La Banque Scotia a fait état de résultats financiers au troisième trimestre supérieurs aux prévisions de l’analyste Gabriel Dechaine, de la Financière Banque Nationale. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de BMO, Gildan et Banque Scotia? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
BMO (BMO, 114,32$): priorité à la réduction des dépenses
Le bénéfice net ajusté de BMO au troisième trimestre de son exercice 2023 inclut une charge de 223 millions de dollars (avant impôts) liée au versement d’indemnités de départ, ce qui est plus élevé que ce à quoi s’attendait l’analyste Gabriel Dechaine, de la Financière Banque Nationale.
«L’entreprise parle de la réduction de 2,5% de postes équivalent temps plein, ce qui implique une réduction de 1500 postes. De plus, la banque a comptabilisé une charge de dépréciation de 45M$ liée à la réduction de son parc immobilier pour le trimestre en cours», raconte l’analyste. Selon lui, ces mesures de réduction des coûts devraient permettre à BMO d’économiser 400 millions de dollars annuellement une fois qu’elles auront été mises en place.
L’analyste estime que la motivation de la direction de BMO derrière ces décisions, qui pourrait aussi inclure d’autres annonces dans un proche avenir, est directement liée à l’environnement économique difficile qui affecte les revenus de la banque. «Les décisions sont aussi liée à l’atteinte d’objectifs de croissance à la suite de l’acquisition de Bank of the West», dit-il.
Gabriel Dechaine ajoute que la performance de BMO aux États-Unis a montré des signes de faiblesse durant le trimestre, ce qui soulève des questions quant à la capacité de l’entreprise d’atteindre ses cibles de croissance en sol américain.
«Ce segment a rapporté un bénéfice avant impôts et provisions pour mauvaises créances en baisse de 11% sur un an en incluant les activités de Bank of the West pour les deux trimestres. Les dépenses ont progressé surtout en raison des indemnités de départ dont il a été question précédemment», dit-il.
Les activités américaines ont été affectées par le recul de 16 points de base des marges bénéficiaires et par les volumes de prêts et de dépôts qui ont reculé respectivement de 1% et de 3% par rapport aux données du trimestre précédent.
L’analyste s’attend à ce que l’amélioration de la performance passe aussi par les synergies mises en place à la suite de l’acquisition, qui pourraient selon lui atteindre 670 millions de dollars américains d’ici la fin du premier trimestre de l’exercice 2024.
Il réitère sa recommandation de «performance égale au secteur» pour le titre de BMO, et son cours cible sur un an passe de 122$ à 123$, valorisant le titre à 9,5 fois le bénéfice par action prévu durant l’exercice 2024.
Les Vêtements de Sport Gildan (GIL, 29,13$US) : des pratiques ESG qui constituent un avantage concurrentiel
Les Vêtements de Sport Gildan (GIL, 29,13$US) : des pratiques ESG qui constituent un avantage concurrentiel
Le fabricant de vêtements de sport Gildan a récemment publié son rapport ESG 2022. L’analyste Martin Landry, Stifel, croit que l’adoption de saines pratiques environnementales, sociales et de gouvernance par la société constitue un avantage concurrentiel.
Il rappelle que la direction de Gildan a lancé sa stratégie ESG de nouvelle génération il y a 18 mois, qui constituait le troisième plan du genre depuis que l’entreprise a commencé à publier des rapports il y a une vingtaine d’années. «Dès cette année, la société tiendra compte de l’atteinte de ses cibles ESG au moment de déterminer si les hauts dirigeants ont droit à leurs incitatifs financiers à court terme, ce qui envoie un message fort aux actionnaires de Gildan», estime-t-il.
Martin Landry croit que l’entreprise ne reçoit pas tout le crédit qui lui revient pour occuper une position de leader dans l’implantation de sa stratégie ESG. «Grâce à celle-ci, Gildan offre à ses clients une paix d’esprit qui devrait lui permettre d’obtenir de nouveaux contrats, de vendre ses produits à de meilleurs prix et d’ultimement créer de la valeur pour ses actionnaires», juge-t-il.
