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À surveiller: BCE, Microsoft et Corus

Charles Poulin|12 janvier 2023

À surveiller: BCE, Microsoft et Corus

La mise de Microsoft est une étape stratégique dans le domaine. La demande pour des solutions d’affaires incorporant l’intelligence artificielle est sans précédent. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres BCE, Microsoft et Corus? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes. 

 

BCE (BCE, 61,52$): le spectre de Shaw à l’horizon

Malgré l’exécution exemplaire et les gains de parts de marché de BCE, la Banque Nationale abaisse ses prévisions en raison du spectre de l’acquisition de Shaw par Rogers.

L’analyste Adam Shine explique que BCE poursuit son excellente exécution et profite actuellement de vents favorables dans le secteur du sans-fil, en plus de voir des gains de parts de marché dans la téléphonie résidentielle filaire, gracieuseté du déploiement de Bell Fibe au pays (déploiement qui, rappelle-t-il, devrait être terminé en 2025).

Le pavé dans la marre de BCE se trouve toutefois dans la conclusion des transactions de Shaw par Rogers et de Freedom Mobile par Québecor, des acquisitions qui doivent toutefois être approuvées en appel devant le tribunal de la Concurrence puis approuvées par Innovation, Sciences et Développement économique Canada.

Ces deux transactions signifient toutefois, aux yeux d’Adam Shine, une compétition accrue en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique.

Il ajoute de plus croire que la nouvelle présidente et première dirigeante du CRTC, Vicky Eatrides, rendra des décisions plus favorables envers les consommateurs que son prédécesseur Ian Scott, qui lui avait tendance à être plus favorables envers l’industrie.

Même si le titre de BCE offre un attirant dividende de 6% et devrait encore grimper de 5%, les prévisions de la direction restent similaires à celles de l’an dernier. L’institution financière entrevoit de plus un ratio revenus-bénéfice avant impôts, intérêts et amortissement (BAIIA) un peu sous la barre de celui de 2022.

La Banque Nationale diminue donc son cours cible de 66$ à 63$ et abaisse sa prévision à une performance similaire à celle des autres entreprises du secteur, notamment pour refléter le prochain chapitre compétitif des télécommunications au Canada et du repositionnement du CRTC.

 

 

Microsoft (MSFT, 228,85$ US): l’arrivée de OpenAI pourrait changer les règles du jeu

Microsoft (MSFT, 228,85$ US): l’arrivée de OpenAI pourrait changer les règles du jeu

Les discussions entourant un potentiel investissement de 10 G$ US de la part de Microsoft dans OpenAI pourraient changer les règles du jeu pour le géant informatique américain, estime la firme Wedbush.

L’analyste Daniel Ives qu’avec la montée fulgurante de ChatGPT, qui est vue comme l’une des technologies d’intelligence artificielle les plus innovantes de l’industrie, Microsoft est clairement agressive et démontre qu’elle ne sera pas laissée de côté dans ce qui pourrait être un investissement transformatif.

Microsoft regarde actuellement pour investir 10 G$ US avec d’autres firmes d’investissement pour intégrer OpenAI dans ses moteurs de recherche. Ceci pourrait porter la capitalisation d’OpenAI à 29 G$.

L’infusion de capitaux de la part du géant américain lui rapportait 75% des profits jusqu’à remboursement de son investissement. Une fois le remboursement terminé, Microsoft détiendrait 49% d’OpenAI, les autres firmes 49% et l’organisation sans but lucratif d’OpenAI détiendrait la balance de 2%.

Si la situation actuelle de ChatGPT en est une de grands investissements avec peu de retours, la mise de Microsoft est une étape stratégique dans le domaine, souligne Daniel Ives. La demande pour des solutions d’affaires incorporant l’intelligence artificielle est sans précédent, et l’entreprise cherche désespérément à gagner des parts de marché avec son moteur de recherche Bing dans un secteur largement dominé par Google.

L’analyste rappelle qu’après ses démêlées avec le gouvernement américain, à la fin des années 90, concernant son monopole sur les ordinateurs personnels, Microsoft a mis la pédale douce sur ses investissements et a raté d’importantes occasions, notamment du côté des appareils intelligents et des réseaux sociaux. Il avance que le directeur général de Microsoft, Satya Nadella, n’a pas l’intention de répéter l’erreur de Bill Gates et estime que l’investissement potentiel dans OpenAI est un coup de poker avisé dans la course à l’intelligence artificielle mondiale.

Wedbush maintient son cours cible à 290 $ US pour le titre de Microsoft.

 

 

Corus (CJR.B, 2,22$): la publicité télévisuelle encore affectée 

Corus (CJR.B, 2,22$): la publicité télévisuelle encore affectée 

RBC Marchés des capitaux croit que les prochains résultats trimestriels de Corus seront encore affectés par le fort ralentissement du marché publicitaire télévisuel.

Les résultats de ce trimestre important, qui doivent être rendus publics le 13 janvier, devraient avoir été influencés négativement par la diminution continue des revenus publicitaires, particulièrement ceux provenant des annonceurs nationaux, ce qui est dû à l’incertitude macroéconomique grandissante.

En combinant la situation à des coûts de programmation fixes (environ 60% du budget d’exploitation), l’analyste Drew McReynolds s’attend à une compression des marges de 784 points de base, soit de 41,1% au premier trimestre de 2022 à 33,3% à celui de 2023. Du côté positif, ces coûts ne devraient augmenter que modestement cette année (autour de 5% plutôt que les 12% enregistrés en 2022).

La RBC prévoit des revenus de 431 M$ (-7,1% par rapport en même trimestre en 2022) ainsi qu’un bénéfice avant impôts, intérêts et amortissement (BAIIA) de 133 M$ (-25%). Les revenus publicitaires devraient chuter de 12%, tandis que les revenus d’abonnement seront en hausse de 1%.

Malgré tout cela, Drew McReynolds affirme être impressionné par l’exécution démontrée par la direction de Corus sur plusieurs initiatives stratégiques et tactiques. Il s’attend tout de même à ce que le titre demeure sous pression tant que le climat macroéconomique ne changera pas. Les possibilités d’expansion, dans un marché médiatique en mouvement, dépendront de la capacité de l’entreprise à retrouver le chemin de la croissance annuelle de ses revenus.

La RBC maintient son cours cible du titre de Corus à 3,50$.