(Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de BlackBerry, Apple et Tourmaline? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
BlackBerry (BB-N, 9,56$US; BB-T, 12,21$): un analyste revise ses attentes
Daniel Chan de Valeurs mobilières TD, a révisé son cours cible pour le fournisseur de logiciels torontois BlackBerry, alors que la vente de ses brevets est imminente. Or, bien que certains analystes s’attendaient à une telle annonce lors du dévoilement de ses résultats du 22 septembre 2021, la société n’a rien dit de la sorte.
Elle a indiqué avoir généré des revenus de 175 millions de dollars (M$) au deuxième trimestre, ce qui est mieux que ce à quoi les analystes (162 M$) et la TD (167 M$) s’attendaient. Elle doit ce résultat à un bond de 5 M$ de ses revenus tirés de ses licences de logiciels pour entreprises. Étant donné que BlackBerry compte se départir de ses brevets pour recentrer ses activités, Daniel Chan se garde quelques réserves.
Il a toutefois révisé son cours cible, le faisant passer de 8,5 à 9 $, car il estime que bien qu’il y ait peu de chance qu’elle vende son portfolio de logiciels pour 1 milliard de dollars, elle devrait en tirer plus que les 460 M$ qu’avait précédemment estimé l’analyste.
Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de la société a toutefois raté la cible, s’établissant à 14 M$, alors que TD et le consensus tablaient respectivement sur 30 M$ et sur 21 M$.
Les redevances de son système d’exploitation en temps réel QNX ont encore souffert du manque de puce électronique, croit l’analyste, puisque ses revenus tirés de sa division de l’Internet des objets (40 M$) se trouvent en deçà de ce que rapportait précédemment BlackBerry Technology solutions, soit près de 50 M$ par trimestre. Ces résultats ont toutefois dépassé les prévisions de Daniel Chan, qui misait sur 37 M$.
La direction de BlackBerry a indiqué que ce ralentissement tirait à sa fin, car la pénurie de puces électroniques devrait avoir atteint son creux au cours du dernier trimestre. Elle s’attend donc à une reprise de ses activités de design, et mise toujours sur des revenus qui devraient s’établir entre 180 et 200 millions de dollars pour l’exercice 2022, rapport Daniel Chan.
Tout comme l’avait prévu l’analyste de la TD, la croissance des revenus tirés de la division de cybersécurité de BlackBerry est demeurée stable par rapport à la même période l’an dernier, à 120 M$. Elle a néanmoins généré davantage de factures au cours du trimestre, bien que son taux de rendement comptable de la division soit identique au trimestre précédent.
Pour remédier à la situation, la société dont le siège social se trouve à Toronto poursuit son recrutement pour accroître la taille de son équipe de ventes, et est même allé chercher John Giamatteo, un ancien de McAfee, pour diriger la division. BlackBerry maintient sa cible dans une fourchette de 495 à 515 M$.
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Apple (APPL, 142,94$US): la turbulence chinoise ne devrait pas trop l’affecter
Les dernières nouvelles en provenance de la Chine pourraient inquiéter les observateurs moins bien avertis qui suivent de près le titre d’Apple, mais pas Wamsi Mohan de Bank of America Securities. Ce n’est pas la première fois que la société de Cupertino navigue à travers une tempête chinoise, rappelle-t-il.
Non seulement la Chine est un endroit où elle a créé de nombreux emplois, mais en plus, Apple y retrouve de fervents amateurs de ses téléphones intelligents.
En 2020, 18% des ventes de ses iPhone se sont faites au pays de Xi Jinping. Selon un sondage mené en septembre 2021, 40% des appareils chinois sont plus vieux que le iPhone X, et 17% sont d’une génération plus ancienne que les iPhone 6/6 plus.
Avec la sortie de son plus récent modèle, le iPhone 13, de nombreux utilisateurs pourraient être tentés de mettre la main sur un nouvel appareil. Toujours selon l’enquête, 34% des répondants ont indiqué avoir l’intention de se procurer un de ses téléphones intelligents, et ce, bien que leur prix de base soit plus élevé que ceux de ses concurrents chinois, rapporte Wamsi Mohan.
L’iPhone 13 est néanmoins de 300 à 800 yuans de moins que les appareils équivalents de la génération précédente à leur sortie, et ce malgré la remontée de la monnaie chinoise, fait remarquer l’analyste. Un plus important volume de transaction devrait masquer les pressions exercées sur le prix de vente moyen par le taux de change notamment.