Le rapport ESG 2022, un document de 120 pages, fait état de la progression de l’entreprise dans l’atteinte de 10 cibles. L’analyste soutient que Gildan s’est fixé des cibles très agressives en voulant devenir une société zéro déchet au plus tard en 2027, acheter tout son coton de producteurs aux pratiques durables dès 2025, et atteindre la certification ISO 45001 (un système de gestion de la santé et de la sécurité au travail) dans tous ses établissements dès 2028.
La société veut aussi réduire ses émissions de gaz à effet de serre directs et indirects de 30% par rapport à leur niveau de 2018 d’ici 2030, utiliser 75% d’emballages recyclés d’ici 2027 et atteindre la parité des genres pour les postes de direction et de cadres supérieurs.
«Outre ces cibles agressives, la capacité d’expansion des installations de Gildan pourrait permettre à la société de générer des revenus annuels supplémentaires pouvant atteindre le milliard de dollars. Cela inclut une mise à niveau des équipements en République dominicaine et en Amérique centrale (500M$) et au Bangladesh (500M$)», explique-t-il. L’analyste anticipe que le bénéfice par action de la société progressera à un taux annuel composé de 10% à 14% au cours des quatre prochaines années.
Il réitère sa recommandation d’achat sur le titre de Gildan et relève son cours cible sur un an, qui passe de 35$US à 37$US.
Banque Scotia (BNS, 64,50$) : un message conservateur malgré l’amélioration du ratio de capital de premier rang
Banque Scotia (BNS, 64,50$) : un message conservateur malgré l’amélioration du ratio de capital de premier rang
La Banque Scotia a fait état de résultats financiers au troisième trimestre supérieurs aux prévisions de l’analyste Gabriel Dechaine, de la Financière Banque Nationale.
L’institution a dévoilé un bénéfice par action ajusté de 1,73$, alors que l’analyste misait sur une performance de 1,70$. Le consensus des analystes était toutefois un peu plus optimiste, à 1,74$.
«Les résultats trimestriels montrent deux données intéressantes. Premièrement, le ratio de capital de premier rang a progressé de 40 points de pourcentage par rapport au trimestre précédent, pour atteindre 12,7%, et la direction soutient qu’il pourrait atteindre 13% d’ici la fin du trimestre en cours», dit-il.
Selon la direction de la Scotia, l’amélioration vient entre autres de la baisse des actifs pondérés en fonction des risques.
«Deuxièmement, les marges bénéficiaires dans le secteur bancaire canadien ont progressé pour un second trimestre consécutif. L’élément clé derrière cette augmentation est la décision de la direction de réduire la croissance de son portefeuille de prêts, notamment du côté des prêts hypotécaires», dit-il.
L’analyste soutient que les inquiétudes des investisseurs envers le marché hypothécaire canadien augmentent, ce qui fait qu’ils sont davantage prêts à accepter que la taille du portefeuille de prêts diminue qu’en temps normal.
Les provisions pour mauvaises créances ont atteint 819 millions de dollars durant le trimestre, comparativement à 709 millions de dollars trois mois plus tôt, ce qui est 5% plus élevé que ce à quoi Gabriel Dechaine s’attendait et est selon lui surtout attribuable aux activités internationales de l’entreprise. La direction de la Scotia attribue l’augmentation à la «persistance des perspectives macroéconomiques défavorables, par la conjoncture de marché difficile au Chili et en Colombie découlant de l’inflation plus élevée et par la croissance du portefeuille de prêts aux particuliers».
L’analyste réitère sa recommandation de «performance égale au secteur» sur le titre de la Banque Scotia, de même que son cours cible sur un an de 66$. Il donne au titre une valorisation de 9 fois le bénéfice par action prévu en 2024.