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À surveiller: Bombardier, BCE et Lightspeed Commerce

Catherine Charron|04 novembre 2022

À surveiller: Bombardier, BCE et Lightspeed Commerce

(Photo: Getty Images)

Que faire avec les titres de Bombardier, BCE et Lightspeed Commerce? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée. 

 

Bombardier (BBD.B, 41,45 $): propulsée par ses résultats

Après avoir consulté les résultats trimestriels que Bombardier a dévoilés le 3 novembre 2022, Cameron Doerksen de la Financière Banque Nationale gagne en optimisme à l’égard de l’avionneur québécois.

En effet, son carnet de commandes bien garni donne une bonne idée de ce qui s’en vient pour la société, elle génère des flux de trésorerie libre et elle réduit régulièrement son effet de levier.

Ainsi, même si ses attentes sont plus prudentes que celles de la direction, n’en demeure pas moins qu’il y a de bonnes chances de voir le titre grimper au cours des prochains mois.

Ce trimestre-ci, elle a généré des revenus de 1,455 million de dollars américains (M$ US) et un bénéfice avant intérêt, impôt et amortissement (BAIIA) ajusté de 210 M$ US, alors que l’analyste tablait respectivement sur 1 361 M$ US et 170 M$ US. C’est toutefois moins que ce sur quoi misait le consensus des analystes, à 1 610 M$ US et 211 M$ US.

Les marges de son BAIIA représentent donc 14,4% de ses revenus. Au troisième trimestre l’an dernier, ce chiffre était plutôt de l’ordre de 9,8%.

Bombardier a même livré un appareil de plus que prévu.

D’ailleurs, l’analyste dénote que l’intérêt pour les jets s’est maintenu au dernier trimestre, le carnet de commandes étant passé d’une valeur de 14,7 milliards de dollars américains (G$ US) à 15 G$ US. Le rapport entre les commandes reçues et le montant facturé, appelé en anglais le «book-to-bill ratio», a atteint un multiple de 1,3, souligne Cameron Doerksen.

Selon son rythme de production actuel, l’entreprise a donc sécurisé deux ans de production, estime l’analyste. Étant donné que les sanctions en cas d’annulation sont très salées, il croit qu’il y a peu de chance qu’un client se désiste.

D’ici la fin du trimestre, la société basée à Montréal compte toujours générer plus de 515 M$ US en flux de trésorerie libre, ceux-ci ayant atteint 52 M$ US au dernier trimestre, alors que l’analyste s’attendait à 22 M$ US. Selon ses calculs, ce chiffre devrait atteindre 566 M$ à la fin de l’année, car le quatrième trimestre s’annonce tout aussi prometteur que le précédent.

Le fabricant d’avions d’affaires a réduit de 100 M$ sa dette qui atteignait 873 M$ l’an dernier, et a négocié une entente avec ses créanciers afin d’obtenir un peu de flexibilité pour la rembourser. À ce rythme, estime Cameron Doerksen, elle est en voie de réduire son effet de levier sous la barre du 3x avant 2025, l’objectif initial de Bombardier.

L’analyste de la Financière Banque Nationale maintient sa recommandation à «surperformance de secteur», et augmente son cours cible de 59 $ à 61 $.

 

BCE (BCE, 61,97 $): un solide trimestre

BCE (BCE, 61,97 $): un solide trimestre

Après les interruptions de services chez certains concurrents au cours du dernier trimestre, BCE a su attirer de nouveaux abonnés, accaparant ainsi de plus grandes parts de marché, observe Drew McReynolds de RBC Marchés des capitaux.

Selon l’analyste, la taille de l’entreprise de la télécommunication lui permet de générer un intéressant ratio entre croissance et rentabilité tout en faisant d’importants investissements pour rendre résiliente sa structure à toutes éventualités. De plus, elle parvient à redonner régulièrement à ses actionnaires en augmentant ses dividendes annuels.

Même sans tenir compte de tout ce qu’elle a accompli du côté de la fibre optique, Drew McReynolds est «impressionné» par l’arsenal d’initiatives stratégiques déployé par la société, et continue de croire que BCE pourrait faire les plus importants gains à moyen terme de son secteur.

En effet, elle est bien positionnée pour non seulement tirer profit de son réseau de la fibre optique, mais aussi de la 5G au Canada, couvrant le plus de territoire au pays. Elle devrait aussi tirer son épingle du jeu du côté du service d’Internet des objets connectés à la 5G pour clients B2B, prévoit-il.

