Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

À surveiller: BMO, Canada Goose et Enerflex

Jean Gagnon|Mis à jour le 15 avril 2024

Que faire avec les titres de BMO, Canada Goose et Enerflex? Voici quelques recommandations d'analystes.

Que faire avec les titres de BMO, Canada Goose et Enerflex? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.

BMO (BMO, 100,35$): la direction est confiante

En excluant une charge d’indemnités de 90 millions, équivalent à 0,14$ par action, de sa division Marchés des capitaux, la BMO présente des bénéfices en hausse de 7% à son deuxième trimestre comparativement à l’année précédente, indique Scott Chan, analyste chez Canaccord Genuity.

En conférence téléphonique, la direction se dit confiante que les bénéfices maintiendront ce rythme de croissance au cours de la deuxième moitié de l’année, note l’analyste.

Durant la première moitié de l’année financière, les dépenses ont augmenté de 7,3% sur l’année précédente. La direction a comme objectif de diminuer de moitié ce rythme d’augmentation et ainsi de s’assurer un meilleur levier d’opération, note également l’analyste.

En tenant compte de la charge d’indemnités de 90 millions, les revenus ajustés de la division Marchés des capitaux ont totalisé 253 millions pour le deuxième trimestre, en baisse de 12% sur le trimestre correspondant de l’année précédente. Toutefois, les coupures associées à ces indemnités entraîneront une baisse des dépenses d’environ 40 millions durant la deuxième moitié de l’année et d’environ 80 millions durant l’année financière 2020, estime l’analyste. Les revenus d’arbitrage, surtout ceux liés aux taux d’intérêt, ont marqué le pas avec une hausse de 29% sur l’année précédente.

Pour les deux premiers trimestres de l’année, les opérations américaines de BMO ont été responsables de 35% des revenus nets. Les prêts personnels et commerciaux sont en hausse de 12%. Le ratio de capital de premier rang se situe à 11,3%, 10 points de base de moins qu’au trimestre précédent.

L’analyste de Canaccord maintient sa recommandation d’achat, mais il diminue légèrement son cours cible de 111$ à 110$, compte tenu qu’il abaisse légèrement sa prévision de bénéfices par action pour l’ensemble de l’année de 9,73$ à 9,67$.

 

Canada Goose (GOOS, 45,94$): l’évaluation était-elle trop généreuse?

Canada Goose (GOOS, 45,94$): l’évaluation était-elle trop généreuse?

Lorsqu’un titre atteint une évaluation qui nécessite une exécution parfaite, le risque d’un contrecoup devient d’autant plus grand. C’est ce qu’a vécu hier l’action de Canada Goose à la suite de la publication de ses résultats trimestriels.

Bien que la société annonçait pour le quatrième trimestre de son année financière 2019 des bénéfices par action excédant nettement le consensus, soit 0,09$ comparativement à 0,05$, le titre a été rapidement plombé de plus de 30%, note Kate Fitzsimons, analyste chez RBC Marchés des capitaux.

Les résultats trimestriels montrent que contrairement aux bénéfices, les ventes ont été légèrement inférieures aux attentes des analystes. À cela, la firme ajoute que la croissance des ventes des deux prochaines années sera d’au moins 20%. Comme il s’agit-là d’un taux de croissance nettement inférieur aux années précédentes, cela laisse croire que la trajectoire hyperbolique des ventes est en voie de se normaliser, explique l’analyste.

Néanmoins, compte tenu des résultats du trimestre, la chute de 30% du titre semble surfaite, selon Kate Fitzsimons. Elle maintient sa recommandation de «surperformance», mais elle réduit son cours cible de 90$ à 75$.

L’analyste indique également que la direction est heureuse de la productivité de ses opérations nord-américaines à son dernier trimestre. Elle admet toutefois, compte tenu de la saisonnalité de ses ventes, que les résultats du trimestre ont pu donner une mauvaise impression en raison de la vente de produits printaniers à des prix inférieurs et de sa philosophie de retenir ses inventaires afin de créer une demande.

Le prochain trimestre ne manquera pas d’intérêt. À partir des indications de la direction, notamment en ce qui concerne une hausse des dépenses d’opérations, l’analyste révise à la hausse sa prévision de pertes pour le premier trimestre de 0,19$ à 0,28$ par action. Elle hausse néanmoins sa prévision de bénéfice par action pour l’ensemble de l’année de 1,65$ à 1,70$.

 

Enerflex (EFX, 16,31$): une démission surprise

Enerflex (EFX, 16,31$): une démission surprise

Il n’est pas rare que la démission inattendue d’un haut dirigeant ait un impact négatif sur le cours du titre de la société qu’il quitte. Surtout lorsque celui-ci accepte un poste similaire avec une société oeuvrant dans le même secteur.

C’est ce que vit Enerflex depuis que son chef de la direction financière, James Harbilas, a annoncé il y a quelques jours qu’il quittait l’entreprise pour laquelle il dirigeait les finances depuis une douzaine d’années pour joindre AltaGas dans la même fonction.

Jon Morrison, analyste à la CIBC, y voit un événement plutôt négatif, qui ajoute un nouvel élément de risque. Il maintient sa recommandation de «surperformance», mais il abaisse son cours cible de 23,50$ à 22$ pour tenir compte de ce risque.

Bien que la compagnie possède toujours les qualités sur lesquelles l’analyste établissait sa recommandation, soit un solide carnet de commandes, une base de revenus récurrents en croissance, une bonne diversification géographique et un bilan financier enviable, le départ de James Harbilas crée un trou dans l’équipe de direction qui prendra un certain temps à être comblé, que ce soit de l’interne ou de l’extérieur, selon lui.

Le départ de James Harbilas survient aussi à un bien mauvais moment, explique l’analyste. Déjà le président et directeur de l’exploitation de longue date, Blair Goertzen, part officiellement pour la retraite ce vendredi. Le trou à combler n’en sera que plus grand, car il implique les deux principaux dirigeants qui travaillaient ensemble depuis plus de 10 ans.