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À surveiller: Banque Scotia, Osisko et Ballard Power Systems

Denis Lalonde|Mis à jour le 15 août 2024

À surveiller: Banque Scotia, Osisko et Ballard Power Systems

L’analyste Doug Young, de Valeurs mobilières Desjardins, s’est dit surpris par l’annonce de l'achat de KeyCorp par la Banque Scotia. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Banque Scotia, Minière Osisko et Ballard Power Systems? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Banque Scotia (BNS, 61,87$): une transaction qui ne fait pas l’unanimité

Lundi matin, la direction de la Banque Scotia a annoncé l’acquisition d’une participation de 14,9% dans la banque régionale américaine KeyCorp (KEY, 15,60$US), présente dans 15 États américains et dont le siège social est situé à Cleveland, en Ohio.

L’analyste Doug Young, de Valeurs mobilières Desjardins, s’est dit surpris par l’annonce, sentiment qu’il dit partager avec tous les investisseurs à qui il a parlé.

«La Banque Scotia a déjà parlé d’étendre sa présence dans des marchés développés, tout comme dans les services bancaires aux entreprises aux États-Unis, de même qu’en gestion de patrimoine. Nous pensions, comme de nombreux autres investisseurs, que cela allait se traduire par des transactions de plus petite envergure», explique-t-il.

Il ajoute que la transaction financière comporte plusieurs options stratégiques à venir. «Quelles sont ces options? Quand est-ce que la Banque Scotia pourra les mettre en place? Telles sont les grandes questions», dit-il.

La Banque Scotia paye 2,8 milliards de dollars américains à un prix de 17,17$US par action de KeyCorp, ce qui constitue une prime de 11% par rapport au cours moyen du titre lors des 20 jours précédant l’annonce. L’investissement sera réalisé en deux étapes, la première participation, de 4,9%, devrait être conclue au quatrième trimestre de 2024.

«La seconde étape ciblant l’achat d’une participation de 10% devra être approuvée par la Réserve fédérale américaine et sera conclue durant le premier trimestre de 2025», précise l’analyste.

Une fois que la transaction en deux étapes sera conclue, Doug Young estime que la participation dans KeyCorp permettra au bénéfice par action de la Banque Scotia de grimper de 3% à 4% sur une base annuelle. «Pourquoi la Scotia n’a-t-elle pas simplement racheté de ses actions? La transaction est plus efficace d’un point de vue fiscal, mais les effets d’un rachat d’actions auraient été plus immédiats», affirme-t-il.

L’analyste ajoute que la Scotia aura le droit de nommer deux administrateurs au conseil d’administration de KeyCorp lorsque sa participation aura dépassé 10%. La banque canadienne ne pourra pas augmenter sa participation dans l’entreprise américaine au-delà de 19,9% au cours des cinq années suivant la clôture de la transaction. Selon lui, l’achat de la totalité de KeyCorp n’a jamais été une option.

Doug Young conserve sa recommandation de «conserver» le titre de la Banque Scotia et son cours cible sur un an de 68$.

Minière Osisko (OSK, 4,79$): une offre d’achat qui permet à Gold Fields d’acquérir 100% du projet Windfall

Minière Osisko (OSK, 4,79$): une offre d’achat qui permet à Gold Fields d’acquérir 100% du projet Windfall

Lundi matin, Minière Osisko a annoncé avoir signé une entente définitive à propos d’une offre d’achat de la société sud-africaine Gold Fields pour un montant de 2,16 milliards de dollars.

Le montant de 4,90$ par action constitue une prime de 55% par rapport au cours moyen pondéré du titre au cours des 20 jours de négociations précédant l’annonce.

L’analyste Don DeMarco, de la Financière Banque Nationale, souligne que la transaction permet à Gold Fields d’acquérir la portion de 50% qu’elle ne possédait pas déjà dans le projet minier Windfall, en Jamésie.

Il rappelle que Gold Fields avait créé une coentreprise avec Osisko pour l’exploitation du projet de mine d’or Windfall en mai 2023. La société avait alors acquis une participation de 50% dans le projet moyennant une contrepartie financière de 750 millions de dollars.

