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À surveiller: BMO, Theratechnologies et Capital Power

Jean Gagnon|Publié le 05 Décembre 2022

À surveiller: BMO, Theratechnologies et Capital Power

BMO a dévoilé un bénéfice par action de 3,04 $ au quatrième trimestre, alors que l’analyste de Desjardins avait prévu 3,11 $. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Banque de Montréal, Theratechnologies et Capital Power Corporation? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

 

Banque de Montréal (BMO, 134,38 $): l’analyste de Desjardins réduit quelque peu son cours cible, mais il maintient sa recommandation d’achat

Pour Doug Young, analyste chez Desjardins Marché des capitaux, les résultats du 4e trimestre de la Banque de Montréal divulgués la semaine dernière s’avèrent légèrement négatifs, mais ils ne modifient en rien la thèse qui justifie sa recommandation d’achat. Il diminue toutefois son cours cible de 148 $ à 146 $. L’analyste aime surtout l’exposition plus grande de la banque au secteur commercial comparativement au secteur des particuliers, ainsi qu’au potentiel de croissance qu’offre l’acquisition de Bank of the West.

Les bénéfices par action ont atteint 3,04 $ pour le trimestre alors que l’analyste avait prévu 3,11 $. Les gains ajustés avant réserves pour impôts et pertes sur prêts ont été de 2% inférieurs à la prévision de l’analyste. Les activités américaines ont surpassé les attentes de l’analyste, mais les résultats canadiens ont raté quelque peu l’objectif principalement à cause des secteurs de la gestion de patrimoine et des marchés des capitaux.

Du côté positif, l’analyste note que le ratio des dépenses autres que d’intérêts a été conforme à sa prévision, et il se réjouit que la direction s’attend à ce que le levier d’exploitation soit positif en 2023. De plus, il remarque que la croissance des prêts commerciaux a été de 17% comparativement au trimestre correspondant de l’année précédente, et ce autant au Canada qu’aux États-Unis. Enfin, les marges autres que d’intérêts sur les activités américaines ont atteint 3,88%, ce qui s’avérait supérieur à ses attentes.

Sur une note moins positive, Doug Young constate que les marges autres que d’intérêts sur les activités bancaires canadiennes n’ont été que de 2,66%, bien en deçà de ce qu’il avait escompté. Ce résultat inférieur à celui du trimestre précédent est attribuable entre autres à une croissance des prêts plus rapide que celle des dépôts, à des paiements à l’avance sur les hypothèques plus faibles, ainsi qu’à une compression de l’écart entre le taux des acceptions bancaires et le taux d’intérêt préférentiel.

Autre source d’inquiétude, l’analyste craint que le ratio de capital de premier rang de la banque tombe sous la barre de 11% lorsque l’acquisition de Bank of the West sera complétée tel que prévu au 1er trimestre 2023. Toutefois, la direction prévoit ramener ce ratio de capital au-dessus de 11% au cours des trimestres subséquents.

 

 

Theratechnologies (TH, 1,83 $): l’arrêt d’un essai clinique entraîne une chute de près de 40 % du titre

Theratechnologies (TH, 1,83 $): l’arrêt d’un essai clinique entraîne une chute de près de 40 % du titre

La biopharma québécoise réservait une mauvaise surprise à ses investisseurs vendredi dernier et ceux-ci ont été sans pitié pour le titre qui a perdu près de 40% de sa valeur boursière, celle-ci étant déjà très en deçà de ce qu’elle était il y a un peu plus de 4 ans alors que le titre touchait 14$.

La société de Montréal qui se spécialise dans le développement et la commercialisation de médicaments annonçait vendredi qu’elle cessait l’inscription de patients pour ses essais cliniques de Phase 1 de sa recherche TH1902 compte tenu qu’ils ne donnaient pas des résultats pouvant justifier les effets secondaires décelés chez les patients.

La société continuera d’évaluer les données recueillies jusqu’à présent et prévoit présenter à la Food & Drug Administration (FDA) un protocole modifié utilisant des doses plus faibles à intervalles plus fréquentes afin d’optimiser les résultats.

Endri Leno, analyste à la Financière Banque Nationale, rappelle que le TH1902 n’en était qu’à la phase initiale de son développement, et qu’à ce stade, le profil de risque est généralement élevé.

En conséquence, l’analyste croit que la question à se poser est de savoir s’il faut poursuivre des investissements dans le développement d’actifs comportant un tel risque, ou si l’on ne devrait pas plutôt se tourner vers d’autres actifs offrant une meilleure visibilité et possiblement un meilleur rendement sur le capital investi.

Malgré tout, l’analyste maintient sa recommandation de «performance égale au secteur» et son cours cible de 3,25 $.

 

 

Capital Power Corporation (CPX, 46,92 $): une journée des investisseurs bien réussie

Capital Power Corporation (CPX, 46,92 $): une journée des investisseurs bien réussie

Le producteur indépendant d’électricité basé à Edmonton, en Alberta, tenait sa journée des investisseurs la semaine dernière. Les dirigeants en ont profité pour faire part des occasions de croissance variées qui s’offrent à la société, ainsi que de son exposition au vigoureux marché de l’énergie de l’Alberta.

Les présentations des dirigeants ont semblé plaire aux investisseurs, car le titre s’est apprécié de 5% à la suite de la rencontre. C’est que les dirigeants ont énoncé des prévisions pour l’année 2023 meilleures que ce qui était attendu, signale Robert Hope, analyste chez Banque Scotia.

Le titre se négocie actuellement à un multiple de 7,8 fois le ratio valeur d’entreprise/bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement prévus pour 2024. L’analyste prévoit que ce multiple augmentera jusqu’à 8 fois, ce qui l’incite à hausser légèrement son cours cible de 50 $ à 51 $. Sa recommandation est de «performance égale au secteur».

La direction indique qu’elle s’attend à ce que le marché de l’énergie en Alberta demeure robuste en 2023 principalement à cause du comportement discipliné des participants au marché, d’une augmentation de la demande alors que la hausse de l’offre demeure limitée ainsi qu’à la hausse des coûts reliée aux exigences de conformité concernant le carbone.

Bien que les prix de l’énergie en Alberta soient élevés, les dirigeants de Capital Power Corporation ne craignent pas que le gouvernement intervienne, car les perspectives tendent vers une modération de la hausse des prix compte tenu que de nouvelles capacités entreront en service en 2024 et par après, signale l’analyste.

Les dirigeants ont également informé que le coût relié au renouvellement d’unités de production à son projet Genesee avait augmenté d’environ 10% pour atteindre 1,1 milliard $ à cause des coûts d’interconnexion et de l’inflation.

Bien que l’exécution de grand projet de ce type affecte parfois le cours de l’action de l’entreprise concernée, l’analyste ne croit pas que ce soit le cas pour Capital Power compte tenu que celle-ci devrait réussir à financer ses projets et le paiement du dividende grâce à ses flux de trésorerie retenus.