À surveiller: Banque Nationale, Banque Scotia et Palo Alto
Dominique Beauchamp|Publié le 24 août 2022La troisième grande banque à dévoiler ses résultats surpasse légèrement le consensus au troisième trimestre. (Photo: Romeo Mocafico pour Les Affaires)
Que faire avec les titres de Banque Nationale, Banque Scotia et Palo Alto Networks? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Banque Nationale (NA, 92,26 $): la banque québécoise fait bonne figure au troisième trimestre
La troisième grande banque à dévoiler ses résultats surpasse légèrement le consensus au troisième trimestre avec un bénéfice en baisse de 2% à 2,35 $ par action. Scott Chan de Canaccord Genuity avait plutôt prédit 2,22 $.
À l’ouverture, son action bouge peu en attendant la téléconférence de 13 heures.
Essentiellement, la banque a profité de la hausse des revenus de tous ses secteurs d’exploitation qui au total ont porté la progression des revenus nets d’intérêt à 8%, précise l’analyste dans une note préliminaire.
Les résultats nets avant dotations aux pertes de crédit et charge d’impôts ont crû de 9% et toutes les divisions ont fait leur part. Cette mesure est l’étalon qu’utilisent les analystes pour évaluer la performance «de base» des banques.
La banque québécoise a de nouveau accru ses provisions pour pertes sur prêts étant donné la détérioration de la conjoncture économique après les avoir réduites lors de la reprise, après le confinement pandémique. Les provisions de 57 millions de dollars se comparent au renversement de 45 M$, un an plus tôt. Celles-ci sont néanmoins inférieures au consensus de 73 M$.
La division internationale qui chapeaute le prêteur spécialisé américain Credigy et la banque cambodgienne ABA Bank a produit des résultats plus mitigés. Le bond de 42% des prêts et de 29% des dépôts au Cambodge a été contrebalancé par le déclin de 9% des revenus de Credigy qui a aussi dévalué certains prêts.
Pour 2022, l’institution québécoise continue de prévoir que les dotations aux pertes de crédit ne dépasseront pas 15 points de pourcentage de l’encours total des prêts.
À l’instar de ses rivales, la principale division des particuliers et des entreprises fait bonne figure. La hausse de 13% des revenus a surpassé celle de 9% des frais autres que d’intérêts si bien que les résultats nets avant dotations aux pertes de crédit et charge d’impôts ont bondi de 18%, indique l’analyste. Les prêts continuent d’augmenter à bon rythme, les prêts commerciaux en tête.
La marge nette d’intérêts a aussi augmenté de 2,09 à 2,17%, signale aussi Scott Chan.
Contrairement aux banques Scotia et Royale, la division des marchés des capitaux a bien fait, avec une hausse de 14% des résultats avant dotations aux pertes de crédit et charge d’impôts, menée par le bond de 32% des activités sur les marchés mondiaux.
Avant la téléconférence, Scott Chan ne touche pas à son cours cible de 101 $ qui justifie de conserver le titre.
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Bien qu’un taux d’imposition avantageux ait embelli la hausse de 4,7% du bénéfice de base ajusté et dilué à 2,10 $ par action au troisième trimestre, Scott Chan de Canaccord Genuity juge que le recul récent de 7% du titre est «excessif».
Le recul du taux d’imposition a ajouté 0,14 $ au bénéfice trimestriel.
Plus indulgent que la plupart de ses collègues, l’analyste fait valoir que les activités principales de prêts et de dépôts personnels et commerciaux ont pourtant été solides, en particulier au Canada où les revenus nets ont crû de 12%.
La gestion du patrimoine a aussi bien résisté à la dépréciation de l’actif en gestion provoquée par la chute des marchés, affichant un déclin de seulement un pour cent des profits.
De plus, la banque indique que la «santé financière» des emprunteurs, tant les entreprises que les particuliers, se compare encore bien à celle qui prévalait avant la pandémie. Scott Chan dit toutefois surveiller la conjoncture économique de près étant donné que les marchés d’Amérique latine procurent 15% des profits avant impôts et provisions pour pertes sur prêts des activités bancaires de base.
Au troisième trimestre, ces profits ont augmenté de 7% grâce à la hausse de 3% des revenus et à un bon contrôle des dépenses, précise l’analyste. La banque a notamment fermé 10% de ses succursales et a réduit ses effectifs à temps plein de 7% dans ses marchés étrangers.
La hausse de 3 à 4% des prêts commerciaux et hypothécaires et de 6% des cartes de crédit, par rapport au trimestre précédent, suggère par ailleurs que la division bancaire internationale dépassera légèrement ses objectifs de croissance avec une hausse annuelle de 10% des prêts, croit-il.
