Que faire avec les titres de Banque Nationale, Lightspeed et MTY?
Que faire avec les titres de Banque Nationale, Lightspeed et MTY? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Banque Nationale (NA, 72,59$): la banque est plus qu’un refuge de pandémie
Meny Grauman, de Banque Scotia, prend le contrepied de ses collègues au sujet de la Banque Nationale qu’il juge sous-évaluée par rapport à ses semblables en fonction des bénéfices qu’il prévoit pour 2022.
Son positionnement régional et la moins grande part de ses prêts aux industries cycliques en ont fait un choix prudent pendant la pandémie, explique-t-il.
Maintenant que la fin de la pandémie se dessine, les investisseurs seront tentés de favoriser d’autres institutions, mais Meny Grauman croit que la banque québécoise reste un bon choix.
L’analyste augmente ses prévisions de bénéfices de 13% pour 2021 et de 4% pour 2022 en raison des meilleures perspectives que prévu en ce qui a trait aux prêts et aux dépenses ainsi que pour la division des marchés financiers.
En 2021, le bénéfice avant provisions et avant impôts ne répétera pas la hausse de 9% de 2020, mais Meny Grauman mise sur une amélioration d’un pourcent malgré les pressions sur les marges.
La banque a notamment dévalué certains actifs intangibles de 71 millions de dollars (0,10$ par action) et a comptabilisé des indemnités de départ de 48 millions de dollars (0,15$ par action). Ces deux mesures économiseront 43 M$ en 2021 et 50 M$ en 2022.
Le rachat du reste (20%) de sa filiale américaine de prêts spécialisés Credigy ajoutera aussi 0,07$ par action aux bénéfices.
Combinés aux provisions pour pertes sur prêts estimées en 2021 (de 25 à 35 points de pourcentage de l’ensemble des prêts), tous ces éléments contribueront ensemble 0,50 à 0,60$ par action au bénéfice de 2021.
Au total, Meny Grauman augmente ses prévisions de bénéfice de 6,10 à 6,97$ pour 20201 et celles pour 2022 passent de 6,71 à 7$ par action.
L’analyste augmente aussi son cours cible de 83 à 88$, ce qui offre un rendement potentiel de 25,1%, incluant le dividende de 3,9%.
Après un regain de 12,5% en novembre, le titre s’échange à un multiple de 10,4 fois le bénéfice que prévoit l’analyste en 2022.
En fonction du consensus, l’évaluation de 9,9 fois de la banque québécoise se compare à la moyenne de 10,4 fois pour les grandes banques.
Lightspeed POS (LSPD, 78,06$): un milliard pour des revenus de 116 M$ de plus
Lightspeed POS (LSPD, 78,06$): un milliard pour des revenus de 116 M$ de plus
Coup sur coup, le fournisseur de solutions infonuagiques de commerce omnicanal avale deux rivaux américains pour un milliard de dollars canadiens afin d’accélérer sa capacité à répondre à l’accélération numérique des commerçants et restaurants.
«Il est clair que Lightspeed n’est pas gênée de déployer son capital dans le climat actuel afin de mieux se positionner pour la reprise», évoque Thanos Moschopoulos, de BMO Marchés des capitaux.
ShopKeep (payé 403 M$US) et Upserve (payé 430 M$US) hausseront les revenus de Lightspeed de 50% et amélioreront «considérablement sa position concurrentielle», affirme l’analyste.
Malgré le fort prix payé, soit 8,8 et 10,8 fois les revenus respectifs des deux proies, l’analyste se concentre sur les avantages des deux transactions: Lightspeed élimine deux concurrents américains, accroît les capacités de sa plateforme et augmente fortement sa taille dans la restauration (avec 16 000 à 19 000 établissements aux États-Unis).
Lightspeed concurrence Toast et TouchBistrot aux États-Unis, mais seulement 58% des 107 000 établissements servis se situent en Amérique du Nord. Les autres sont en Europe et ailleurs dans le monde.
Quelque 90% des clients actuels d’Upserve intègrent le paiement dans leurs fonctionnalités. Cette part est de 50% pour les commerces de ShopKeep, estime-t-il. Si Lightspeed réussit à migrer ces clients à sa propre solution de paiement, elle pourra ainsi capter une part de la valeur des transactions et relever le revenu mensuel par abonné et par le fait même ses marges.
En intégrant les logiciels de gestion des horaires et de l’approvisionnement des ingrédients, d’analyse des achats des clients et des commentaires sur les médias sociaux à sa plateforme, Lightspeed devient un meilleur guichet unique pour les restaurateurs.
Malgré la hausse de 41% du nombre d’actions en circulation depuis août 2019, Thanos Moschopoulos hausse son cours cible de 68 à 80$.
MTY (MTY, 51,69$): le franchiseur tient bon en attendant l’étincelle du vaccin
MTY (MTY, 51,69$): le franchiseur tient bon en attendant l’étincelle du vaccin
Nick Corcoran, d’Acumen Capital, a refait le point avec les dirigeants du Groupe d’alimentation MTY juste avant la fin d’année du 30 novembre.
Le portrait a peu changé. Les mesures de confinement affectent le réseau de restauration différemment d’une région à l’autre tandis que les chaînes Papa Murphy’s et Cold Stone performent encore bien.
En Californie par contre, les mesures nuisent aux ventes de certaines enseignes dont Baja Fresh et The Counter.
Après un bon mois de septembre, les nouvelles restrictions au Québec et en Ontario ont recommencé à affecter les franchisés dans ces deux provinces, en octobre.
Pas de nouveau non plus au sujet des fermetures temporaires de restaurants au quatrième trimestre. Environ 5% du réseau total était fermé pendant cette période, soit environ 364 en septembre et 339 en octobre.
Malgré les difficultés de la pandémie, le réseau continue de procurer au franchiseur de solides flux de trésorerie libres.
En attendant la reprise, MTY continue de rembourser sa dette, après l’avoir réduit de 60 millions de dollars aux deuxième et troisième trimestres.
Aucune acquisition n’est prévue puisque les candidates potentielles connaissent soit des difficultés ou sont encore trop chèrement évaluées. MTY continue de viser des achats de taille moyenne, de l’ordre de 25 à 100 M$.
Il est possible que MTY rétablisse son dividende à la réunion de conseil d’administration qui se tiendra en janvier ou lors du dévoilement des résultats annuels en février.
La vaccination de masse l’an prochain s’avérera un important catalyseur pour MTY l’an prochain, se réjouit Nick Corcoran.
En prévision du retour à la normale des opérations, l’analyste hausse le multiple d’évaluation qu’il accorde à MTY de 11 à 12 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2021. Son cours cible passe ainsi de 54 à 62$.
Ce multiple correspond à la moyenne de 11,9 fois entre 2015 et 2019, avant la pandémie, précise-t-il.
«Le groupe est fondamentalement solide. Le vaccin éliminera toutes les préoccupations au sujet du bilan et de la santé des franchisés», prévoit l’analyste.
À son avis, le titre de MTY sera réévalué à la hausse à mesure que les investisseurs réaliseront la part élevée (31%) que la chaîne Papa Murphy’s contribue au chiffre d’affaires du réseau, que le franchiseur croît même sans l’effet des acquisitions tout en poursuivant sa stratégie rentable d’acquisitions.