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À surveiller : BCE, SNC-Lavalin et Maple Leaf

Stéphane Rolland|Publié le 03 mai 2019

Que faire avec les titres de BCE, SNC-Lavalin et Beyond Meat ? Voici quelques recommandations d'analystes.

Que faire avec les titres de BCE, SNC-Lavalin et Beyond Meat ? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.

BCE (BCE., 59,78$) : trop cher

L’action de BCE est rendue trop chère, croit Maher Yaghi, de Desjardins Marché des capitaux. Il abaisse sa recommandation «d’acheter» à «conserver» en raison de la surperformance récente du titre par rapport à ses comparables.

L’analyste précise que les résultats du premier trimestre, dévoilés hier, n’ont rien à voir avec sa décision. Il note que les résultats étaient sensiblement conformes aux attentes.

M. Yaghi constate que la baisse des taux d’intérêt a fait du rendement du dividende une caractéristique plus attrayante pour les investisseurs, ce qui a donné un élan à la prime par rapport aux comparables.

Au sujet de la société de télécom, il juge que la direction a fait un «excellent travail» pour faire en sorte que l’entreprise soit dans une meilleure posture concurrentielle. Il note que la société a «significativement» diminué ses coûts et a déployé des investissements dans le sans-fil et la fibre optique qui devrait porter des fruits sur plusieurs années.

Il admet que la croissance du dividende pourrait faire en sorte que sa recommandation soit trop pessimiste. Il estime que les flux de trésorerie, un élément comptable clé dans le financement du dividende, ne risquent pas de pouvoir croître au même rythme qu’en 2018. Les dépenses d’investissements ont peu de chance de diminuer au moment où la société doit investir dans le 5G et que la réduction de l’impôt liée à l’acquisition de Manitoba Telecom Services a peu de chance de donner un élan au flux de trésorerie.

La cible passe de 66$ à 65$.

 

SNC-Lavalin (SNC., 28,97$) : Oops… I did it again!

SNC-Lavalin a encore affiché un trimestre pire que prévu, constate Derek Spronck, de RBC Marchés des capitaux, qui titre sa note avec un clin d’œil au répertoire de Britney Spears : «Oops… I did it again!». L’analyste croit que la société passe par le pire avant de connaître des jours meilleurs, mais il admet avoir certains doutes.  

«Nous nous attendions à un trimestre difficile, mais certains projets ont affecté négativement les résultats de manière pire que prévu, résume M. Spronck. La direction a présenté une série de mesures de réduction des coûts et des risques. En ajoutant certains projets qui devraient se terminer dans la première moitié de l’année, les résultats devraient s’améliorer.»

Comme ses collègues, l’analyste dit douter que la société soit en mesure d’atteindre ses prévisions pour 2019. «À ce stade-ci, ce qui est important pour nous n’est pas de savoir si la direction peut atteindre sa cible, mais si elle peut démontrer qu’elle améliore les résultats financiers et opérationnels.

Malgré les difficultés, l’analyste constate que la division «Ingénierie et construction» s’échange à près de 4 fois les prévisions du bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA), comparativement à un multiple de 8 fois pour les pairs. Or, cette évaluation ne reflète pas le potentiel bénéficiaire de la compagnie et les mesures qu’elle a prises pour réduire son risque.

RBC Marchés des capitaux maintient sa recommandation «surperformance», mais abaisse sa cible. Elle passe de 44$ à 40$.

Maple Leaf (MFI., 33,33$) : le Veau d’or

Le succès bœuf du premier appel public à l’épargne de Beyond Meat (Nasdaq., BYND)  pourrait doper aux hormones l’évaluation du titre de la compagnie, croit Peter Sklar, de BMO Marchés des capitaux. Il bonifie sa recommandation de «performance de marché» à «surperformance». La cible passe de 31$ à 39$.

Pourtant, la société a dévoilé un bénéfice par action beaucoup plus maigre que prévu à 0,20$ tandis que les analystes anticipaient, en moyenne, 0,31$. L’analyste a donc passé ses prévisions de bénéfices au hachoir afin de refléter les impacts de la peste porcine africaine, des investissements dans la production de viande végétale et de la dilution du capital des acquisitions. Sa prévision de bénéfice par action en 2019 passe de 1,41$ à 0,95$.

Malgré toutes ces mauvaises nouvelles, l’appétit qu’ont démontré les investisseurs pour Beyond Meat  pourrait sauver l’action de l’abattoir, croit M. Sklar.

Les activités de Maple Leaf dans le segment de la viande végétale pourraient se voir accorder une évaluation beaucoup plus élevée. Si on lui allouait la même valeur qu’à celle de Beyond Meat, les usines produisant de la viande végétale pourraient valoir 4 G$. La cible de 39$ de BMO Marchés des capitaux voudrait dire que les activités traditionnelles dans le porc et la volaille ne vaudraient plus que 1 fois le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) 2020.

L’analyste n’est pas aussi gourmand, mais il pense que la valeur peut monter à 1 G$, ce qui conférerait un multiple de 11 fois le BAIIA au porc et à la volaille, ce qu’il juge raisonnable.