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À surveiller: Banque TD, Banque de Montréal et Banque Scotia

Jean Gagnon|Publié le 02 mars 2022

À surveiller: Banque TD, Banque de Montréal et Banque Scotia

Au 1er trimestre, la Banque Scotia a réalisé des bénéfices par action de base de 2,15 $, alors que Gabriel Dechaine, analyste à la Banque Nationale, avait prévu 2,06 $. (Photo: Romeo Mocafico pour Les Affaires)

Que faire avec les titres de Banque de Montréal, Banque TD et Banque Scotia ? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Banque TD (TD, 98,91 $): une acquisition de taille qui ne sera pas un élément catalyseur pour le prix de l’action

Lundi, la Banque TD annonçait une transaction de taille aux États-Unis en achetant First Horizon Bank, une banque du Tennessee, pour un montant de 13,4 milliards $US, soit une prime de 37% sur le prix de clôture de la veille.

Cette acquisition ne constitue pas une surprise, selon Meny Grauman, analyste chez Scotia Capital, compte tenu du capital excédentaire de la TD actuellement ainsi que des commentaires récents de la direction.

Mais alors que l’on s’attendait à une transaction significative, peut-on prétendre que celle-ci est vraiment la bonne, se demande l’analyste de Scotia Capital. Pour différentes raisons, son opinion est plutôt mitigée.

Du côté positif, l’analyste estime que cette transaction permet à la TD de prendre de l’expansion dans une région du pays où la croissance est excellente et dans des lignes d’affaires qu’elle connaît bien.

De plus, comme il s’agit d’une transaction au comptant, il n’y a pas de risque de financement et les ajouts aux résultats que l’acquisition de First Horizon apportera aux états financiers de la TD sont intéressants, selon l’analyste.

Mais de l’autre côté, l’analyste note qu’en estimant que 10% des gains proviendront de synergies, l’on sous-estime les risques d’exécution.

L’analyste croit de plus que la transaction comporte certains risques réglementaires ainsi que des risques de rétention. Bien sûr, la transaction augmente la taille de la TD, mais l’impact stratégique est limité étant donné qu’elle n’entraîne pas d’augmentation marquée quant aux capacités de la banque, explique l’analyste.

Comme une acquisition était attendue, son impact était déjà inclus dans le cours de l’action, dont l’évaluation était déjà la plus élevée du secteur, estime l’analyste. Il ne voit donc pas cette annonce comme un élément catalyseur pouvant pousser le titre encore plus haut.

La cote de l’analyste pour la Banque TD est «performance égale au secteur» et son cours cible est de 117 $.

 

Banque de Montréal (BMO, 144,67 $): elle surpasse les attentes grâce à ses activités sur les marchés de capitaux

Banque de Montréal (BMO, 144,67 $): elle surpasse les attentes grâce à ses activités sur les marchés de capitaux

Les résultats du 4e trimestre ont aisément excédé les prévisions des analystes, et ils s’expliquent principalement par les profits générés par les opérations sur les marchés des capitaux ainsi que par une diminution des provisions pour pertes sur prêts, note Gabriel Dechaine, analyste à la Banque Nationale.

Les bénéfices par action ajustés pour le trimestre ont atteint 3,89 $, nettement plus élevés que la prévision de 3,21 $ de l’analyste et celle de 3,28 $ du consensus.

Mais l’impact de ces résultats sera neutre, croit l’analyste, car ils sont attribuables à des facteurs qui ne sont pas nécessairement récurrents, comme le fait que les deux tiers de cet excédent de bénéfices sur les prévisions proviennent des revenus d’arbitrage et de conseils qui ont profité d’un environnement très favorable.

La banque a renversé pour 99 millions $ de provisions pour pertes sur prêts alors que l’analyste prévoyait qu’elle allait les augmenter pour 53 millions $.

Le total des prêts douteux a été établi à 2,2 milliards $, en hausse de 2% sur le trimestre précédent, mais en baisse de 36% comparativement à l’année précédente. Il s’agit d’un ratio de 44 points centésimaux (0,44%) comparativement à 74 points centésimaux au 1er trimestre 2021, estime l’analyste.

Les bénéfices consolidés avant impôts et provisions pour pertes ont augmenté de 18% comparativement au même trimestre de l’année précédente. Si l’on exclut les revenus provenant des opérations d’arbitrage, la croissance est alors de 10%.

La croissance des revenus nets ajustés du secteur Marchés de capitaux a été de 47% durant le trimestre comparé à l’année précédente. Avant impôts et provisions, elle a été de 30%.

L’analyste établit un cours cible pour le titre de la BMO à 163 $, soit un ratio cours/bénéfices de 11,5 fois les bénéfices qu’il prévoit pour 2023. Sa cote est «surperformance».

 

Banque Scotia (BNS, 90,89 $): les progrès se poursuivent à l’international

Banque Scotia (BNS, 90,89 $): les progrès se poursuivent à l’international

Au 1er trimestre, la Banque Scotia a réalisé des bénéfices par action de base de 2,15 $, alors que Gabriel Dechaine, analyste à la Banque Nationale, avait prévu 2,06 $. Ces résultats sont attribuables à une hausse des revenus de 19% et à une baisse des provisions pour pertes sur prêts de 7%, compensées toutefois par une hausse des dépenses autres que d’intérêt de 9%.

L’impact de ces résultats est positif, estime l’analyste. Les marchés de capitaux sont responsables des deux tiers de l’excédent des bénéfices sur les prévisions. Mais il note également que le segment international a réalisé une croissance avant impôts et provisions pour un troisième trimestre consécutif, marquée notamment par une expansion robuste des marges autres que d’intérêt.

La croissance des prêts personnels et commerciaux avant impôts et provisions a été de 10% comparativement à l’année précédente. Les marges autres que d’intérêts ont baissé de 1 point centésimal (0,01%) comparativement au trimestre précédent, note l’analyste. Par segment, on constate une croissance des prêts hypothécaires de 15% comparativement à l’année précédente et des prêts commerciaux de 16%.

Du côté international, la croissance avant impôts et provisions a augmenté de 4% en dollar constant sur l’année précédente, et les marges autres que d’intérêts ont été à la hausse de 7 points centésimaux (0,07%) sur le trimestre précédent pour atteindre 3,76%, note l’analyste.

Le ratio de capital de premier rang s’est établi à 12,0%, en baisse de 30 points centésimaux (0,30%) au trimestre précédent. Les rachats d’action ont causé une baisse de 23 points centésimaux (0,23%).

En appliquant un multiple de 10,5 fois aux bénéfices prévus en 2023, l’analyste obtient un cours cible de 91 $, soit proche du cours actuel. Sa recommandation est «performance égale au marché».