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À surveiller: Banque Scotia, Innergex et OpSens

lesaffaires.com|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Banque Scotia, Innergex et OpSens

Desjardins soulève plusieurs interrogations par rapport à la stratégie sud-américaine de la banque.(Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de la Banque Scotia, Innergex et OpSens? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Banque Scotia (BNS, 44,51$) : les regards tournés vers l’Amérique du Sud, et les hypothèques

La prochaine ronde de résultats des grandes banques canadiennes est encore loin, mais de nombreuses questions émergent déjà quant aux stratégies de celles-ci dans un univers économique caractérisé par la stagflation.

C’est le cas de Valeurs mobilières Desjardins (VMD) et de ses analystes Doug Young et Richard Huang à propos de la Banque Scotia, qui présentera ses résultats du quatrième trimestre de 2023 le 28 novembre prochain.

En premier lieu, Desjardins soulève plusieurs interrogations par rapport à la stratégie sud-américaine de la banque, qui a des assises au Mexique, en Colombie, au Pérou et au Chili, notamment.

«Comment les rendements des capitaux propres pourront s’améliorer dans cette division, se demandent les analystes. Est-ce que cela pourrait inclure des cessions d’actifs, par exemple en Colombie, pour mettre plus d’énergie au Mexique et au Chili, où les occasions d’affaires semblent supérieures?»

Dans une note diffusée plus tôt cette semaine, VMD suggère d’ailleurs qu’il serait peut-être temps pour la Scotia de se départir de sa participation de 51% dans la banque colombienne Colpatria, acquise pour un milliard de dollars américains en 2012. Ou, à l’opposé, de penser à en prendre le plein contrôle. Autrement dit, des décisions importantes sont à venir pour la Scotia dans ce marché moins solide que le Mexique et le Chili, souvent frappé par d’intenses périodes d’instabilité politique.

La situation est un peu la même au Pérou, font remarquer les analystes. En 2019, les investissements dans les institutions financières du pays étaient les plus rentables pour la Scotia, à l’intérieur de l’Alliance des pays du Pacifique (avec la Colombie, le Mexique et le Chili). Mais les choses ont bien changé depuis tant et si bien que ces investissements traînent de la pattes derrières les autres pays. À cet effet, VMD se demande comment y gérer efficacement des institutions financières, le pays étant lui aussi marqué par l’instabilité politique, et qui a vu passer pas moins de six présidents au cours des cinq dernières années.

D’un point de vue plus local, Desjardins s’interroge sur la stratégie de la Scotia à propos des prêts hypothécaires. «La Scotia propose des prêts à taux variable sans amortissement négatif. Mais elle n’offre pas de taux variables avec des paiements fixes, qui sont la saveur du moment. Est-ce que cela positionne la Scotia différemment des autres banques qui offrent ce produit ? Nous présumons que des changements sont à prévoir à cet effet», disent les analystes.

Aussi, ajoutent-ils, «plus de 50% des prêts hypothécaires de la Scotia proviennent de courtiers hypothécaires, qui sont, par définition, moins intégrés à ses activités de base. Comment la direction compte ajuster ce désalignement?»

À noter que le président et chef de la direction de la Scotia, Scott Thomson, en poste depuis février dernier, présentera une révision stratégique des activités de l’institution financière le 13 décembre prochain.

Les analystes de VMD gardent leur recommandation de «conserver» le titre avec un cours cible sur un an de 70$

 

Dominique Talbot

 

Innergex énergie renouvelable (INE, 9,95$) : des vents défavorables

Innergex énergie renouvelable (INE, 9,95$) : des vents défavorables

Innergex énergie renouvelable diffusera ses résultats financiers du troisième trimestre de son exercice 2023 le 8 novembre et l’analyste Rupert Merer, de la Financière Banque Nationale, anticipe que les chiffres seront empreints d’une certaine mollesse.

«Nous avons abaissé notre prévision de production d’électricité de 5% à 2,89 gigawattheures (GWh) durant le trimestre, elle qui était auparavant de 3,03 GWh, principalement en raison de la diminution de la production éolienne dans tous ses marchés, principalement au Québec», écrit l’analyste. Cette diminution serait en partie compensée par une amélioration de 11% de la production prévue des actifs hydroélectriques.

