Que faire avec les titres de Beyond Meat, TFI et Finning? Voici quelques recommandations d'analystes.
Que faire avec les titres de Beyond Meat, TFI et Finning? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Beyond Meat (BYND, 125,48$US): la viande végétale n’est pas une mode, mais le titre est trop gourmand
Bobby Burleson, de Canaccord Genuity, amorce le suivi de l’industrie de la technologie des aliments et de l’agriculture confiant que les substituts de viande et autres innovations ne sont pas des modes passagères.
Les nouveaux aliments sont des solutions aux pressions qu’imposent la croissance et l’urbanisation de la population mondiale, les dommages du réchauffement climatique sur le rendement agricole et la demande des consommateurs pour des pratiques de culture plus durables.
«En tant que chef de file de la viande végétale, Beyond Meat accélère les changements dans la diète des consommateurs et contribue à freiner l’agriculture animale plus dommageable pour l’environnement», écrit-il.
Déjà présente dans 94 000 épiceries et restaurants dans 74 pays, la croissance de la société proviendra d’un éventail élargi de protéines végétales et d’un réseau de distribution plus étendu.
Les préoccupations pour la santé et l’environnement devraient attirer plus de consommateurs et lui faire gagner sa part du marché mondial des substituts de viande estimé à 2 000 milliards de dollars américains, fait valoir l’analyste.
Beyond Meat n’est pas seule dans cette course. Une douzaine de concurrents proposent des aliments à base de plantes.
L’adoption des galettes et des saucisses de protéine végétale devrait aussi s’accélérer à mesure que les prix au détail des produits de Beyond Meat se rapprochent de ceux de la viande d’ici 2024.
Plus le volume de production croîtra, plus le coût par unité produite devrait diminuer. L’optimisation de la chaîne de fabrication et d’approvisionnement devraient aussi améliorer les marges à long terme, entrevoit Bobby Burleson.
Toutefois, au cours actuel, l’analyste ne peut pas justifier une recommandation d’achat. Le titre s’échange à 12 fois les ventes et à 115 fois le bénéfice d’exploitation prévus en 2021.
Cette évaluation se compare aux ratios respectifs de 1,7 et 11,2 fois pour un groupe repère de conglomérats traditionnels de l’alimentation.
Après avoir quintuplé depuis son entrée en Bourse en mai 2019, incluant un gain 66% depuis le début de 2020, l’action intègre pleinement la croissance rapide de la société, explique l’analyste.
Le bénéfice d’exploitation devrait croître à un rythme annuel composé de 68% entre 2019 et 2021, par rapport à la cadence de 5% de l’industrie.
Le cours-cible de 140 $US repose sur l’estimation des futurs flux de trésorerie jusqu’en 2028, en fonction d’une formule d’actualisation. Cet objectif équivaut tout de même à 129 fois le bénéfice d’exploitation de 2021.
TFI International (TFII, 55,28$): tour de chapeau pour le camionneur aguerri
TFI International (TFII, 55,28$): tour de chapeau pour le camionneur aguerri
La société de transport et de livraison a réussi un tour de chapeau: ses résultats et son aperçu surpassent les attentes tandis qu’elle reste à l’affût d’occasions d’acquisition pendant la pandémie.
Ces nouvelles perspectives incitent Benoit Poirier de Desjardins Marché des capitaux à relever son cours cible de 59 à 64$, soit un gain potentiel d’encore 17,7%.
Féru de rationalisations, le camionneur a dégagé des flux de trésorerie de 216 millions de dollars aux deuxième trimestre, le double du consensus malgré des revenus d’un milliard de dollars conformes aux prévisions, signale l’analyste.
Le bénéfice d’exploitation de 228 M$ a aussi nettement surpassé les prévisions de 167 M$ tout comme le bénéfice de 1,04$ qui se compare aux estimations de 0,54$ de l’analyste.
Un retour graduel à la normale permet à TFI de fournir un premier aperçu pour 2020: le bénéfice visé de 3,40 à 3,75$ se compare au consensus de 2,81$.
Quelque 594 employés TFI ont renoué avec la semaine de travail de cinq jours tandis que 793 travailleurs mis à pied temporairement sont retournés au travail. À la mi-juillet, 587 autres employés travaillaient encore quatre jours par semaine. Quelque 841 autres n’ont pas été rappellés.
Le camionneur promet encore mieux pour 2021 puisque la restructuration réalisée au début de la pandémie relèvera sa rentabilité. TFI a fusionné en mai deux divisions du segment du transport de lots brisés, TST Overland et CF.
L’entreprise vise des flux libres de 425 à 460 M$, mais Benoit Poirier préfère jouer de prudence avec des prévisions de 424 M$.
«Les résultats du deuxième trimestre nous donnent confiance que le transporteur a tout ce dont il a besoin pour émerger de la crise encore plus fort», écrit l’analyste.
Le meilleur bilan depuis 2006 (une dette qui équivaut à 1,7 fois le bénéfice d’exploitation) et une équipe de dirigeants disciplinée lui donnent les moyens d’ajouter de la valeur en réalisant d’autres acquisitions dans les créneaux du commerce en ligne aux États-Unis et du transport de lots brisés au Canada, entre autres, ajoute-t-il.
«Un achat transformationnel pourrait être annoncé plus tard en 2020 ou tôt en 2021 si les conditions de marché s’améliorent», a aussi laissé entendre la société.
Finning (FTT, 19,54$): une rare recommandation américaine pour le concessionnaire Caterpillar
Finning (FTT, 19,54$): une rare recommandation américaine pour le concessionnaire Caterpillar
Ross Gilardi, de Bank of America Securities, estime que le plus important concessionnaire de machinerie Caterpillar au monde est mûr pour profiter de la reprise mondiale de son industrie.
La hausse du cours du pétrole et du cuivre s’ajoutent à d’autres indicateurs fondamentaux qui pointent vers une amélioration de la conjoncture et donc des perspectives pour les revenus, explique l’analyste.
L’industrie canadienne des sables bitumineux, ayant appris des crises de 2008 et de 2015, a réduit les coûts d’exploitation à 20$US le baril. Cette discipline est de bon augure bien que les dépenses se limitent à l’entretien plutôt que des plans d’expansion.
Finning devrait aussi bénéficier, dès la deuxième moitié de 2020, du vaste chantier de 209 milliards de dollars de la deuxième phase du train haute vitesse HS2 entre Londres et les Midlands. Ross Gilardi estime les retombées à 676 M$ CA pour Finning.
Ces perspectives s’améliorent au moment où le titre du distributeur se négocie au plus fort rabais (33%) par rapport à Caterpillar (CAT, 138,03$US) et à son rival canadien Toromont Industries (TIH, 73,43$) depuis dix ans, fait aussi valoir Ross Gilardi.
L’analyste hausse ses prévisions de bénéfices de 0,15 à 1,20$ pour 2020 et de 0,25$ à 1,45$ pour 2021.
Son cours-cible passe de 20 à 26$, ce qui offre un potentiel de regain d’encore 33%.
L’action de Finning a gagné de 3,4% le 28 juillet pendant que tous les indices reculaient, après la publication de ce rapport.