Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

À surveiller : Banque Nationale, Stella-Jones et Banque Scotia

Dominique Beauchamp|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller : Banque Nationale, Stella-Jones et Banque Scotia

(Photo: La Presse Canadienne)

Que faire avec les titres de Banque Nationale, Stella-Jones et Banque Scotia? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

 

Banque Nationale (NA, 103,16$): la banque québécoise se démarque au premier trimestre

La Banque Nationale a surpassé les attentes à plusieurs égards comme en témoigne l’appréciation de presque 3% de son action à mi-séance le 1er mars. 

Le bénéfice net ajusté de 2,56$ a fléchi de 3%, mais le consensus s’établissait à 2,37$ par action.

Scott Chan de Canaccord Genuity signale que les revenus et les profits avant charges d’impôts et dotation aux pertes sur crédit, l’étalon de la performance fondamentale des banques, ont avancé pour toutes les divisions.

Globalement, la hausse de 7% des revenus et de 29% des revenus nets d’intérêts ont compensé pour la hausse de 9% des dépenses, précise l’analyste. Résultat: les profits avant charges d’impôts et dotation aux pertes sur crédit ont augmenté de 5%.

La division principale de services bancaires aux particuliers et aux entreprises a accru ses revenus totaux de 17% à 1,1 milliard de dollars grâce à la croissance du nombre de prêts (+ 8%) et de la marge nette d’intérêts à de 2,05 à 2,35%. Ses profits avant charges d’impôts et dotation aux pertes sur crédit ont bondi de 29%.

La division de gestion de patrimoine a accru son bénéfice de 16% à un record tandis que ses profits avant charges d’impôts et dotation aux pertes sur crédit ont progressé de 18%. La hausse des taux d’intérêt a gonflé les revenus de 8% et a attiré des dépôts.

La division qui englobe le prêteur américain spécialisé Credigy et la banque cambodgienne ABA Bank ont aussi fait bonne figure. Chez ABA, le nombre de prêts a bondi de 31% tandis que les revenus ont augmenté de 14%.

Malgré ces solides résultats, Scott Chan ne touche pas à sa recommandation de «conserver» avant la téléconférence de 13h00. Le cours de la banque correspond déjà à son cours cible.

L’analyste attend d’en apprendre plus au sujet des provisions pour pertes sur prêts de 86 millions de dollars constituées au premier trimestre qui sont nettement inférieures à ses attentes de 132 M$ et au consensus de 96 M$.

L’institution continue de viser un ratio des réserves pour les pertes sur prêts dépréciés de 15 à 25 points de pourcentage soit une fourchette conforme à celle qui prévalait avant la pandémie.

Stella-Jones (SJ, 50,03$): la hausse des prix du rival américain Koppers de bon augure

Stella-Jones (SJ, 50,03$): la hausse des prix du rival américain Koppers de bon augure

La remontée de 6% du titre de Stella Jones, au cours des cinq dernières séances, peut être attribuée au dévoilement par son rival américain Koppers Holdings (KOP, 36,50 $US) de meilleurs résultats financiers que prévu et de solides perspectives.

L’accélération de la croissance de la division de Koppers qui se compare le plus à Stella-Jones est de bon augure pour le fabricant de poteaux et traverses de chemin de fer, estime Maxim Sytchev de la Financière Banque Nationale.

Stella-Jones divulguera ses résultats annuels le 8 mars, en matinée.

Au quatrième trimestre, les ventes de la division de traverses et de poteau de Koppers ont avancé de 24%, ce qui représente une accélération par rapport à la cadence de 11% du troisième trimestre et à celle de 4,5% du deuxième trimestre de 2022.

Les marges sont aussi passées de 4% à 6,9% depuis un an grâce à la hausse des prix de vente tant pour les poteaux que les traverses, à l’augmentation du nombre de traverses commerciales vendues et au meilleur taux d’utilisation de la capacité de production. D’autres hausses de prix sont également envisagées.

Pour 2023, Koppers prévoit que la division en question augmente ses revenus de 9% et son bénéfice d’exploitation de 37%.

L’amélioration de ces repères financiers de Koppers hausse les chances que les prochains résultats de Stella-Jones surpassent les attentes ou que la société relève ses orientations, l’analyste réitère néanmoins qu’après un gain de 21% en 2022, le «rapport risque-rendement du titre est devenu bien équilibré».

À ses yeux, «Stella Jones est une organisation de haute qualité qui cherche encore son identité, soit la croissance ou la valeur », renchérit-il.

L’analyste maintient donc la recommandation neutre, «performance égale au secteur», et son cours-cible de 54$.

Banque Scotia (BNS, 67,38$): un analyste retire sa recommandation d’achat

Banque Scotia (BNS, 67,38$): un analyste retire sa recommandation d’achat

La plus internationale des banques canadiennes a raté les attentes pourtant peu élevées des analystes au premier trimestre. Son action a d’ailleurs pâti de 5,7% en Bourse, le 28 février.

Scott Chan de Canaccord Genuity abaisse ses prévisions de bénéfices de 7% pour 2023 et de 4% pour 2024, réduit le multiple d’évaluation de 9,7 à 9,3 fois les profits qu’il accorde au titre et son cours cible de 82 à 75$.

L’analyste retire aussi sa recommandation d’achat parce que les marges d’intérêts de l’institution risquent de rester sous pression à court terme en raison des frais de financement plus élevés de la banque par rapport à ceux de ses rivales.

En plus, le nouveau président annoncera des changements stratégiques majeurs plus tard en 2023 ce qui embrouille les perspectives. L’analyste s’attend à ce que la banque serre la vis en Amérique centrale où les rendements sont inadéquats par rapport aux capitaux déployés. Le nouveau PDG veut aussi augmenter les dépôts des clients au Canada afin de réduire les frais de financement de l’institution qui prêtent ces capitaux ensuite à bon compte.

Au premier trimestre, les revenus totaux ont baissé d’un pourcent tandis que les dépenses d’exploitation ont augmenté de 6% en raison de la hausse des salaires et des coûts technologiques. Le bénéfice de base ajusté du premier trimestre a donc baissé de 14% à 1,85$ par action, alors que l’analyste avait prévu 2,07$. Le consensus était de 2,07$.

À l’international, les profits avant impôts et provisions pour perte sur prêts ont pourtant augmenté de 11%. Les activités de la banque au Chili, en Colombie, au Mexique et au Pérou ont accru leurs revenus de 8% tandis qu’un bon contrôle des coûts a compensé le léger déclin de la marge d’intérêts. L’institution s’attend à ce que cette marge s’améliore au deuxième semestre une fois que les taux cesseront de grimper.

Les prêts commerciaux ont crû de 13% et les hypothèques de 14% au premier trimestre à l’international, mais la remontée des provisions pour pertes sur prêts affaiblira la rentabilité au cours des prochains trimestres. Scott Chan prévoit que ces réserves passeront de 96 points de pourcentage de l’ensemble des prêts à la fourchette de 130 à 140 points qui prévalait avant la pandémie.

Au Canada, les profits avant impôts et provisions pour pertes sur prêts ont crû de 7%, une progression que Scott Chan juge décevante. Les frais d’exploitation ont augmenté de 13% tandis que la marge d’intérêts est restée inchangée à 2,26%.