Du côté de l’énergie solaire, l’analyste prévoit que la production atteindra 400 GWh, en recul de 10% par rapport à la précédente, de 440 GWh, qui serait attribuable à une baisse de rendement aux États-Unis et au Chili.

Innergex devrait toutefois bénéficier d’une amélioration du prix de l’électricité, puisque l’analyste estime qu’il devrait atteindre 98$ le mégawattheure (MWh) durant le trimestre. Auparavant, il anticipait un prix de 90$ le MWh.

Rupert Merer abaisse sa prévision de bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 8%, elle qui passe de 206 millions de dollars (M$) à 198M$. «Innergex a traversé plusieurs trimestres aux conditions météorologiques difficiles, ce qui a contribué à réduire la confiance dans les prévisions de bénéfices», dit-il.

Pour l’ensemble de l’exercice 2023, la prévision de BAIIA passe de 759M$ à 744M$, alors que le consensus des analystes est à 727M$.

L’analyste ajoute que l’entreprise est en train de bâtir cinq projets qui devraient tous être terminés d’ici la fin de l’exercice 2024, incluant un projet de stockage d’énergie par batteries au Chili qui devrait être mis sous tension sous peu.

Pour financer tous ces projets, Rupert Merer prévient qu’Innergex pourrait devoir procéder à la vente de participations dans certains actifs, comme elle l’a fait plus tôt cette année en cédant 30% de son portefeuille en France à Crédit Agricole pour un montant de 188M$.

Il réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre d’Innergex, mais réduit son cours cible sur un an, qui passe de 18$ à 16$, en raison de la hausse des taux d’intérêt et d’une volatilité plus élevée.

 

Denis Lalonde

OpSens (OPS, 2,83 $): une offre d’achat américaine

OpSens (OPS, 2,83 $): une offre d’achat américaine

La compagnie d’équipements médicaux de Québec OpSens a annoncé avoir conclu une convention d’arrangement définitive avec la société de Boston Haemonetics pour un montant de 2,90 $ par action en espèce. Ce prix représente une prime de 50% sur le prix du titre à la fermeture de la Bourse de Toronto vendredi dernier.

Haemonetics va acquérir l’ensemble des actions à cours ordinaires de Opsens, ce qui valorise l’entreprise à près de 345 millions de dollars (M$) après la dilution des capitaux propres.

Le prix de 2,90 $ est en dessous des prévisions de cours-cible de Douglas Miehm, analyste chez Banque Royale Marché des capitaux et du consensus des analystes qui était de 3,50 $.

Le conseil d’administration de Opsens et ses directeurs, qui possèdent autour de 4,75% des actions, appuient à l’unanimité et se sont mis d’accord à voter pour la transaction. Ils appellent les actionnaires à faire de même, notant en particulier les synergies entre son portfolio et les produits hospitaliers de Haemonetics.

La transaction est sujette à l’approbation de la cour et devra obtenir 66,6% du vote de tous les actionnaires.

«La remise d’environ 17% par rapport à notre cours-cible et celui du consensus de 3,50 $ est quelque peu décevante, reflétant probablement les mauvaises conditions générales du marché aujourd’hui.» Selon Douglas Miehm.

L’hypothèse la plus probable pour l’analyste de la RBC est que le prix reflète un rythme de croissance plus faible pour le produit phare de Opsens, le SavvyWire, aux États-Unis.

Le SavvyWire est utilisé pour la stimulation ventriculaire gauche (VG) lors des interventions de remplacement de la valve aortique.

Actuellement, seulement environ 10% des chirurgiens américains utilisent la stimulation VG pendant les procédures, contrairement à des niveaux nettement plus élevés au Canada et en Europe.

«Nous notons que, toutes choses étant égales, nous calculons une part maximale d’environ 20 à 21% pour SavvyWire, aux États-Unis, pour pouvoir arriver au prix d’offre de 2,90 $ (sans compter les éventuelles synergies de coûts/revenus)» dit l’analyste.

Matthieu Hains