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À surveiller: BCE, Nuvei et Groupe CGI

lesaffaires.com|Publié le 09 novembre 2023

À surveiller: BCE, Nuvei et Groupe CGI

(Photo: LesAffaires.com)

Que faire avec les titres de BCE, Nuvei et Groupe CGI? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

BCE (BCE, 53,35$): réduction des investissements d’un milliard de dollars

Le CRTC a annoncé le 6 novembre dernier qu’il allait permettre à des concurrents indépendants de vendre leurs services Internet sur les réseaux de fibre optique de BCE et Telus en Ontario et au Québec.

BCE a réagi à cette décision en annonçant une réduction de ses investissements d’un milliard de dollars (G$) pour 2024 et 2025.

L’entreprise de télécommunications a également annoncé qu’elle allait réévaluer l’expansion de son réseau de Fibre optique jusqu’à l’abonné (FTTH) et a réduit ses cibles de connexions pour 2025 passants de 9 millions à 8,3 millions.

L’analyste de CIBC Marché des capitaux Stéphanie Price estime que l’entreprise va se concentrer sur les zones urbaines et dans des projets de renouvellement d’infrastructures existantes et va en contrepartie délaisser les zones rurales et éloignées.

Pour Drew McReynolds de RBC marchés des capitaux, cette réduction des dépenses d’investissement de capital est une décision logique de la part de BCE à la suite d’une décision du CRTC «qu’il s’explique mal».

«Nous comprenons que le CRTC tente de créer un retour de balancier et veut accroître la concurrence au Canada en créant un environnement de ventes de gros plus important pour les services Internet et de téléphonie mobile. Cependant, appliquer arbitrairement un cadre réglementaire provisoire pour l’Ontario et le Québec et non pour d’autres régions nous laisse tout simplement perplexes», note Drew McReynolds.

Stéphanie Price ne s’attend pas à ce que la nouvelle réglementation donne l’effet escompté. «Même si nous ne nous attendons pas à un changement important dans le paysage concurrentiel à la suite des nouveaux tarifs de gros, une réglementation plus stricte constitue un obstacle pour le secteur. BCE a investi des milliards de dollars dans son réseau d’infrastructure de fibre optique et nous nous attendons à ce que l’entreprise fasse appel de la décision», dit-elle.

Les tarifs d’accès temporaires vont de 65$ à 78$, dépendant des niveaux de vitesse, ce qui représente une marge de profit de 30% pour BCE et TELUS, mais excluent les frais de service supplémentaires que les revendeurs devront payer.

Bien qu’elle considère la décision du CRTC négative pour BCE, Stéphanie Price estime que la réduction des dépenses apaisera les inquiétudes des investisseurs concernant le ratio de distribution de dividendes. Elle continue de considérer BCE comme une société bien gérée et conserve sa recommandation «neutre» et son cours cible sur un an de 55$.

Drew McReynolds, s’attend à ce que la baisse des investissements se traduise par une augmentation des flux de trésorerie libres de 3,8G$ à 4,3G$ pour l’exercice 2024 et de 4,2G$ à 4,6G$ pour 2025. Il maintient son évaluation à «performance égale au secteur» et son cours cible sur un an de 59$.

Matthieu Hains

 

 

Nuvei (NVEI, 18,85$US, 25,91$): des résultats qui plaisent aux analystes

Nuvei (NVEI, 18,85$US, 25,91$): des résultats qui plaisent aux analystes

Malgré une perte nette de 18,1 millions de dollars américains (M$US), attribuable selon elle «à une augmentation de 23,6M$US des charges financières», l’entreprise de paiement en ligne Nuvei a fait bonne impression cette semaine auprès des analystes qui suivent ses activités à la suite de la divulgation de ses résultats pour le troisième trimestre de l’exercice financier 2023. Cela s’est aussi traduit par une perte de 14 cents par action, comparativement à un bénéfice de 8 cents à pareille date l’an passé.

Il faut dire qu’au-delà de ces pertes, la société montréalaise inscrite à la Bourse de Toronto et au NASDAQ a enregistré des revenus supérieurs à ce que les marchés s’attendaient. Par exemple, à 223,3M$US, les revenus générés en interne sont en hausse de 13% par rapport à la même période l’année dernière. Les marchés s’attendaient à une augmentation de 9%.

