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À surveiller: BlackBerry, Loblaw et Air Canada

Catherine Charron|Mis à jour le 23 juillet 2024

À surveiller: BlackBerry, Loblaw et Air Canada

Un marché Loblaws en Ontario (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de BlackBerry, Loblaw et Air Canada? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

BlackBerry (BB, 2,41$US): sur la bonne voie

BlackBerry, l’ancien fabricant de téléphones aujourd’hui spécialiste de la cybersécurité et des objets connectés, semble sur la bonne voie pour dépasser les cibles prudentes qu’elle s’était fixées pour le deuxième trimestre de son exercice 2025, d’après Todd Coupland de CIBC Marchés des capitaux.

C’est ce que l’analyste a conclu après la rencontre avec les investisseurs que l’institution financière a organisé avec John Giamatteo, PDG de la société, et Tim Foote, celui qui campe notamment les postes de chef des finances et de relation avec les investisseurs, le 18 juillet 2024.

Le PDG a notamment affirmé que son organisation était sur le point d’enregistrer de la croissance et augmenter ses flux de trésorerie libre, alors qu’elle s’apprête à présenter des résultats segmentés, un pas de plus vers la scission de ses activités des objets connectés de celles de la cybersécurité, rapporte l’analyste. Quand le tout devrait-il se produire? Ça reste encore à être déterminé, ajoute-t-il.

Le dirigeant a confirmé que son système d’exploitation QNX est en bonne posture pour tirer profit de la croissance du marché des véhicules connectés, tandis que sa division de la cybersécurité semble s’être «stabilisé», rapporte l’analyste.

Pour sa part, Todd Coupland ne s’attend pas à ce que le segment des activités des objets connectés retrouve l’élan passé d’ici la fin de l’exercice 2025, alors que de nombreux programmes de production de véhicules accusent du retard. Il s’attend à ce que le chiffre d’affaires tiré de ses services de cybersécurité glisse de 5%, mais qu’il augmente de 7% grâce aux objets connectés.

Ses attentes sont «prudentes et atteignables», selon lui.

Le PDG de l’entreprise a aussi réaffirmé que BlackBerry devrait afficher des flux de trésorerie positifs d’ici la fin de l’exercice après avoir mené trois grandes restructurations, indique l’analyste. Ce dernier croit que la société devrait faire la lumière sur ce point lors de la journée des investisseurs du 16 octobre prochain.

La société, qui devrait dévoiler les résultats de son deuxième trimestre le 26 septembre 2024, n’a pas confirmé son plan de match pour séparer en deux entités distinctes ses départements de la cybersécurité et des objets connectés, indique Todd Coupland. Toutefois, John Giamatteo a laissé entendre que toutes les options qui permettraient d’augmenter la valeur pour les actionnaires seront envisagées.

Comme les deux segments semblent reprendre de la vigueur, l’analyste est d’avis que la scission est probable.

Dans l’état actuel des choses, se procurer des actions de BlackBerry à 2,40 dollars américains ($US) semble un bien petit pari pour les bénéfices qu’elle promet. L’analyste maintient son cours cible à 3,50 $US.

Loblaw (L, 168,88$): un taux de croissance de son bénéfice par action de plus de 10% est plausible

Loblaw (L, 168,88$): un taux de croissance de son bénéfice par action de plus de 10% est plausible

Au deuxième trimestre de son exercice 2024, Loblaw devrait avoir fait croître son bénéfice par action de 10%, estime Chris Li de Valeurs mobilières à deux jours du dévoilement de ses résultats.

L’inflation ayant atteint 1,5% au cours de cette période, l’analyste s’attend à ce que les ventes alimentaires d’un même magasin comparable aient bondi de 1,7%, alors qu’elles avaient augmenté de 6,1% un an auparavant. L’analyste rappelle qu’au cours de cette période, l’inflation était de l’ordre de 4,9%. Ce trimestre-ci, ses épiceries ont plutôt connu une hausse de l’achalandage.

Dans les pharmacies, les ventes d’un même magasin comparable auront grimpé de 1,5%, croit Chris Li. À pareille date l’an dernier, cette hausse était plutôt de 5%. L’analyste s’attend à ce que Loblaw ait connu une hausse de la demande pour ses produits de santé et de beauté, mais que sa performance ait été ralentie par une baisse de la vente de produits pour les rhumes et la toux et le retrait des produits électroniques de sur ses tablettes.