D’ici la moitié de la décennie 2020, l’entreprise devrait atteindre un point névralgique dans la croissance de la valeur de son actif net et de ses flux de trésorerie libre, ce qui devrait solidifier sa place parmi les grands du secteur de la télécommunication canadienne, estime Drew McReynolds.

Au dernier trimestre, la direction de l’entreprise a toutefois noté que la vente de publicité est présentement plus difficile à cause de la menace d’une récession. La performance de la division Affaire dans son ensemble est demeurée stable, rapporte l’analyste, la croissance du côté des PME a été gommée par des bris dans la chaîne d’approvisionnement. Or, il n’y a pas eu de ralentissement du côté des paiements de ses clients.

Ainsi, malgré la hausse des coûts à court terme au quatrième trimestre, BCE devrait bien s’en tirer et atteindre ses objectifs pour 2022 et 2023, rapporte l’analyste. Ses sources de revenus sont diversifiées et ses investissements lui permettent de gagner en efficience et en part de marché, et les services de sans-fil et d’Internet ne risquent pas de flancher.

D’ailleurs, au dernier trimestre, ses revenus tirés du sans-fil ont bondi de 7,1% par rapport à la même période l’an dernier. BCE croit poursuivre sur cette même lancée au cours du prochain trimestre et en 2023, notamment grâce à la transition qui s’opère vers la 5G, et de la croissance de la demande.

À la lumière de ses informations, l’analyste ajuste donc légèrement ses prévisions et fait passer son cours cible de 63 $ à 64 $.

 

Lightspeed Commerce (LSPD, 20,04$): les investisseurs ne regardent pas le bon indicateur

Lightspeed Commerce (LSPD, 20,04$): les investisseurs ne regardent pas le bon indicateur

Après avoir consulté les résultats de Lighstpeed Commerce, qui ont été froidement reçus par les investisseurs, l’analyste d’ATB Capital, Martin Toner, continue de croire que son titre est sous-évalué.

L’entreprise a de la difficulté à changer ce vers quoi les investisseurs basent la lecture de sa performance, estime-t-il: ils devraient non plus se concentrer sur la croissance de ses parts de marché, mais bien, sur d’autres indicateurs de croissance, comme la valeur de transaction brute. «La croissance de ce paramètre est la preuve que ça fonctionne», écrit l’analyste.

Depuis le quatrième trimestre de 2022, l’entreprise se concentre davantage sur la qualité des entreprises qui ont recours à ses différentes solutions technologiques, et non plus sur la quantité.

Ce trimestre-ci, la valeur de transaction brute a atteint 22,3 milliards de dollars américains (G$ US), ce qui représente un bond de 18,6% par rapport à la même période l’an dernier. C’est toutefois moins que ce sur quoi misait Martin Toner, à 23,7 G$ US.

Les revenus consolidés de l’entreprise ont atteint 183,7 millions de dollars américains (M$ US), ce qui est non seulement supérieur aux prévisions du consensus (182,9 M$ US), mais aussi à celle de l’analyste (178,6 M$ US).

Bien qu’ils représentent un bond de 25,5% par rapport à la même période l’an dernier, les revenus tirés de ses abonnements (74,5 M$ US) sont légèrement sous les prévisions de Martin Toner (75,3 M$ US).

Les pertes avant intérêt, impôt et amortissement ajusté ont atteint 8,5 M$ US. Le consensus s’attendait plutôt à ce qu’elle soit de l’ordre de 10,5 M$ US, tandis que l’analyste tablait sur 17 M$ US.

Ses pertes par action ajustée ont atteint 0,05 $ US et non pas 0,07 $ US comme s’attendait le consensus des analystes. Ses marges brutes représentent 44,4% de ses revenus. C’est 440 points de base de moins qu’à la même période l’an dernier.

Lightspeed a toutefois revu à la baisse ses attentes à l’égard des revenus qu’elle compte générer au troisième trimestre, à cause du taux de change et des pressions macroéconomiques.

Elle mise dorénavant sur une fourchette de 189 M$ US à 194 M$ US, ce qui diminue du même coup ses prévisions pour l’exercice 2023. La direction vise maintenant une fourchette de 740 M$ US à 750 M$ US, et non plus de 740 M$ US à 760 M$ US. C’est moins que les 199 M$ US anticipés par le consensus.

Bien qu’il réduit son cours cible de 70 $ US à 60 $ US, l’analyste de ATB Capital maintient sa recommandation de «surperformance de secteur», convaincu que de nombreux facteurs devraient continuer à nourrir la croissance de ses revenus.