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À surveiller: BCE, Saputo et Cenovus

Dominique Beauchamp|02 juin 2020

À surveiller: BCE, Saputo et Cenovus

Photo: Romeo Mocafico

Que faire avec les titres de BCE, Saputo et Cenovus? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

BCE (BCE, 57,11$): une bonne vente au bon prix

C’est au tour de Bell Canada de vendre 25 centres de données dans huit villes au Canada pour un peu plus d’un milliard de dollars comptant à la Californienne Equinix.

«Nous attendions cette transaction depuis longtemps étant donné les autres ventes dans l’industrie en raison de la concurrence vive de la part des géants de l’infonuagique», explique Maher Yaghi, de Desjardins Marché des capitaux. Shaw et Cogeco au Canada ainsi que Verizon et AT&T avaient déjà vendu leurs centres de données.

Même si BCE n’a pas besoin de fonds, elle obtient un bon prix pour cet actif, note l’analyste. L’entreprise pourra déployer son capital dans ses priorités stratégiques telles que les enchères sans-fil dans la bande 3500 MHz à la mi-décembre et les infrastructures 5G.

Bell Canada continuera de posséder et d’exploiter cinq centres de données dans ses propres installations dont elle a besoin pour offrir le service informatique en périphérie de réseau 5G.

Bell Canada obtient un bon prix puisque le prix payé de 12,5 fois le bénéfice d’exploitation est supérieur au multiple de 7 à 8 fois qui était attribuée aux centres à l’intérieur du service filaire BCE, note l’analyste.

Les actifs vendus procuraient à BCE des revenus de 170 millions de dollars et un bénéfice d’exploitation de 95 M$, soit moins d’un pour cent de ses résultats consolidés.

En fonction du prix payé, la vente ajoute 0,50$ à la valeur de BCE et réduit son ratio d’endettement de 0,1 à 2,8 fois,estime l’analyste.

L’analyste recommande encore de conserver le titre pour lequel il a un cours-cible de 62$.

Saputo (SAP, 32,96$): des signes de reprise, mais la visibilité reste limitée

Saputo (SAP, 32,96$): des signes de reprise, mais la visibilité reste limitée

Chris Li, de Desjardins Marché des capitaux, perçoit des signes de reprise, mais la destruction de la demande dans l’industrie des services alimentaires et la chute du prix du fromage embrouillent les perspectives.

Par prudence, l’analyste réduit de 1,96 à 1,70$ le bénéfice qu’il prévoit pour l’exercice 2021, ce qui place ses estimations au bas de la fourchette des prévisions des analystes.

Cette estimation ne tient pas compte de la possibilité d’une dévaluation des stocks de fromage en réaction à la chute initiale des prix au début du confinement.

Il n’est pas clair à quel point la demande accrue pour les aliments chez les épiciers compensera la perte des ventes auprès des restaurants et des services alimentaires qui procurent la moitié des revenus.

Saputo dévoilera ses résultats annuels le 4 juin.

Le consensus des experts prévoit qu’en 2021 l’industrie alimentaire aura récupéré plus de 90% des ventes perdues en 2020. Si c’était le cas, Saputo pourrait dégager un bénéfice de 2$ par action l’an prochain, entrevoit Chris Li.

«C’est notre scénario principal, mais il y a tant de facteurs imprévisibles que notre confiance n’est pas élevée», évoque l’analyste.

En fonction des nouvelles prévisions, Chris Li abaisse son cours cible de 45 à 39$ soit un multiple de 20 fois le bénéfice de 1,96$ prévu en 2022. Cette évaluation est inférieure à la moyenne de 22 fois des cinq dernières années.

Malgré les énormes pressions sur ses ventes et ses coûts, Saputo devrait émerger de cette crise encore «plus forte» grâce à son exécution, sa part de marché élevée et son bilan solide.

«Nous attendons plus de clarté avant de redevenir plus positif à l’égard du titre», explique Chris Li, qui recommande de conserver l’action de Saputo.

Cenovus (CVE, 6,11$): la pétrolière intégrée reste la favorite de la FBN

Cenovus (CVE, 6,11$): la pétrolière intégrée reste la favorite de la FBN

Après avoir organisé des présentations aux investisseurs, Travis Wood, de la Financière Banque Nationale, est plus convaincu que jamais que la pétrolière offre l’un des meilleurs profils de son industrie grâce à des actifs de haute qualité dans les sables bitumineux, des liquidités solides et la répartition disciplinée du capital.

Le producteur est en meilleure posture que d’autres, car il est rentable autour de 35 $US le baril.

Et si le cours du pétrole renouait avec un cours de 50$ US le baril comme il le prévoit d’ici 2022, le titre de Cenovus pourrait plus que doubler, fait valoir l’analyste.

Dans l’intervalle, les dirigeants comptent préserver la qualité du bilan. Cet engagement renforce les perspectives à long terme de la société et constitue l’un des facteurs clés de la thèse de placements, dit-il.

Bien que les cours mondiaux du pétrole soient encore affaiblis, l’écart entre les prix internationaux et le cours du pétrole canadien devraient permettre à Cenovus de dégager des flux de trésorerie libres au deuxième semestre, prévoit Travis Wood.

L’ex-filiale d’Encana a aussi la capacité de rétablir rapidement la production suspendue par les quotas imposés en Alberta, si les restrictions étaient levées.

Après une chute de 55% depuis le début de l’année, le titre est attrayant.

L’analyste en recommande l’achat même si son cours cible de 6,50$ offre un potentiel de gain de seulement 6%.