Wamsi Mohan rappelle qu’en Asie pacifique, entre le premier trimestre de l’exercice 2020 et celui de 2021, les parts de marché des appareils Huawei ont reculé de 22,7% à 3,8%, alors que celles d’Apple ont monté de 10,7% à 13,8%. Le prix plus bas de son appareil devrait lui permettre d’en accaparer davantage. Il s’attend à ce qu’au cours de l’exercice 2022, l’entreprise devrait vendre 210 millions (M) d’iPhone, dont 40 à 50 M en Chine seulement.
Quelques risques viennent toutefois assombrir le portrait. Une montée surprise du nationalisme chinois pourrait par exemple affecter la vente de ces téléphones intelligents au pays. L’analyste précise que chaque baisse de 10% des ventes au pays devrait faire reculer ses revenus de 4 milliards de dollars.
Il garde aussi un œil sur la mise en place d’une règlementation plus sévère du gouvernement chinois sur les jeux vidéo, ce qui pourrait freiner la croissance des revenus tirés de l’Appstore au pays.
Malgré tout, par le passé, l’entreprise est parvenue à tirer son épingle du jeu dans des conjonctures défavorables en Chine. Les dernières nouvelles parvenues à ses oreilles ne changent donc pas la position de l’analyste à l’égard du titre, et il maintient sa recommandation à neutre, et son cours cible à 160 $.
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Tourmaline (TOU-T, 41,1$): une stratégie solide
L’analyste de la Banque Scotia Cameron Bean applaudit la vente de 108,15 millions d’actions de Topaz Energy, une société de redevance et tirées de ses actifs d’infrastructures énergétiques, que détenait Tourmaline. À ses yeux, ce serait la preuve que la stratégie d’affaires du producteur de pétrole et de gaz naturel est solide, ce qui est une grande victoire pour les investisseurs.
Pendant le dévoilement de ses résultats trimestriels, elle a aussi présenté son plan de rendement pour les actionnaires, tout en annonçant son premier dividende supplémentaire, et ce, plus tôt que prévu.
L’entreprise compte remettre l’essentiel de son flux de trésorerie à ses investisseurs. Elle dédiera aussi près de 250 millions de dollars (M$) de ses flux de trésorerie annuels à ses opérations de fusion et acquisition, tout en bonifiant les marges de ses infrastructures du segment intermédiaire de la production pétrolière. Si on tient pour acquis que ces deux initiatives représenteront des dépenses d’environ 450 M$, cela laisse près de 2,5 milliards de dollars (G$) de disponible en 2022 qui pourraient se retrouver dans les poches des actionnaires, illustre l’analyste.
Ceux-ci devraient aussi profiter de la stratégie de rachats d’actions de l’entreprise qui compte y dédier 1 G$ d’ici deux ans, et recevoir des dividendes supplémentaires de plus de 4 $ l’action (rendement de 10%) au cours de cette même année.
D’ailleurs, ceux qui détiendront des actions de Tourmaline en date du 1er octobre 2021 recevront 0,75 $ par action, soit un rendement de 1,8%, le 7 octobre suivant. La distribution de ce tout premier dividende supplémentaire représente près de 38% de son flux de trésorerie prévu au quatrième trimestre de 2021, ce qui permettra à l’entreprise de lancer la prochaine étape de son plan de rendement aux actionnaires, tout en réduisant sa dette nette qui devrait s’établir dans une fourchette de 1 à 1,2 G$ d’ici la fin de 2021. Son dividende trimestriel grimpera lui de 6% à 0,18 $ par action au quatrième trimestre de 2021, soit une hausse de 29% par rapport à celui de la même période à l’exercice 2020.
Tourmaline a aussi revu son plan de match pour l’exercice 2021. Elle a augmenté son budget d’investissement de 105 M$ à 1,375 G$, de même que sa production annuelle d’environ 5 millions de barils équivalents pétrole par jour (Mbep/j), le faisant ainsi passer de 440 à 445 Mbep/j. L’entreprise croit clore son programme de forage en novembre 2021, et entend utiliser ses fonds supplémentaires pour maintenir ses appareils de forage actifs en devançant l’exploration dans 21 puits qui était prévue auparavant en 2022.
La majorité de ses dépenses d’investissement de capital seront allouées à la phase 2 de Gundy, et au projet de Nig Creek en Colombie-Britannique, qui devraient augmenter son volume de production et ses marges.
L’analyste maintient sa recommandation à surperformance de secteur, et son cours cible à 59 $.