Benoit Poirier, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins, hausse son cours cible sur un an sur le titre de Bombardier de 143$ à 145$. (Photo: courtoisie)
Que faire avec les titres de BCE, Bombardier et iA Groupe Financier? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
BCE (BCE, 39,49$): résisterez-vous à la tentation d’un rendement du dividende de 10%?
C’est la question qui titre la dernière note de Jerome Dubreuil, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins, à la suite de la divulgation des plus récents résultats trimestriels du géant canadien des télécommunications.
Au cours actuel de l’action, le titre de BCE offre aux investisseurs un rendement du dividende au-dessus de 10%, note l’analyste. Mais il constate en même que la société devra faire face à plusieurs défis, écrit-il.
La direction fera part de ses prévisions pour 2025 au prochain trimestre et d’ici là, l’analyste préfère demeurer sur les lignes de côté. Sa recommandation demeure de «conserver» le titre, et il réduit son cours cible sur 12 mois de 45$ à 43$.
Sa prudence repose sur une détérioration de la croissance dans le secteur du sans-fil, une augmentation du profil de risque à la suite de l’annonce de l’acquisition de la société américaine Ziply Fiber pour un montant de 5 milliards de dollars (G$), et d’une valorisation boursière qui demeure toujours plus élevée que celle de Rogers Communications.
L’analyste perçoit tout de même un élément positif dans le fait que BCE présente des marges les plus élevées depuis plus de 30 ans, et qu’elle peut encore de couper dans les coûts.
Les additions nettes de clients à ses offres de téléphonie mobile se sont détériorées matériellement au 3e trimestre, si bien que l’analyste de Desjardins réduit maintenant ses prévisions pour 2025 de 307 000 nouvelles additions à 230 000, et ce, sans tenir compte d’une réduction prévue de l’immigration.
L’analyste réduit également ses prévisions de revenus annuels par client compte tenu d’une diminution des prix à travers l’industrie, et surtout du fait que la direction dit craindre que cette pression sur les prix soit encore présente pendant plusieurs trimestres.
Enfin, l’analyste estime que l’action de BCE se négocie actuellement à une prime de 1 fois ses bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) au-dessus de l’évaluation de Rogers, et ce malgré que la croissance de cette dernière soit plus rapide.
iA Groupe financier: (IAG, 127,99$): les bénéfices par action excèdent facilement les prévisions, et la direction annonce une hausse du dividende de 10%
iA Groupe financier: (IAG, 127,99$): les bénéfices par action excèdent facilement les prévisions, et la direction annonce une hausse du dividende de 10%
L’important groupement de sociétés d’assurance et de gestion de patrimoine de Québec a réalisé des bénéfices par action de base de 2,93$ à son 3e trimestre, surpassant ainsi facilement la prévision de 2,62$ du consensus des analystes, qui était également celle de Tom MacKinnon, analyste chez BMO Marchés des capitaux.
Ce résultat est attribuable entre autres à une bonne gestion des dépenses d’exploitation, ainsi qu’à une solide contribution de ses deux récentes acquisitions, soit Vericity et Prosperity Life.
L’analyste, dont la recommandation sur le titre est de «surperformance», hausse son cours cible sur un an de 126$ à 140$, tenant ainsi compte de la hausse de son objectif du ratio cours/valeurs comptable de 1,65 fois à 1,75 fois et de celui de son ratio cours/bénéfice de 10 fois à 10,5 fois.
iA Groupe financier a haussé durant le trimestre ses ventes de primes d’assurance canadienne de 7% alors que la prévision de l’analyste était de 3%. Les ventes aux États-Unis ont augmenté quant à elles de 59% grâce à l’acquisition de Vericity.
La direction a annoncé une hausse du dividende de 10%, comparativement à 7% l’année dernière. Son ratio de rentabilité atteint actuellement 140% et son capital disponible pour déploiement devrait atteindre 1,7 milliard de dollars (G$) le 1er janvier 2025.
Le cours de l’action est passé de 115$ à près de 135$ à la suite de l’annonce des résultats, pour se replier ensuite d’environ 7$ lors des deux séances de négociations subséquentes.
Bombardier (BBD.B, 97,96$): d’excellentes perspectives malgré quelques difficultés avec la chaîne d’approvisionnement
Bombardier (BBD.B, 97,96$): d’excellentes perspectives malgré quelques difficultés avec la chaîne d’approvisionnement
Le cours de l’action de l’avionneur québécois a été quelque peu malmené à la suite de la divulgation de ses résultats du 3e trimestre jeudi dernier, reculant d’environ 7,5% durant les deux séances de négociations qui suivirent.
Benoit Poirier, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins, ne semble pas trop s’en inquiéter. Il croit plutôt que ce recul offre une bonne occasion d’achat et il hausse son cours cible sur un an sur le titre de 143$ à 145$.
Les investisseurs ont probablement été quelque peu déçus que Bombardier n’atteigne pas tout à fait ses objectifs de bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) et de flux de trésorerie libres, croit l’analyste. Toutefois la direction a expliqué que cette situation était principalement attribuable à quelques items non récurrents, dont certains associés à la chaîne d’approvisionnement.
L’analyste demeure sûr que Bombardier possède la capacité de générer des flux de trésorerie libres significatifs au cours des prochaines années. Il croit néanmoins que la situation actuelle nécessitera un investissement de 197 millions de dollars américains (M$US) pour renflouer le fonds de roulement, ce qui l’amène à réduire ses prévisions de flux de trésorerie libres pour l’année 2025 à 757M$US plutôt que 900M$US comme il prévoyait précédemment.
Il s’attend toutefois à ce que cet investissement soit temporaire et que Bombardier génèrera près de 1 milliard de dollars américains (G$US) en flux de trésorerie libres en 2026 alors que les problèmes de chaîne d’approvisionnement se dissiperont.
Benoit Poirier note également que la priorité quant à l’utilisation du capital demeure le remboursement de la dette pour un montant de 800M$US au cours des 18 prochains mois.
Le ratio de la dette sur le BAIIA ajusté des 12 derniers mois est de 3,5 fois. Grâce à de bons flux de trésorerie au 4e trimestre, l’analyste estime que ce ratio pourrait atteindre 2,9 fois à la fin de l’année, et qu’il se dirige probablement vers 1,9 fois à la fin de 2025.