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À surveiller: BMO, Apple et Banque Scotia

Denis Lalonde|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: BMO, Apple et Banque Scotia

BMO a dévoilé mardi des résultats trimestriels inférieurs aux prévisions de l’analyste Doug Young, de Valeurs mobilières Desjardins. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de BMO, Apple et Banque Scotia? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

 

BMO (BMO, 126,83$) : résultats légèrement inférieurs aux prévisions

BMO a dévoilé mardi des résultats trimestriels inférieurs aux prévisions de l’analyste Doug Young, de Valeurs mobilières Desjardins.

«Au premier trimestre de son exercice 2024, BMO a raté la cible tant pour le bénéfice par action que pour le bénéfice ajusté avant impôts et provisions pour pertes sur créances en raison de ratés du côté des services aux entreprises», dit-il.

Le bénéfice par action ajusté de BMO s’est établi à 2,56$, sous les prévisions de Doug Young (2,96$) et du consensus des analystes (3,02$).

«Quant au bénéfice avant impôts et provisions, il a été de 6% inférieur à nos attentes», ajoute-t-il.

Selon lui, il ne sert à rien de vouloir embellir la situation. «L’entreprise a raté la cible. Les services bancaires aux États-Unis ont fait mieux que prévu, ceux au Canada ont été conformes aux prévisions, alors que la Gestion de patrimoine, les Marchés des capitaux et les Services d’entreprise ont raté la cible», énumère-t-il.

Du côté américain, l’analyste souligne quelques points positifs : 1- les résultats avant impôts et provisions ont dépassé les attentes grâce à une hausse des marges nettes d’intérêts, bien que l’augmentation des provisions pour mauvaises créances aient pesé sur le bénéfice net. 2- Le ratio des fonds propres de catégorie 1 a été de 12,8%, alors qu’il anticipait une performance de 12,5%. 3- Les dépenses de la banque en excluant les frais d’intérêts ont reculé de 4% par rapport au quatrième trimestre de l’exercice 2023.

«De plus, l’acquisition de Bank of the West est terminée et BMO dit avoir concrétisé 100% des synergies promises de 800 millions de dollars américains», dit-il.

Tout cela n’empêche pas Doug Young de relever quelques données qu’il qualifie d’inquiétantes : 1- il y a eu «beaucoup de bruit» entourant le bénéfice avant impôts et provisions et le bénéfice par action comptable, sur les faiblesses des marchés des capitaux et sur l’adoption de nouvelles règles selon lesquelles les actions ordinaires émises en vertu du Régime de réinvestissement de dividendes et d’achat d’actions seront achetées sur le marché libre, sans escompte, à compter du second trimestre de 2024.

Toutefois, l’analyste cite la direction de BMO qui s’attend à ce que le premier trimestre, terminé le 31 janvier, ait montré un sommet des dépenses et un creux des revenus pour l’ensemble de l’exercice.

Il réitère sa recommandation d’achat sur le titre, mais abaisse légèrement son cours cible sur un an, qui passe de 135$ à 133$. Il dit s’attendre à ce que le titre soit relégué au «banc des punitions» pour au moins un trimestre.

 

 

Apple (AAPL, 182,63$US) : fin de l’Apple Car

Apple (AAPL, 182,63$US) : fin de l’Apple Car

Selon de nombreux médias, Apple a annoncé la fin de ses investissements dans le développement de l’Apple Car, connue sous le nom de Projet Titan, après une décennie d’efforts.

Selon Daniel Ives, analyste à Wedbush, Apple abandonne son projet de voiture électrique pour se concentrer sur l’intelligence artificielle (IA) générative.

«D’un côté, il s’agit d’une petite déception pour Apple, étant donné que 2000 employés travaillaient sur le projet et que le véhicule était attendu à moyen terme. D’un autre côté, Apple est à présent plus que jamais centrée sur son objectif de développer une stratégie d’IA pour tout son écosystème. En effet, il apparaît clair que les ingénieurs et les développeurs de la société vont dorénavant travailler en IA», écrit-il, estimant qu’il s’agissait de la chose à faire pour les dirigeants de l’entreprise.

