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À surveiller: BlackBerry, Alimentation Couche-Tard et GDI

Jean Gagnon|Publié le 20 septembre 2021

À surveiller: BlackBerry, Alimentation Couche-Tard et GDI

Les résultats du 2e trimestre de BlackBerry risquent de ne pas être très étincelants, craint Paul Treiber, analyste chez RBC Marchés des capitaux. (Photo: Getty images)

Que faire avec les titres de BlackBerry, Alimentation Couche-Tard et GDI? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

BlackBerry (BB, 10,03$US): le titre à la merci de la valeur de ses brevets

Lorsqu’elle divulguera mercredi ses résultats du 2e trimestre de son année financière 2022, BlackBerry pourrait aussi annoncer avoir finalisé la vente de ses brevets, note Paul Treiber, analyste chez RBC Marchés des capitaux.

L’annonce pourrait avoir un impact significatif sur le cours de l’action si le prix obtenu devait diverger des attentes qui sont d’environ un milliard de dollars. C’est qu’il s’agit d’un item très important, car à ce prix, le portfolio de brevets représente 23% de la valeur actuelle de l’entreprise, estime l’analyste.

De plus, le moment serait mal choisi pour annoncer une nouvelle décevante, car les résultats du 2e trimestre risquent de ne pas être très étincelants, craint l’analyste. Il prévoit que les revenus seront en baisse de 39% sur ceux du même trimestre de l’année précédente, et de 7% sur ceux du premier trimestre. La baisse séquentielle des revenus provient d’une diminution des revenus de licences et de l’internet des objets (IoT) qui n’a pas été compensée par une hausse des revenus de cybersécurité, indique l’analyste.

Les pertes augmenteront, craint l’analyste. Il prévoit que les bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) atteindront -14 millions de dollars comparativement à -6 millions de dollars au trimestre précédent et à un gain de 81 000 dollars l’année dernière.

Le ralentissement de la production automobile a probablement continué de peser sur les revenus de l’internet des objets, selon l’analyste. Il prévoit qu’ils diminueront de 13% comparativement au trimestre précédent. Ils seront néanmoins à la hausse de 20% sur l’année précédente, car les chiffres sur lesquels s’appuyait le calcul étaient nettement plus bas.

L’analyste maintient pour l’instant sa recommandation de «sous-performance». Son cours cible est de 7,50$US, sensiblement plus bas que le cours actuel. Pour ce faire, il blâme la faible croissance actuelle et la visibilité réduite des résultats à venir.

 

Alimentation Couche-Tard (ATD.B, 48,39$): et si elle achetait EG Group?

Alimentation Couche-Tard (ATD.B, 48,39$): et si elle achetait EG Group?

La semaine dernière, une nouvelle de Bloomberg indiquait que l’opérateur de commerce de proximité EG Group, présent aux États-Unis, en Europe et en Australie, explorait les possibilités de vente. L’analyste de Desjardins, Chris Li, croit qu’il s’agirait d’un bon ajout stratégique pour Couche-Tard.

Toutefois, il est d’avis que l’entreprise québécoise, si elle devait examiner cette possibilité, demeurera comme à son habitude très disciplinée dans son évaluation de l’entreprise à acquérir, d’autant plus que les nombreuses initiatives qu’elle a entrepris pour stimuler sa croissance organique va générer une forte création de valeur lors la reprise post-pandémie.

À certains égards, l’acquisition de EG Group est certainement attrayante pour Couche-Tard, note l’analyste de Desjardins. Aux États-Unis, EG Group opère opère environ 1 700 sites, et elle est la 4e plus grosse chaine de commerce de proximité. Compte tenu de la taille de Couche-Tard, l’analyste croit que les synergies pourraient être significatives.

En Europe, EG Group est le plus gros opérateur indépendant de commerce de proximité avec environ 3 700 sites. Couche-Tard en possède 2 725. L’analyste note toutefois que l’environnement dans certains pays d’Europe est plus exigeant compte tenu de la concurrence et de la réglementation généralement plus serrée. Mais considérant que Couche-Tard a tenté il n’y a pas si longtemps d’acquérir Carrefour et ses 5 000 sites en France et en Italie, l’analyste croit que la firme québécoise doit penser qu’il ne s’agit pas d’obstacles insurmontables.

Finalement, Couche-Tard croit sûrement que le marché australien est attrayant compte tenu de sa tentative l’an dernier d’acquérir Ampol, suggère l’analyste.

Bien que ce ne soit pas encore confirmé, le prix demandé pour EG Group serait de 15 milliards $US, soit environ 10 fois les bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 2020. Il s’agit là d’un prix invitant, selon l’analyste qui rappelle que c’était à peu près le prix payé par Couche-Tard en 2016 lors de l’achat de CST.

Compte tenu du bilan financier de l’entreprise québécoise, l’acquisition pourrait être financée entièrement par de la dette et le ratio dette nette/BAIIA n’excéderait pas 3,5 fois. À suivre.

 

GDI Services aux immeubles (GDI, 57,69 $): deux acquisitions stratégiques aux États-Unis

GDI Services aux immeubles (GDI, 57,69 $): deux acquisitions stratégiques aux États-Unis

Le fournisseur de services ménagers aux immeubles vient de réaliser deux acquisitions aux États-Unis qui sont parfaitement alignées avec ses objectifs stratégiques, selon Frederic Tremblay, analyste chez Desjardins.

La société de Lasalle réussit bien dans le secteur des services techniques depuis son entrée dans cette sphère d’activités en 2015, et l’analyste prévoit que l’acquisition de l’entreprise américaine Enginuity après celle de la firme new-yorkaise BPAC plus tôt cette année, sera le 2e maillon lui permettant de répliquer ce succès aux États-Unis.

Installée en Pennsylvanie et au Maryland, Enginuity est un entrepreneur en conception/construction mécanique. Elle permettra de renforcer la présence de GDI sur le marché des services techniques aux États-Unis, selon l’analyste.

En même temps, l’acquisition de Fuller Industries, un fournisseur de produits de nettoyage établi au Kansas, ajoutera à GDI une capacité de production pour les produits de nettoyage tant pour le marché commercial qu’industriel.

Le coût combiné des deux acquisitions se situera entre 25 et 50 millions de dollars canadiens, estime l’analyste de Desjardins. Le revenu annuel pro forma des deux entreprises acquises totalise environ 75 millions.

La marge bénéficiaire d’Enginuity est semblable à celle du secteur technique de GDI, soit 5-6%. Celle de Fuller devrait augmenter à un niveau semblable à celui de l’ensemble des opérations de GDI, et même le surpasser alors que le volume de la production manufacturière augmentera.

L’analyste de Desjardins recommande l’achat du titre, et il hausse son cours cible de 66$ à 67$.