«La transaction annoncée lundi est avantageuse pour les actionnaires d’Osisko, puisqu’elle est effectuée au comptant et doublée d’une prime non négligeable. Elle vient réduire le risque quant aux risques de dilution future, de commodité, de construction et d’exécution», dit-il.

L’analyste ajoute que la transaction donne à Osisko une valorisation comparable à celle d’autres producteurs d’or canadiens à faible risque comme Wesdome (qui possède la mine Kiena au Québec et la mine Eagle River en Ontario).

«L’achat d’Osisko par Gold Fields montre que l’appétit international pour les ressources canadiennes est toujours bien présent et pourrait servir de référence pour d’autres fusions et acquisitions dans l’industrie minière», affirme-t-il.

L’analyste note que le titre d’Osisko a progressé de seulement 7,3% depuis un an, ce qui représente un retard considérable par rapport à la hausse de 25% de l’indice canadien des aurifères durant la même période.

Don DeMarco conserve pour le moment sa recommandation de «surperformance» sur le titre. Il souligne que la transaction doit recevoir l’approbation des tribunaux et devrait se conclure au quatrième trimestre de 2024.

Le projet Windfall est situé à 200 kilomètres au nord-est de Val-d’Or. Redevances aurifères Osisko, dont le siège social loge à Montréal, est le plus important actionnaire de Minière Osisko avec une participation de 13,68%. Selon LSEG, la Caisse de dépôt et placement du Québec arrive au 7e rang avec une participation de 2,83% dans l’entreprise.

Ballard Power Systems (BLDP, 1,96$US, 2,68$): le titre grimpe malgré une décote de Marchés des capitaux CIBC

Ballard Power Systems (BLDP, 1,96$US, 2,68$): le titre grimpe malgré une décote de Marchés des capitaux CIBC

Le fabricant de piles à combustible Ballard Power Systems a dévoilé des résultats décevants aux yeux de l’analyste Krista Friesen, de Marchés des capitaux CIBC.

Au second trimestre, l’entreprise a obtenu des commandes totalisant seulement 5 millions de dollars (M$), comparativement à 65M$ trois mois plus tôt et à 25M$ au trimestre correspondant en 2023.

«L’entreprise est bien gérée, mais l’environnement macroéconomique est de moins en moins favorable à l’adoption de produits fonctionnant à l’hydrogène, sans oublier que les élections américaines ajoutent une couche d’incertitude», écrit l’analyste.

Pour ces raisons, la recommandation de Krista Friesen sur le titre de Ballard Power Systems passe de «neutre» à «sous-performance» et son cours cible sur 12 à 18 mois, qui était de 3,50$US, est réduit à 1,60$US.

Cela n’a pas empêché le titre de l’entreprise de terminer la journée sur un gain de 7% à 1,97$US au Nasdaq.

«Il y a toujours eu un haut niveau d’incertitude en ce qui concerne l’adoption des technologies carburant à l’hydrogène, mais cette incertitude semble grimper, alors que le rythme d’octroi de nouveaux contrats tourne au ralenti. En cas d’une victoire républicaine en novembre, même si nous croyons qu’il serait difficile de retirer les fonds qui ont déjà été alloués, il deviendrait beaucoup plus difficile de faire approuver de nouveaux fonds ou programmes de crédits d’impôt», juge l’analyste.

Elle souligne que Ballard a obtenu des commandes de 5M$ et effectué des livraisons de 16M$, ce qui signifie que le carnet de commandes qui était de 180,5M$ à la fin du premier trimestre a reculé de 6% pour se situer à 169,5M$ trois mois plus tard.

L’entreprise a aussi réduit sa prévision de dépenses en capital pour l’ensemble de l’exercice en cours. D’une fourchette de 50 à 70M$, celles-ci devraient se situer entre 25M$ et 40M$. La direction de Ballard a pris cette décision de reporter certaines dépenses pour refléter la lenteur de l’adoption de ses produits. La direction a dit travailler sur des ententes avec trois importants clients depuis le début de l’année et espère que les commandes qui en résulteraient pourront être annoncées d’ici la fin de l’année.