(Photo: lesaffaires.com)
Que faire avec les titres de Banque Nationale, Savaria et Loblaw? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Banque Nationale (NA, 77,11$): bond de 29% du bénéfice par action
La banque québécoise commence son année en force avec une hausse de 29% du bénéfice par action surtout grâce à la performance des activités non bancaires, comme ses semblables.
Le bénéfice de 2,15$ a facilement dépassé le consensus de 1,71$ des analystes. L’action a d’ailleurs gagné 5% le 24 février.
La gestion de patrimoine a accru son bénéfice de 20%, celle des marchés financiers de 37% et celle du financement spécialisée (Credigy) et du financement international (la banque cambodgienne ABA Bank) de 60%.
Scott Chan de Canaccord Genuity juge que le bénéfice est de haute qualité puisque la banque québécoise n’a pas renversé de provisions sur les prêts performants contrairement à la Banque BMO et à la Banque Royale.
«Si l’économie continue à prendre du mieux, la banque pourrait à son tour récupérer une partie des réserves prudentes constituées à mi-année en 2020, ce qui soulèverait ses bénéfices», explique l’analyste.
La banque a tout de même inscrit des provisions pour pertes sur prêts de 84 millions de dollars, nettement moins que les 144 M$ qu’avait prévu Scott Chan.
Scott Chan se dit très satisfait de la rentabilité des activités bancaires de base dont le bénéfice avant dotations aux pertes de crédit et charge d’impôts, le nouvel étalon de rentabilité de toutes les banques, a crû de 18%. «C’est mieux que la croissance de 16% dévoilée par la Banque BMO hier», précise-t-il.
La croissance du crédit aux particuliers a augmenté de 6%, tandis que celle pour les entreprises a crû de 3%.
Les dépenses autres que d’intérêts des activités bancaires canadiennes ont augmenté de seulement 1% si bien que le ratio d’efficience s’est amélioré de 54,5 à 54,3%.
Ces dépenses ont plus fortement augmenté pour toutes les autres divisions et filiales, mais dans une moindre mesure que les revenus d’où la hausse des bénéfices de chacune d’entre elles.
La banque a aussi accru le rendement des capitaux propres de 18,3 à 21,1%, au premier trimestre. Elle termine ce trimestre avec un ratio des fonds propres réglementaire de catégorie 1 solide de 11,9%.
Scott Chan se dit aussi encouragé par l’aperçu qu’a fourni la banque quant aux perspectives de 2021. Elle prévoit désormais une croissance de 5 à 9% du bénéfice avant dotations aux pertes de crédit et charge d’impôts alors qu’au trimestre antérieur l’institution s’était contentée de dire qu’elle s’attendait à ce que ce repère de rentabilité s’améliore.
Credigy et ABA Bank devraient aussi produire une croissance supérieure de leurs bénéfices à 10% en 2021.
Scott Chan y voit un signe de confiance de la part des dirigeants dans la sortie de crise pandémique.Avant d’avoir pris connaissance de tous les états financiers et d’avoir assisté à la téléconférence de 13h, l’analyste ne touche pas à son cours-cible de 76$. Il recommande toujours de conserver le titre.
Savaria (SIS, 17,71$): un autre analyste s’enthousiasme de l’achat transformationnel de Handicare
Savaria (SIS, 17,71$): un autre analyste s’enthousiasme de l’achat transformationnel de Handicare
Maintenant que Savaria a complété deux placements d’actions totalisant 191 millions de dollars, Derek Lessard de TD Valeurs mobilières peut donner son avis sur l’achat «transformationnel» du fabricant suédois de sièges d’escalier Handicare AB, annoncé le 27 janvier.
«Nous avions précédemment cité Handicare (le principal rival en Bourse) en tant que cible potentielle pour Savaria et nous continuons de croire que cette transaction est stratégiquement logique», évoque l’analyste.
L’acquisition crée un leader mondial de l’accessibilité, une industrie offrant d’intéressantes perspectives de croissance à long terme.
Handicare renforce davantage la part de marché dominante de Savaria en Europe (à 37%) et aux États-Unis (à 58%) dans l’accessibilité.