Plus important encore, les mauvaises créances à l’étranger se portent mieux que ce que craignait la haute direction. Le ratio qui exprime les provisions pour pertes sur prêts en proportion des prêts totaux est inférieur aux prévisions internes et aux niveaux d’avant la pandémie. La banque a toutefois accru ces provisions pour pertes sur prêts personnels par rapport au deuxième trimestre en raison des conditions économiques sur les marchés internationaux.
Malgré ce bilan assez rassurant, l’analyste abaisse son cours cible de 89 à 86,50 $ pour s’ajuster aux nouvelles prévisions de revenus autres que d’intérêts.
Il diminue légèrement aussi le multiple de 10,4 à 10,2 fois les bénéfices prévus dans 12 mois qu’il accorde au titre ce qui rétablit l’évaluation à sa moyenne. L’action est historiquement 3% moins chèrement évaluée que ses semblables.
Pour l’instant, ses prévisions de bénéfices baissent d’un pour cent à 8,52 $ par action 2023, soit une croissance nulle par rapport à 2022.
«Il sera difficile pour toutes les banques d’accroître leurs profits en 2023 puisque les provisions pour pertes sur prêts se feront davantage sentir sur les résultats», explique-t-il.
Toutefois, l’évaluation de Banque Scotia est attrayante. Les activités liées aux marchés des capitaux devraient aussi se rétablir après six mois difficiles et ajouter de nouveau aux profits.
En Amérique latine, les marges devraient s’améliorer une fois que la hausse des intérêts prélevés sur les prêts rattrapera le décalage sur l’augmentation des intérêts versés sur les produits d’épargne.
Scott Chan réitère donc sa recommandation d’achat puisque le titre offre un rendement total potentiel de 17%, incluant le dividende de 5,2%.
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Daniel Ives de Wedbush Securities est l’un des onze analystes à avoir relevé son cours cible en réaction aux «excellents résultats» du quatrième trimestre.
L’action a d’ailleurs bondi de 12,5%, le 24 août avant de se replier un peu.
Les revenus de 1,55 milliard de dollars américains, en hausse de 27%, ont atteint le haut de la fourchette des orientations financières de la société et ont surpassé le consensus.
La marge d’exploitation de 20,8% a aussi dépassé les estimations de Daniel Ives (de 17,1%) ainsi que le consensus (de 20,4%).
Le bénéfice net ajusté (non conforme aux normes comptables établies) de 2,39 $ US par action, en hausse de 49%, est aussi 5% plus élevé que prévu.
Les orientations pour l’année 2023 ont aussi agréablement surpris. La société prévoit une hausse de 25% des revenus (entre 6,85 à 6,9 G$ US) et des bénéfices (entre 9,40 et 9,50 $ US par action), tous deux supérieurs au consensus.
De plus, la société a accru de 915 M$ US le programme annuel de rachat de ses actions et a annoncé la division de ses actions à raison de trois pour une.
Le spécialiste profite à la fois de la demande pour ses produits en raison des menaces croissantes à la protection des données et de sa stratégie qui vise à simplifier l’architecture de sécurité des clients, se réjouit-il.
«Le bond époustouflant de 44% des revenus totaux facturés (qui incluent les revenus différés nets) a été la vedette du trimestre», indique Daniel Yves qui croit que la société offre les bons produits au bon moment aux clients de toute taille qui migrent sur le nuage.
Palo Alto devrait profiter de la manne des dépenses de cybersécurité de la part des entreprises pour plusieurs années encore, malgré le contexte économique incertain.
«La meilleure performance que prévu des ventes de produits (en hausse de 20%) indique que la société capte bien les commandes qui passent, malgré les problèmes de chaîne d’approvisionnement. Elle amorce 2023 sur un bon élan», évoque-t-il.
Daniel Ives note que les revenus récurrents des solutions de protection de nouvelle génération ont bondi de 60% à 1,89 G$ US, au quatrième trimestre.
En conséquence, l’analyste de Wedbush augmente de 6% ses prévisions de bénéfice pour le premier trimestre de 2023 à 2,05 $ US par action et de 4% celles pour 2023 à 9,45 $ US par action. Pour 2024, il présente une première prévision de 11,20 $ US par action, soit 18,5% de plus qu’en 2023.
Son cours cible passe de 580 à 620 $ US.
Après un rebond de 30% depuis la mi-mai, l’action s’échange à un fort multiple de 53,8 fois le bénéfice prévu en 2023.