L’analyste soutient qu’il s’agit d’un «œil au beurre noir» pour l’industrie des voitures électriques, et un clin d’œil à Tesla. «La guerre des prix et la demande qui se fait plus modérée pour les véhicules ont créé un environnement concurrentiel féroce», dit-il.

À son avis, Apple a vu le signe que le «chaudron d’or au bout de l’arc-en-ciel» est l’IA, alors que le portrait de l’industrie des voitures électriques est beaucoup moins favorable aujourd’hui qu’il ne l’était il y a cinq ans.

«C’est aussi indirectement un constat de la direction d’Apple. La société aurait eu beaucoup de difficulté à se tailler une place de choix dans le monde des voitures électriques en raison de la position dominante de Tesla dans l’industrie, sans oublier qu’en Chine, la concurrence de BYD, Nio, Xpeng, notamment, aurait été de plus en plus redoutable», explique-t-il.

Daniel Ives soutient que Vision Pro est la première étape en IA pour Apple. Selon lui, l’entreprise pourrait profiter de sa WWDC (conférence mondiale de développeurs) de cet été pour annoncer la création d’une boutique d’applications uniquement dédiée à l’IA. «L’IA générative pourrait aussi être intégrée aux modèles d’iPhone 16 et permettrait de repousser les frontières de la croissance pour la base de fidèles de la société. D’ici quelques années, tous les appareils d’Apple devraient profiter de l’IA, dont l’utilisation explose en santé, en entraînement, dans le contenu sportif et dans l’apprentissage automatique», explique-t-il.

L’analyste réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre d’Apple et son cours cible sur un an de 250$US.

 

 

Banque Scotia (BNS, 65,74$) : un bon trimestre après des prévisions revues à la baisse

Banque Scotia (BNS, 65,74$) : un bon trimestre après des prévisions revues à la baisse

La Banque Scotia a livré des résultats financiers au premier trimestre qui ont plu, dans l’ensemble, à l’analyste Gabriel Dechaine, de la Financière Banque Nationale.

Ce dernier souligne que les services bancaires canadiens ont affiché une impressionnante croissance de 10% du bénéfice avant impôts et provisions pour mauvaises créances et une croissance de 30 points de pourcentage des marges nettes d’intérêts. «La performance des marges bénéficiaires continue de bénéficier d’un portefeuille de prêts hypothécaires en diminution (-5% sur un an), ce qui n’est pas un élément permanent de la stratégie de la banque», précise-t-il.

Le bénéfice avant impôts et provisions a atteint 3,7 milliards de dollars (G$), alors que le consensus des analystes était à 3,6G$. Le ratio des fonds propres de catégorie 1 a été de 12,9%, alors que l’analyste de la FBN anticipait une performance de 12,5%.

L’analyste rappelle que durant sa plus récente journée des investisseurs, la direction de la Scotia avait émis le souhait de voir son portefeuille de prêts hypothécaires renouer avec la croissance durant l’exercice 2024. «Cela pourrait freiner la croissance des marges (déjà incluse dans les prévisions plutôt tièdes pour cette année», dit-il.

À l’international, la Scotia a profité de la bonne performance de sa division Services bancaires et marchés mondiaux. «La banque a livré une croissance des bénéfices avant impôts et provisions de 22%, d’un bénéfice net en croissance de 16% et d’une expansion des marges d’intérêts de 19 points de pourcentage par rapport au trimestre précédent», énumère l’analyste, qui précise que cette performance a été enregistrée malgré un recul de 1% sur trois mois du portefeuille de prêts et une hausse de 40% sur un an des pertes sur créances.

Au premier trimestre terminé le 31 janvier, la banque a encaissé des «correction de valeur pour pertes sur créances» totalisant 962 millions de dollars (M$). Il s’agit d’une perte plus importante que celle de 950M$ attendue par Gabriel Dechaine, alors que le consensus des analystes misait sur un chiffre encore plus faible de 920M$.

L’analyste réitère sa recommandation de «performance égale au secteur» sur le titre de la Banque Scotia, mais relève légèrement son cours cible sur un an, qui passe de 66$ à 67$. Il confère au titre une valeur de 9,5 fois le bénéfice par action prévu durant l’exercice 2025.