Que faire avec les titres de BCE, Boralex et Brookfield? Voici quelques recommandations d'analystes.
Que faire avec les titres de BCE, Boralex et Brookfield? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
BCE (BCE, 55,56$): révision en règle des perspectives annuelles et du dividende
Comme quoi aucune entreprise n’est immunisée contre les dommages économiques de la COVID-19, Adam Shine, de la Financière Banque Nationale, s’attend à ce que BCE retire son aperçu annuel lors du dévoilement des résultats du premier trimestre, le 7 mai.
Pour 2020, BCE tablait sur une hausse de 1 à 3% des revenus, de 2 à 4% du bénéfice d’exploitation et de 3 à 7% des flux de trésorerie libres.
M. Shine s’attend plutôt à ce que les revenus reculent de 3,8%, le bénéfice d’exploitation de 2% et les flux libres de 4%, en 2020. Le bénéfice devrait aussi baisser de 6,4% à 3,21$ par action, prévoit-il.
Ces prévisions reposent sur l’hypothèse que le confinement et l’éloignement social soient levés en juin.
L’aide gouvernementale atténuera les répercussions économiques, mais il est difficile de prévoir comment BCE entend réduire ses coûts d’exploitation et ses dépenses en capital pour compenser les pressions sur les revenus, dit-il.
«Peut-on imaginer une baisse de 5% du bénéfice d’exploitation et davantage des flux libres? Nous ne pouvons pas l’écarter», évoque-t-il.
Au premier semestre, le nombre de nouveaux abonnés sans fil déclinera tandis que les revenus mensuels moyens par abonné baisseront de 5 à 7% au premier trimestre et de 7 à 9% au deuxième, entrevoit-il.
Les service filaires, ainsi que ceux de Bell Fibe et d’accès internet perdront aussi des abonnés. La hausse prévue de certains tarifs sera reportée. Certains clients diminueront aussi leur forfait.
La baisse des services filaires aux entreprises se fera surtout sentir au deuxième trimestre, mais persistera au deuxième, croit-il.
Enfin, les recettes de publicité de Bell Média écoperont aussi. Il prévoit un recul de 3,8% des revenus de cette filiale en 2020.
Étant donné que BCE distribue en dividendes 80 à 85% de ses flux de trésorerie libres, il est aussi possible qu’en 2021 BCE n’augmente pas son dividende de 5% comme elle le fait annuellement.
M. Shine réduit aussi l’évaluation qu’il accorde aux filiales filaire et média de BCE, ce qui réduit le cours-cible de 68 à 62,50$ Cet objectif reste 12,5% pus élevé que le cours actuel.
L’analyste maintient donc sa recommandation d’achat.
Boralex (BLX, 24,61$): le producteur d’énergie remporte quatre appels d’offres en France
Boralex (BLX, 24,61$): le producteur d’énergie remporte quatre appels d’offres en France
Quatre projets de Boralex ont été retenus en France dans sept appels d’offres menés par le ministère de la Transition écologique et solidaire, pour un taux de succès de 70%, indique Bill Cabel, de Desjardins Marchés des capitaux.
Il s’agit cette fois de deux projets solaires et de deux projets éoliens.
Tous ceux qui ont remportés les 88 projets retenus ont trois ans pour les mettre en service. Ils bénéficieront aussi de contrats d’achat d’électricité de 20 ans.
M. Cabel se dit satisfait de l’ajout à la capacité installée en France. Boralex pourrait participer aux trois autres appels d’offres prévus en juillet, en novembre et en décembre.
Plus son portefeuille français croît, plus la masse critique de Boralex lui procure la capacité de soumissionner sur de plus gros projets, prévoit l’analyste.
Puisque les projets retenus faisaient déjà partie de son modèle financier, M. Cabel ne touche pas à son cours cible de 32,50$.
Jusqu’à maintenant en 2020, les projets remportés ajouteront 53 MW à sa capacité installée. Les prochains appels d’offre devrait porter le total à 100 MW, comme prévu.
Il continue aussi de recommander l’achat du titre.
Brookfield Asset Management (BAM.A, 41,24$): dure dose de réalité pour le propriétaire d’actifs
Brookfield Asset Management (BAM.A, 41,24$): dure dose de réalité pour le propriétaire d’actifs
La chute des marchés financiers et de la valeur d’une foule d’actifs obligent Neil Downey, de RBC Marchés des capitaux, à revoir à la baisse la valeur intrinsèque de la société de portefeuille.
L’analyste juge que le géant est toujours aussi bien positionné qu’avant à long terme, mais il reconnaît que la crise actuelle diminue la valeur de plusieurs filiales, ainsi que les honoraires que Brookfield prélève sur l’actif en gestion.
«Plusieurs des actifs de la société bénéficient de revenus réglementés ou contractuels financés par des emprunts à long terme, mais le secteur de l’hôtellerie et de villégiature par exemple souffriront à court terme», dit-il.
Il est fort possible que certaines de ses filiales, dont le propriétaire de centres d’achat, aient besoin de capitaux frais de la part de Brookfield.
Ceci dit, bien que l’ampleur de la crise soit inédite, M. Downey croit que la société s’était préparée à un revers économique, ayant accumulé 5 milliards de dollars américains dans le holding qui chapeaute tot le grpope et un total de 13 G$US dans toutes les filiales.
Brookfield bénéficie aussi d’engagements de capitaux de 51 G$US de partenaires privés et d’autres fonds qui investissent à ses côtés.
«Ces capitaux lui permettront d’appuyer ses filiales actuelles et de procéder à de nouveaux investissements qui lui procureront de bons rendements à l’avenir», assure l’analyste.
M. Downey compare la dévaluation actuelle de Brookfiels à une « réinitialisation » de sa valeur intrinsèque qui remet le couvert pour une appréciation encore plus «importante», dans l’avenir.
M. Downey abaisse donc son cours cible de 22% à 55,32$ par action. Il maintient aussi sa recommandation d’achat.
Rappelons que la société vient tout juste de diviser ses actions à raison de trois pour deux, ce qui porte à 1,5 milliard le nombre de ses actions en circulation.