Mais c’est surtout la hausse des revenus généraux qui a fait sourire les analystes. De 197,1M$US pour le même trimestre l’année dernière, ils sont passés à 304,9M$US. Un bond de 52%. Cette fois encore, Nuvei a fait mieux que ce à quoi s’attendaient les analystes, notamment ceux de la Financière Banque Nationale, qui planchaient plutôt sur un scénario de 302,4MUS.

Des chiffres qui traduisent un certain élan pour l’entreprise, qui revoit ses prévisions de revenus pour l’année 2023 de 1,18 milliard de dollars américains (G$US) à 1,2G$US.

«Nuvei entrevoit un bel élan dans son secteur avec des volumes de ventes en octobre et au début du mois de novembre conformes aux prévisions. Entre-temps, elle ne voit pas de signe de ralentissement des dépenses dans l’environnement dans lequel elle évolue», fait valoir l’analyste Kevin Krishnaratne, de la Banque Scotia.

«Ces résultats rejoignent nos plus récentes prévisions dans lesquelles nous avancions que Nuvei est l’une des entreprises avec le meilleur potentiel pour surprendre. L’entreprise a dévoilé un troisième trimestre très solide avec à la clé des prévisions à la hausse pour le reste de l’année, sur ce qui semble se dessiner comme étant un avantage, additionné à des actions internes pour réduire les coûts d’opération», remarque quant à lui Richard Tse, analyste à la Financière Banque Nationale.

Ce dernier conserve sa recommandation de «surperformance» sur le titre de Nuvei et son cours cible sur un an de 23$US.

Kevin Krishnaratne, de la Banque Scotia, a aussi une recommandation de «surperformance» sur le titre, mais son cours cible sur un an est plus élevé à 30$US.

Dominique Talbot

 

Groupe CGI (GIB.A, 137,03$): la transformation numérique des clients ne pourra pas être repoussée éternellement

Groupe CGI (GIB.A, 137,03$): la transformation numérique des clients ne pourra pas être repoussée éternellement

Le fournisseur de services en technologies de l’information (TI) Groupe CGI a dévoilé des résultats financiers conformes aux prévisions de l’analyste Jérome Dubreuil, de Valeurs mobilières Desjardins, pour son quatrième trimestre de son exercice 2023 terminé le 30 septembre.

Les revenus ont atteint 3,51 milliards de dollars (G$), alors que le bénéfice par action ajusté s’est chiffré à 1,79$.

«Le carnet de commandes de CGI reste robuste, mais la croissance organique des revenus a décéléré considérablement, ce qui est la norme pour les fournisseurs de services TI en cette période de dévoilement des résultats trimestriels», raconte l’analyste.

Jérome Dubreuil estime qu’il sera plus difficile pour CGI de faire progresser son bénéfice par action ajusté de plus de 10% au cours de la prochaine année, comme le souhaite la direction. «Toutefois, l’entreprise possède suffisamment de « poudre sèche » (liquidités) pour pallier à un ralentissement de la croissance de sa rentabilité par le biais de programmes de rachat d’actions», croit-il.

«Même si la direction de CGI ne fournit pas de prévisions formelles, elle concède que ses clients doivent jongler avec deux agendas conflictuels: ils ont un besoin d’investir dans la transformation numérique de leurs activités tout en devant simultanément réduire leurs dépenses», explique-t-il.

L’analyste de Desjardins souligne que la croissance organique des revenus de CGI a été de 2,2% sur un an au quatrième trimestre, elle qui a été de 4,6% au trimestre précédent. «La direction a fait preuve de prudence en parlant de la croissance de ses revenus pour le trimestre en cours, et les entreprises qui oeuvrent dans la même industrie et qui fournissent des prévisions à court terme disent s’attendre à un recul de la croissance organique pour les prochains mois», ajoute-t-il.

Selon Jérome Dubreuil, la croissance organique des revenus de CGI pour le premier trimestre de son exercice 2024 sera «faible à un chiffre», habituellement comprise entre 1% et 3%.

L’analyste conserve sa recommandation d’achat pour le titre de CGI, et relève légèrement son cours cible sur un an, qui passe de 152$ à 153$, ce qui lui donne une valorisation de 12,75 fois le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement ajusté prévu en 2024.

Denis Lalonde