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À surveiller: Banque TD, CIBC et Salesforce

Catherine Charron|Publié le 27 août 2021

À surveiller: Banque TD, CIBC et Salesforce

Les résultats trimestriels de la Banque TD ont été plombés par ses services bancaires en gros. (Photo: Roméo Mocafico)

Que faire avec les titres de la Banque TD, de CIBC et de Salesforce? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Banque TD (TD, 83,85$): son cours cible plombé par ses services bancaires en gros

Malgré une vigoureuse reprise de sa division de l’assurance dommages autant aux États-Unis qu’au Canada, les résultats trimestriels de la Banque TD ont été plombés par ses services bancaires en gros rapporte Gabriel Dechaine, analyste de la Financière Banque Nationale.

En effet, pour la première fois en un an, son bénéfice d’exploitation avant intérêts et impôts tiré de ses activités canadiennes a bondi de 11% au cours du trimestre clos le 31 juillet, une performance qui rapproche l’institution financière de Toronto de ses pairs. Le scénario est similaire au sud de la frontière.

D’ailleurs, ses volumes de prêts ont grimpé dans pratiquement tous ses segments par rapport au trimestre précédent. Du côté des prêts hypothécaires et commerciaux, sa performance se compare même à celles des autres institutions prêteuses, alors qu’elle laissait plutôt à désirer au cours des trimestres précédents.

Aux États-Unis, la croissance du volume de ses prêts a été freinée en partie par l’annulation du montant du prêt accordé en vertu du programme de protection des salaires des PME. L’analyste voit d’un bon œil le lancement d’un compte de dépôt à frais modiques et sans frais à découvert, et la modification de ses frais à découvert, qui devraient tous deux aider à réduire le risque de la Banque TD, croit-il. Ces annonces freineront toutefois la croissance de ses revenus d’honoraires de 40 à 50 millions de dollars américains selon les estimations de l’institution financière, ce qui représente moins de 1% de ses revenus américains tirés de l’assurance dommages.

Son bénéfice d’exploitation avant intérêts et impôts de son service bancaire en gros a toutefois décliné de près de 40% en un an, ralenti par une baisse de 50% de ses revenus d’exploitation. L’analyste s’attend d’ailleurs à ce que cette chute se poursuive au quatrième trimestre et qu’elle glisse de plus de 20%.

C’est pourquoi Gabriel Dechaine revoit à la baisse ses attentes à l’égard du bénéfice par action anticipé pour 2022 de la Banque TD. Afin de mieux traduire la hausse des dépenses et la baisse des revenus d’exploitation prévues, son cours cible passe de 91$ à 89$.

 

CIBC (CM, 148,19 $): l’institution financière poursuit sur son élan

 

CIBC (CM, 148,19 $): l’institution financière poursuit sur son élan

La pandémie semble avoir été salutaire pour l’institution financière canadienne CIBC dont les résultats ont été diffusés le 26 août 2021, selon Meny Grauman de la Banque Scotia.

Non seulement CIBC a-t-elle bien performé dans l’ensemble de ses segments au troisième trimestre de l’exercice 2021, mais son titre est celui qui s’en est le mieux tiré parmi les grandes banques au cours des six derniers mois.

Son bénéfice par action a atteint 3,93 $, alors que Meny Grauman tout comme le consensus misait plus bas, à 3,43$ et 3,41$ respectivement. Ça représente une hausse de 45% par rapport à la même période, l’an dernier, tandis que les gains de son bénéfice avant intérêts et impôts ont monté de 7%.

Ses revenus ont aussi grimpé de 7% par rapport au deuxième trimestre de l’exercice précédent.

Outre sa plus forte croissance que la moyenne du côté des prêts hypothécaires, la banque a dévoilé une «impressionnante» performance de la croissance de ses prêts commerciaux au Canada et un bénéfice d’exploitation avant charge en hausse aux États-Unis.

Ses dépenses ont atteint le niveau auquel s’attendait l’analyste, ce qui a lui a freiné sun effet de levier d’exploitation de 0,6%.

Bien que ce ne soit pas la meilleure performance de cette saison des résultats, elle place tout de même CIBC en tête de peloton des institutions financières.

L’analyste s’attend néanmoins à ce que l’évaluation de son titre soit plus laborieuse au cours des prochains trimestres. En effet, l’action de CIBC qui dépasse de 760 points de base la moyenne de ses pairs depuis la publication des résultats du deuxième trimestre s’échange à un escompte de 3% si on se fie au bénéfice par action anticipé par les analystes pour l’an prochain. Il est pourtant habituellement de l’ordre de 10%.

Il nuance toutefois son propos en rappelant que rien n’indique que la performance de l’organisation ne répondra pas à ses attentes au cours des prochains trimestres. Il s’attend même à ce que le décalage entre les prévisions des analystes et ses résultats se poursuivent. «Ce qu’il faut en comprendre, c’est que lorsqu’on se penche sur CIBC, il faut se fier à la tendance. C’est pourquoi nous demeurerons confiants tant et aussi longtemps qu’il n’y aura pas de signe que l’élan s’essouffle», écrit Meny Grauman.

Il maintient sa recommandation à «performance de secteur», mais fait passer son bénéfice par action anticipé pour 2021 de 3% à 14,56 $, et de 2% à 14,23$ pour 2022.

Salesforce (CRM, 260,85 $US): un avenir prometteur

 

Salesforce (CRM, 260,85 $US): un avenir prometteur

Le géant américain Salesforces a su se tailler une place de choix auprès des grandes sociétés, qui utilisent de plus en plus ses nombreuses solutions infonuagiques en gestion de relation client, et ça se reflète dans ses résultats trimestriels, observe Brad Sills de Bank of America Securities.

Ses revenus de 6,34 milliards de dollars américains (G$US),qui ont bondi de 23,1% par rapport à la même période l’an dernier, ont dépassé les attentes de l’analyste qui tablait sur 6,23 G$US.

Les nombreuses ententes multiservices conclues ont surtout été bénéfiques pour son logiciel Sales Cloud, dont la croissance s’est accélérée de 16%, alors qu’elle avait grimpé de 12% au dernier trimestre.

MulesForce et Tableau ont su dépasser leurs concurrents, profitant de l’utilisation plus large des services de Salesforce qui ne se limitent plus qu’à la gestion de la relation client.

L’éditeur de logiciel a revu à la hausse ses marges prévues pour 2022, les faisant passer de 18% à 18,5%, démontrant l’effet de levier généré par ses précédentes acquisitions, comme Demandware, Mulesoft et Tableau, «ce qui est de bon augure pour Slack», acquise à la fin de 2020 par le géant américain, estime Brad Sills.

Salesforce a fait passer ses prévisions pour l’exercice 2022 à 26,25 G$US, un bond de 23,5% par rapport à l’année précédente, soutenue par une croissance interne anticipée de 18,6%.

Puisque la croissance de ses revenus ont dépassé les attentes, l’analyste de Bank of America Securities a revu à la hausse ses attentes pour l’exercice 2022. S’il maintient sa recommandation à «achat», et il fait passer son cours cible de 300 $US à 320 $US.