Le potentiel de synergie est important puisque les deux organisations pourront réciproquement offrir leurs produits sur les marchés. Derek Lessard donne en exemple la vente des ascenseurs résdentiels de Savaria aux clients de Handicare.
La mise en commun des achats pourrait procurer des économies annuelles de 12 millions de dollars d’ici deux ans, ce qui équivaut à 30% du bénéfice d’exploitation de Handicare. L’analyste rappelle que l’intégration de la Suisse Garaventa, acquise en 2018, a ultimement procuré des synergies de 50% à Savaria.
Les deux organisations bénéficient de marchés et de clients complémentaires. Ainsi, Handicare est plus présente en Europe avec son siège d’escaliers et sert des centres de soins actifs alors que Savaria est mieux positionnée dans le segment des lève-personne dans les centres pour personnes âgées en Amérique du Nord.
L’action de Savaria a gagné plus de 9% depuis l’annonce de la transaction, mais elle ne reflète pas tout le potentiel de cet achat «stratégique» qui double les revenus à 700 M$. Les profits devraient éventuellement suivre, fait valoir Derek Lessard.
À mesure que les synergies apparaîtront et que la société réduira sa dette, le titre devrait s’apprécier en Bourse, entrevoit-il.
L’achat de 521 millions de dollars augmente la dette de 600 M$ et le ratio qui compare la dette totale au bénéfice d’exploitation passe à 3,6 fois, mais cette mesure devrait diminuer à 3 fois au premier trimestre de 2022 puis à 2 fois à la fin de 2022, prévoit l’analyste.
Il recommande à nouveau l’achat du titre et hausse son cours cible de 15,50 à 22$, ce qui offre un rendement total potentiel de plus de 21%, incluant le dividende de 2,9%.
Ce cours cible représente un multiple de 13 à 14 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2022.
Loblaw (L, 61,77$): des résultats qui feront peu de vagues
Loblaw (L, 61,77$): des résultats qui feront peu de vagues
L’épicier et pharmacien dévoilera ses résultats annuels le 25 févier. Patricia Baker, de Banque Scotia, espère que Loblaw aura mieux performé que lors des deux trimestres précédents.
«Les résultats devraient toutefois faire peu de vagues puisque les épiciers sont retombés en défaveur en Bourse» maintenant que les investisseurs préfèrent les bénéficiaires du déconfinement et de la reprise économique mondiale.
L’analyste prévoit un bénéfice stable de 1,09$ par action si on ajuste les résultats en fonction de la semaine additionnelle que comptait le dernier trimestre de 2020.
Le rachat de 13 millions d’actions pendant le trimestre devrait contribuer 0,03$ à ce bénéfice.
L’épicier devrait avoir bénéficié du levier d’exploitation malgré les coûts additionnels associés à la COVID-19 (de 20 M$ par mois) et l’investissement dans sa plateforme en ligne.
D’ailleurs, Patricia Baker estime que les dépenses générales auront grimpé de 11,9% au quatrième trimestre, soit une proportion encore élevée de 21% les ventes.
Les ventes des épiceries ouvertes depuis plus d’un an devraient avoir augmenté de 6,7%, un rythme similaire à celui du troisième trimestre.
Shoppers/Pharmaprix devrait dévoiler une hausse plus modérée des ordonnances de 2% et des ventes de marchandises de 2,5%, en raison des restrictions sanitaires imposées à la fin du trimestre, estime Patricia Baker.
L’analyste attend peu de la division financière qui devrait avoir souffert des soldes plus faibles de ses cartes de crédit et d’honoraires réduits.
Malgré tout, les ventes accrues devraient relever le bénéfice d’exploitation de 6% à 1,27 milliard de dollars, prévoit l’analyste.
Elle augmente légèrement ses prévisions de bénéfices de 4,19 à 4,23$ par action pour 2021 et de 4,78 à 4,81$ pour 2022.
En attendant d’en apprendre plus sur les perspectives de la part des dirigeants, Patricia Baker prévoit au titre qu’elle ne recommande pas une performance égale à son industrie.