À surveiller: Banque Royale, Parex Resources et CIBC
lesaffaires.com|Mis à jour le 04 septembre 2024(Photo: La Presse Canadienne / Andrew Vaughan)
Que faire avec les titres de la Banque Royale, Parex Ressources et CIBC ? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Banque Royale (RY, 119,45$US, 163,75$): mériter sa prime d’évaluation
Les pertes sur prêts du troisième trimestre ont été inférieures de 32% aux prévisions de Gabriel Dechaine, analyste de la Financière Banque Nationale.
Les taux de pertes sur créances irrécouvrables ont diminué dans l’ensemble de ses activités bancaires canadiennes et sur les marchés des capitaux.
L’amélioration du crédit dans les marchés des capitaux est remarquable, note l’analyste, ne serait-ce que parce que le taux de perte a été plus élevé au cours des cinq derniers trimestres, mais également en raison des pertes élevées sur les crédits à la consommation et des préoccupations liées au portefeuille de financement à effet de levier de la banque d’environ 20 milliards de dollars (G$).
La Royale a ajouté seulement 42 millions de dollars (M$) aux prévisions pour pertes sur créances ce trimestre, citant une confiance accrue dans les perspectives économiques de base de la banque.
En ce qui concerne l’avenir, la direction a réitéré son taux de pertes dépréciées de 30-35 points de base pour l’exercice 2024. Bien qu’aucune indication n’ait été donnée pour 2025, Gabriel Dechaine pense que ce taux pourrait être plus élevé, 35-40 points de base, en raison des inquiétudes persistantes de la banque concernant les pressions financières exercées sur les consommateurs.
Le bénéfice avant taxes et provisions pour mauvaises créances des services bancaires au Canada a augmenté de 24% en glissement annuel mais de seulement 13% en excluant HSBC Canada.
En ce qui concerne l’acquisition de HSBC, la banque a déclaré avoir réalisé 120M$ de synergies depuis le début de l’année, soit environ 50% du chiffre cible annualisé.
«Nous avons été déçus par le manque d’informations sur les soldes des prêts HSBC. Les commentaires de la direction n’ont pas non plus apporté de clarté sur la manière dont la rétention des prêts acquis a progressé. Au 2T 2024, les prêts HSBC étaient inférieurs de 3% à ce qu’ils étaient au moment de l’annonce de l’acquisition. La stabilisation et la croissance de cette base sont un indicateur important du succès de l’intégration», commente Gabriel Dechaine.
Gabriel Dechaine a légèrement augmenté ses attentes de bénéfices par action pour refléter la baisse des coûts de crédit, bien qu’il n’utilise pas la performance de ce trimestre comme taux d’exécution. Son cours cible passe à 169$, contre 160$ précédemment et maintient sa note de «surperformance».
Matthieu Hains
Parex Resources (13,02$): l’analyste de RBC Marchés des capitaux abaisse sa recommandation
Parex Resources (13,02$): l’analyste de RBC Marchés des capitaux abaisse sa recommandation
La société albertaine Parex Resources, qui possède des gisements pétroliers en Colombie, avait une mauvaise nouvelle pour ses actionnaires jeudi matin.
Dans un communiqué, la direction de Parex annonçait que sa production moyenne quotidienne pour l’exercice 2024 allait se situer à 49 000 barils par jour, et non à 57 000 comme elle le pensait précédemment, ce qui constitue un recul de 14%!
La nouvelle a fait plonger le titre de la société de plus de 30% à la Bourse de Toronto jeudi.
L’entreprise a également révisé à la baisse ses dépenses en capital pour l’exercice à 380 millions de dollars (M$), en baisse de 30M$ par rapport à la prévision précédente.
L’analyste Greg Pardy, de RBC Marchés des capitaux, voit la situation d’un mauvais œil, constatant que la baisse de la productivité sur la propriété Arauca a été marquée durant le troisième trimestre de l’exercice financier de l’entreprise. «À ce jour, la société a produit en moyenne 47 600 barils de pétrole par jour, incluant un chiffre de seulement 46 300 en août», écrit-il.
Il ajoute que la direction de Parex a retiré son plan triennal 2024-2026, affirmant qu’elle souhaite revoir ses occasions de développement et d’exploration à court et moyen termes.
«De plus, Parex a annoncé que le chef de la direction financière Sanjay Bishnoi allait quitter l’entreprise le 20 septembre, lui qui a été nommé PDG de la société d’écotechnologie Entropy, basée à Calgary. La société dit avoir retenu les services d’une firme de recrutement pour l’aider à pourvoir le poste. Entretemps, le vice-président Finance et contrôleur Cameron Grainger assurera l’intérim», explique l’analyste.
Greg Pardy dit avoir discuté avec le PDG de Parex, Imad Mohsen, après la diffusion de la nouvelle. «Nous avons apprécié son honnêteté. La productivité décevante et des infiltrations d’eau sur la propriété Arauca causent des problèmes, mais l’entreprise veut trouver des solutions pour régler sa sous-performance», dit-il.
Cela n’empêche pas l’analyste d’abaisser sa recommandation sur le titre de l’entreprise, qui passe de «surperformance» à «performance égale au secteur». Son cours cible sur un an est aussi réduit, lui qui passe de 23$ à 17$.
Denis Lalonde
CIBC (CM : 77,96 $) : la banque évite les écueils du crédit
CIBC (CM : 77,96 $) : la banque évite les écueils du crédit
Dans un trimestre morose pour les banques canadiennes, la Banque canadienne impériale de commerce (CIBC) a présenté cette semaine des résultats qualifiés de «solides» par la plupart des analystes. Contrairement à d’autres institutions financières, la CIBC a su éviter une augmentation de ses pertes en lien avec les mauvaises créances.
Ses provisions pour pertes sur créances se sont établies à 483 millions de dollars (M$), contrairement à 736M$ pour la même période l’année dernière. Son bénéfice net s’est pour sa part établi à 1,8 milliard de dollars (G$), plus que celui de 1,43G$ dévoilé à la période correspondante un an plus tôt.
L’analyste Gabriel Dechaine, de la Financière Banque Nationale (BN), note que les provisions pour pertes sur créances du troisième trimestre de la CIBC sont inférieures de 20% à ses prévisions.
Pour souligner cette bonne performance, il mentionne dans une note écrite jeudi que les provisions pour pertes dans le portefeuille d’immobilier commercial de la CIBC aux États-Unis sont tombées à 9M$ contre une moyenne de 145M$ au cours des quatre trimestres précédents.
«La baisse des pertes dans l’immobilier commercial fournit une couverture contre l’augmentation des dépréciations dans d’autres portefeuilles. En tant que tel, la CIBC devrait afficher une augmentation des provisions dépréciées inférieure à celle de ses pairs au cours des prochains trimestres», fait remarquer l’analyste.
Aussi, grâce à un ratio de 13,3% de ses fonds propres de base de première catégorie, la CIBC a annoncé un programme de rachat pouvant atteindre environ 2% de ses actions en circulation. Celui-ci arrive plus tôt que prévu, selon Gabriel Dechaine, qui prévoit que la CIBC rachètera la moitié de sa capacité de rachat.
L’analyste augmente son cours cible sur un an sur le titre de la CIBC, qui passe de 78$ à 86$, en s’appuyant sur une augmentation de ratio cours/bénéfice de 10,5 à 11. Cela reflète, dit Gabriel Dechaine, «l’amélioration des perspectives de crédit de la CIBC et notre préférence pour les prêteurs axés sur le Canada».
Dominique Talbot