À elle seule, la fin de la vente de ces items devrait avoir retranché 50 points de base à sa performance, souligne-t-il.

Derrière le comptoir du pharmacien, les ventes d’un même magasin comparable devraient avoir crû de 6% au dernier trimestre. Ça représente une baisse plus ténue par rapport à la même période l’an dernier, fait remarquer Chris Li. Loblaw y aurait vendu davantage de médicaments spécialisés, et diversifié son offre de gestes médicaux possibles de poser grâce aux changements législatifs, ajoute-t-il.

En hausse de 10 points de base en un an, la marge de son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) tirée de ses ventes au détail serait somme toute stable, bien que l’analyste s’attende à observer une plus importante marge brute, elle qui aurait bondi de 70 points de base au cours de cette même période.

Loblaw devrait avoir eu à éponger de plus importants frais d’exploitation, à cause de l’inflation et de ses initiatives mises en place pour optimiser ses activités.

La société aura eu à éponger plus de perte liée au crédit accordé et des coûts plus importants reliés à son programme de fidélité. Cela ne devrait toutefois pas l’empêcher de connaitre un taux de croissance de son BAIIA tiré de ses activités financières en hausse de plus de 10%.

En 2024, la société est bien placée d’après Chris Li pour que le taux de croissance de son bénéfice par action augmente de façon importante. Elle a par exemple mis en place un système qui lui permet de mieux analyser les données sur la consommation, adopté des processus pour optimiser son efficacité.

N’empêche que l’analyste révise légèrement à la baisse ses attentes à l’égard des revenus qu’elle devrait générer au cours de l’exercice 2024 et 2025, misant sur 61,7 milliards de dollars (G$) et 64 G$, plutôt que sur 61,8 G$ et 64,1G$ respectivement.

L’analyste augmente son cours cible de 157$ à 172$, soit 18,5x son bénéfice par action de 2025, qui est passé de 9,26$ à 9,31$. Il maintient sa recommandation à «conserver».

Air Canada (AC, 17,07$): le transporteur aérien a du plomb dans l’aile

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Difficulté de rendement, demande en baisse, hausse de la concurrence sur le marché international… Nombreux sont les facteurs qui ont contraint Air Canada à revoir à la baisse ses cibles à quelques jours du dévoilement de ses résultats trimestriels, rapporte James McGarragle de RBC Marchés des capitaux.

La nouvelle a passé de travers chez les investisseurs, son titre ayant glissé de 4% au cours de la séance du 22 juillet 2024, ajoute-t-il.

Le transporteur aérien a notamment dévoilé son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) ajusté préliminaire qui était de 914 millions de dollars (M$), ce qui est en deçà du 1,037 M$ sur lequel tablait le consensus des analystes. Son chiffre d’affaires préliminaires de 5,5 milliards de dollars est légèrement sous le 5,6 G$ auquel s’attendait le consensus.

La société a revu à la baisse la fourchette cible dans laquelle son BAIIA ajusté devrait se retrouver en 2024. Elle est passée d’un intervalle de 3,7G$ à 4,2G$ à un autre de 3,1 G$ à 3,4G$.

L’analyste s’attend à ce que le rendement et son taux d’occupation connaissent des embuches au cours des prochains mois, alors que l’offre de vols augmente et que les voyageurs canadiens peinent de plus en plus à avoir les moyens de prendre l’Avion avec la hausse des tarifs.

Jusqu’à présent, James McGarragle estimait qu’en 2025, la demande reprendrait avec la baisse des taux d’intérêt, ce qui aurait augmenté de 0,5% son taux de rendement. Après avoir consulté les chiffres d’aujourd’hui, il croit plutôt revoir à la baisse ses prévisions.

Son coût unitaire par passager et par mile parcouru ajusté cible a toutefois régressé, passant d’une fourchette de 2,5% à 4,5% à une fourchette de 2,5% à 3,5%. Si elle parvient à l’atteindre, ce serait d’autant plus impressionnant alors qu’on s’attend à ce que ses avions soient moins remplis, souligne l’analyste. Le portrait pourrait toutefois changer, puisque la société est en pleine négociation salariale avec ses pilotes, rappelle-t-il.

En tenant compte des dernières nouvelles, l’analyste modifie ses prévisions, et mise notamment désormais sur un BAIIA de 3,3 G$ pour l’exercice 2024, et de 3,4G$ en 2025. Son cours cible passe de 18$ à 17$, mais sa recommandation demeure à «performance de secteur».