Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

À surveiller: Bombardier, CAE et H2O Innovation

Jean Gagnon|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Bombardier, CAE et H2O Innovation

Le Bombardier Challenger 3500 (Photo: courtoisie)

Que faire avec les titres de Bombardier, CAE et H2O Innovation? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Bombardier (BBD.B, 1,90 $): les investisseurs demeurent tièdes devant la mise à jour du Challenger

Bombardier présentait hier son nouvel avion d’affaires, le Challenger 3500, qui est en fait une version améliorée du Challenger 350, Le nouvel avion devrait entrer en service au cours du 2e trimestre 2022.

Benoit Poirier, analyste chez Desjardins, croit que ce nouvel appareil pourrait aider Bombardier à freiner et à possiblement renverser l’érosion de sa part de marché, lui permettant ainsi de conserver sa position de leader dans le segment des avions d’affaires.

L’analyste se réjouit surtout de la stratégie de Bombardier qui consiste à offrir des mises à niveau qui permettent de maintenir l’attrait pour son portefeuille d’avions tout en évitant de plonger dans des dépenses de design trop dispendieuses.

Par cette nouvelle version du Challenger, Bombardier remodèle l’intérieur de l’appareil par des caractéristiques durables qui vont améliorer le confort, dont le siège Nuage qui est inclus pour la première fois dans ce modèle. Il installe aussi le premier instrument de contrôle par voix de la cabine qui agit sur la lumière, la température et le système de divertissement. Finalement, la pression de la cabine est diminuée de 31%.

Sur le plan environnemental, la nouvelle version du Challenger a reçu une Déclaration environnementale de produit semblable à celle du Global 7500. Bombardier introduit par la même occasion une première solution «eco app» en aviation d’affaires, un outil visant à optimiser le plan de vol et a réduire l’utilisation de carburant et ainsi diminuer l’empreinte environnementale de l’appareil.

Le nouvelle version de l’avion n’inclut pas un nouveau moteur. Cela aurait pu être une bonne addition, croit Benoit Poirier. Par contre, cela limite l’investissement que Bombardier doit assumer.

Notons que les investisseurs ne se sont pas emballés à la suite de la présentation du Challenger 3500, le cours de l’action reculant de 2,5% durant la séance d’hier.

L’analyste de Desjardins maintient pour sa part sa recommandation de «conserver» le titre et son cours cible demeure à 1,75$.

 

 

CAE (CAE, 38,47 $): les dirigeants sont enthousiastes à la suite de l’acquisition de L3Harris

CAE (CAE, 38,47 $): les dirigeants sont enthousiastes à la suite de l’acquisition de L3Harris

Les analystes de BMO Marchés des capitaux organisaient tout récemment une rencontre virtuel avec les dirigeants de CAE et des investisseurs institutionnels. Il en est ressorti que l’acquisition des actifs d’entraînement militaire de L3Harris va offrir une augmentation significative des occasions d’affaires, ainsi que des niveaux de rentabilité plus élevés au cours des prochaines années, note Fadi Chamoun, l’analyste du secteur de l’aéronautique chez BMO.

Daniel Gelston, qui dirige le secteur défense chez CAE, affirme que l’entreprise a maintenant le potentiel de devenir un leader dans l’entraînement des pilotes d’appareils militaires semblable à ce qu’elle est déjà dans le secteur de l’aviation commerciale.

L’analyste de la BMO note que les perspectives concernant la croissance organique sont très bonnes. Une exposition plus grande au budget de dépenses de la défense américaine grâce à L3Harris est un facteur très positif, selon lui.

À moyen et long terme, Fadi Chamoun croit qu’un déplacement de la demande vers la formation virtuelle et les capacités multi-domaines permettra une croissance au-dessus de la moyenne pour la division défense de CAE.

Ce secteur chez CAE a réalisé une marge bénéficiaire d’environ 11,6% pour son année financière 2021. Celle de L3Harris était de 15% au moment de l’acquisition. Grâce à des synergies annuelles de 28-35 millions de dollars US dès la fin de la deuxième année, la marge bénéficiaire des deux opérations combinées sera de 15%, estime l’analyste. Et l’intégration progresse très bien, affirment les dirigeants de l’entreprise.

L’analyste de la BMO réitère sa recommandation de «surperformance», et son cours cible sur un an de 45$.

 

H2O Innovation Inc (HEO, 2,46 $): la Banque Nationale initie sa couverture avec une recommandation de «surperformance»

H2O Innovation Inc (HEO, 2,46 $): la Banque Nationale initie sa couverture avec une recommandation de «surperformance»

Endri Leno, analyste à la Banque Nationale, amorce la couverture de ce spécialiste des solutions de traitement d’eau dont le titre se négocie à bourse de croissance du TMX en lui accordant la cote «surperformance», tout en fixant un cours cible de 3,25$.

L’opinion positive de l’analyste repose sur plusieurs facteurs. D’abord, H2O continue de croître tout en étant profitable grâce à une augmentation de sa marge bénéficiaire et à des flux de trésorerie positifs. De plus, la société poursuit l’expansion de son multiple valeur de l’entreprise/bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) qui est passé de 7,5 fois en 2015 à 11,4 fois aujourd’hui. L’analyste croit également que le marché des fusions et acquisitions offre de bonnes occasions. Enfin, il croit aux chances de H2O de joindre bientôt le S&P/TSX.

L’analyste de la Nationale se réjouit que la société se concentre sur les contrats et les produits à forte marge, ainsi que sur l’opération et la maintenance d’usines de traitement d’eau, ce qui lui a permis de voir sa marge sa marge bénéficiaire passer de 1% il y a 10 ans à 10% cette année, de hausser ses revenus récurrents à 87% de ses revenus totaux des 12 derniers mois alors qu’ils étaient de 43% en 2011.

La réglementation concernant le traitement des eaux est devenue plus sévère, ce qui incite les municipalités aux États-Unis à confier de plus en plus cette activité à des sociétés extérieures, note l’analyste. De plus, l’eau se faisant de plus en plus rare, cela favorise les investissements en dessalement, principalement au Moyen-Orient, ainsi que la réutilisation aux États-Unis. Et H2O est bien placée pour profiter de ces deux vecteurs de croissance qui s’offrent à elle, estime Endri Leno.