant dotation aux pertes de crédit et impôts de cette division a bondi de 18% grâce au bond de 18% des revenus d’honoraires et de commissions.

En attendant d’en apprendre plus au sujet des perspectives lors de la téléconférence, Scott Chan recommande de conserver le titre et ne touche pas à son cours-cible de 83$.

Microsoft (MSFT, 304,65$ US): hausse moyenne de 15% des prix d’Office 365 pour la première fois

Microsoft (MSFT, 304,65$ US): hausse moyenne de 15% des prix d’Office 365 pour la première fois 

À partir du 1er mars, les prix de la suite Office 365 en entreprise augmentent de 15% en moyenne pour la première fois depuis son lancement en 2011. Rishi Jaluria, de RBC Marchés des capitaux, juge cette hausse «raisonnable» étant donné toutes les fonctionnalités collaboratives et de productivité ajoutées depuis dix ans.

L’analyste n’augmente pas son cours-cible de 365$ US pour autant. Cet objectif équivaut déjà à 33 fois le bénéfice prévu en 2022, une évaluation qu’il justifie par l’importante part de marché de plusieurs segments névralgique des logiciels ainsi que l’élan solide du service infonuagique Azure et du logiciel de collaboration Teams.

À cet égard, Rishi Jaluria considère que Microsoft vise juste en offrant à tous les clients commerciaux la fonctionnalité d’appel hors de l’application de communication Teams, jusqu’ici réservée aux seuls abonnés de la suite E3. Cette décision devrait stimuler l’adoption de Teams qui bénéficie déjà du travail à domicile ou hybride, sans trop nuire à l’abonnement E3 plus cher. «Teams est un élément critique de la croissance commerciale de Microsoft», précise l’analyste de RBC.

Ensemble, Office 365, Teams et Azure offrent des années de croissance tandis que les économies d’échelle amélioreront les marges, entrevoit l’analyste. «La conjoncture actuelle favorise l’adoption de l’infonuagique et des logiciels de collaboration en entreprise pour gagner en flexibilité», ajoute-t-il

De meilleures marges, surtout pour la solution Azure, le contrôle des coûts et les rachats d’actions devraient ensemble procurer une croissance annuelle enviable de 10 à 14% des bénéfices par action.

«Bon deuxième derrière Amazon, Azure peut encore multiplier sa taille étant donné la quantité de tâches qui migrent sur les plateformes infonuagiques performantes et évolutives», conclut-il pour étayer sa recommandation d’achat.